Situation du pays:Quelles perspectives pour 2010



Situation du pays:Quelles perspectives pour 2010
A l’instar de toute l’humanité, les mauritaniens ont célébré vendredi dernier le premier jour de l’année 2010 en référence au calendrier grégorien. Au-delà des traditionnels vœux et de l’ambiance festive, la fin d’une année et le début d’une nouvelle dans la longue chaîne offerte par la nuit des temps, offre l’occasion de faire le bilan des douze derniers mois, tout en faisant une projection sur les perspectives de l’année naissante. Pour la Mauritanie, l’an 2009 a été le prolongement de 2008 : un coup d’état entraînant une crise politique et institutionnelle de prés d’une année. La dimension institutionnelle de la tourmente a été dépassée grâce à la démission du président renversé, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah.
Un épisode suivi de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009. Un scrutin grâce au quel Mohamed Ould Abdel Aziz a finalement fait passer le coup du 6 août 2008 comme une lettre à la poste s’imposant à ses compatriotes et aux partenaires de la Mauritanie.

Persistance du blocage politique et absence de dialogue
Cependant, l’épilogue de la crise institutionnelle par l’élection présidentielle de juillet dernier n’a pas dissipé les nuages de l’incompréhension politique. Ainsi, les rapports entre le pouvoir et l’opposition demeurent tendus. Pire, ces deux mouvances politiques s’ignorent royalement. D’où l’impossibilité d’établir une quelconque passerelle pour un indispensable dialogue national.
La récente session ordinaire du parlement et l’arrestation des banquiers et hommes d’affaires ont donné une occasion de rebondir à une opposition totalement anesthésiée par la défaite de ses candidats à l’occasion du scrutin présidentiel de juillet 2009.
Lors des débats au niveau de l’assemblée nationale, les élus du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), de l’Union des Forces de Progrès (UFP), de l’Alliance Populaire Progressiste (APP)… ont mené la vie dure aux ministres défendant généralement des projets mal conçus et confus, étalant à l’occasion des carences inimaginables à un certain niveau de responsabilité au point de laisser croire que la Mauritanie est bien pire que l’ancienne sur le plan des compétences.

Avis de tempête au niveau de la météo sociale
Au vu de plusieurs paramètres et données, l’année 2010 annoncent des perspectives peu brillantes au plan économique et social. Suite à une révision de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA- de 14 à 18%) et à l’entrée en vigueur de toute une série de nouveaux impôts, les prix de plusieurs denrées (riz, carburant) de base ont pris l’ascenseur.
S’ajoute à cette réalité faite de morosité, l’absence de perspectives avec un gouvernement qui n’a présenté aucun projet structurant et générateur d’emplois. Ce qui naturellement renvoie à l’aggravation du chômage et la rareté des richesses en plus d’une érosion continue du pouvoir d’achat des ménages. Autant d’ingrédients dont le mélange explosif pourrait avoir pour résultat un front social en ébullition.

Le terrorisme s’installe
A ces sombres perspectives au plan politique, économique et social, s’ajoute l’implantation d’un phénomène terroriste dont les manifestations récurrentes (le premier attentat d’un kamikaze devant l’ambassade de France et les rapts d’occidentaux pour les derniers faits en date) renvoient à une toile de fond et non un phénomène sporadique et passager. Ce qui représente incontestablement une difficulté majeur pour un pouvoir dont la seule stratégie de traitement est une option militaire par rapport à la laquelle il ne dispose pas de gros moyens.
En plus, l’histoire récente nous enseigne que le terrorisme islamiste emprunte toujours le chemin tortueux du développement du cancer caractérisé par une multiplication anormale des cellules.
Ce qui rend illusoire l’idée de possibilité d’une quelconque éradication.
Autre difficulté à l’horizon 2009, l’interminable conflit du Sahara occidental par rapport auquel la neutralité de la Mauritanie depuis plusieurs années semble avoir pris quelques rides après une visite de notre ambassadeur au Maroc, Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna, dans les grandes villes de l’ancienne colonie espagnole.
Des nuages avec le Front POLISARIO, protégé d’une Algérie réputée peu généreuse même dans l’amitié. Un pays qui a cependant une grosse capacité de nuisance une fois mis dans une posture d’ennemie.
Sans être sorcier ou voyant, n’importe quel observateur averti de la scène nationale fait ce constat de la situation de notre pays et craint beaucoup pour son avenir et sa stabilité.

Cheikh Sidya

Source: Biladi

Mercredi 6 Janvier 2010
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