Scène politique:La tension monte



Scène politique:La tension monte
Déjà très tendue, l’atmosphère politique devient de plus en plus lourde et grosse de tous les dangers. Le pouvoir et l’opposition se renvoient les accusations les plus graves et semblent bien avoir opté pour une logique réelle de confrontation et de guerre sans merci. D’autres maux tels que le développement de l’ethnisme, du racisme, de l’exclusion, des inégalités se greffent sur une réalité politique crispée faisant craindre tous les dérapages. Les propos tenus par le président de l’Union Pour la République (UPR) par rapport à la possibilité de poursuite judiciaire contre certains membres de l’opposition ne sont pas tombés, comme on dit chez, dans les oreilles d’un sourd. La Coalition de l’Opposition Démocratique (COD), aux aguets, n’a pas perdu beaucoup de temps pour réagir à la menace à peine voilée proférée à son encontre par le chef du parti-état. Sa cellule de communication a publié un communiqué, dimanche, dans lequel elle réitère ses accusations, appelle à l’ouverture d’une enquête sur tout les affaires citées et explique que l’opposition est bien dans son rôle en dénonçant les fautes de gestion et autres forfaits commis par le régime.
Loin d’obtempérer aux ordres émises par le président de a majorité et en signe de défi au régime, le communiqué rappelle, apparemment exprès, les trois points réclamés par l’opposition à savoir l’utilisation des fameuses cinquante millions de dollars qui ne figurent nullement dans les exercices budgétaire 2008, 2009, 2010 ; le non respect de la loi concernant la déclaration de patrimoine du président et des membres du gouvernement, l’interrogation sur le sort de la drogue saisie tout dernièrement à l’issue d’une opération menée par l’armée nationale.
La COD estime que le gouvernement et la majorité n’ont pas le droit de s’offusquer de telles questions et qu’elle continuera toujours à les poser. C’est comme si les accusations et menaces du président de l’UPR à l’égard de l’opposition confirme à cette dernière qu’elle avait atteint le point qui fâche. C’est-à-dire l’objectif visé car, son but premier est de gêner la pouvoir, le mettre dans la position défensive espérant qu’il commette des erreurs en voulant à réagir à ces propos. La COD, explique l’un de ses membres, ne pouvait pas attendre plus que cela : mettre le gouvernement dans l’embarras. Ce qui, ajoute-t-il, nous encourage de persévérer dans la même direction.
En politique, il est important de répondre à l’adversaire, mais les règles élémentaires de la communication exigent de ne pas vouloir clore le débat par les moyens pas très orthodoxes. Et c’est l’impression que laissent entendre le président de l’UPR en brandissant la carte des poursuites judiciaires contre ses adversaires de l’opposition. Généralement, cette manière de faire n’est pas payante et est même assimilée à une capitulation. Ce qui était normal dans une démocratie est de laisser le débat entre le pouvoir et l’opposition se poursuivre. Soit, il s’éteint de lui-même par épuisement. Soit l’une des parties trouve les arguments pour faire taire la partie adverse. Dans ce cas de figure, c’est celle-là qui gagne.


Vers la confrontation

Commentant les propos du président de l’UPR, tous les analystes y voient une volonté claire de fermer le débat. Quitte à faire recourir à la force. Envisagé sous cet angle, que va-t-il donc se passer ?
Il est clair que le patron de la majorité, à travers ses propos plus ou moins durs et menaçant a considérablement réduit sa marge de manœuvre et celle du pouvoir. L’embarras est tel que le pouvoir se trouve face à des choix difficiles et politiquement peu rentables pour lui : soit, il va jusqu’au bout de la logique de confrontation et jette ses adversaires, trop bavards, en prison avec tous les risques que cela comporte pour la stabilité du pays, de son régime et pour ses rapports extérieurs. Le président Aziza a rencontré beaucoup de peine pour faire avaler son putsch et il lui sera presque impossible de gagner une nouvelle guerre de position auprès des partenaires étrangers qui avaient trop fermé les yeux.
Soit, il laisse les choses à l’état et là, il risque de perdre beaucoup de sa crédibilité. Surtout que l’UPR, naissant et essayant de devenir rapidement adulte, a besoin d’être soutenu et de paraître comme réellement arrimé au pouvoir.
Quant à l’opposition, qui ne perd rien, elle trouve son compte dans la surenchère, particulièrement si le régime tente d’exploiter la justice contre elle. Logiquement, c’est ce piège qu’elle tend au pouvoir. Dans le cas contraire, elle ne gagne pas grand-chose dans la mesure où le discrédit de l’UPR ou de son président ne lui rapporte strictement rien.

Source:
Biladi

Mardi 30 Mars 2010
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