Rien que nos yeux pour pleurer.

L’assemblée nationale est agitée ces derniers jours par les évènements qui se passent dans la Jamahiriya. Le thème dominant est le drame libyen. A juste titre, non pas que ce soit des arabes qui subissent le carnage mais tout simplement que ce sont des être humains qui sont broyés par la soldatesque du monstre de Tripoli.

Point besoin donc de justifier le pourquoi de la condamnation de tels actes barbares sur la base du concept épidermique. Aucun être humain quel que soit sa race, sa culture, sa religion ne doit mériter qu’on l’extermine, qu’on le terrorise, qu’on l’humilie. D’où la nécessité de dépolitiser le débat pour l’humaniser.

Ce qui se passe en Libye est abominable. Inacceptable. Mais de là à en faire un prétexte au nom d’une solidarité particulariste a de quoi faire planer le doute sur la sincérité de l’intention.



La souffrance d’un seul homme doit être l’affaire de tous les hommes. Pas seulement une mission dévolue à un député ou un sénateur au nom d’une idéologie. Les débats ne doivent pas pâtir de telles sorties au point de réduire l’ordre du jour à des condamnations qui ont un autre terrain pour s’exprimer le mieux.

Les sit-in devant les locaux de l’ambassade de la Libye sont plus symboliques en termes de solidarité. Les dénonciations dans les médias aussi. Mais l’assemblée nationale est un espace circonscrit aux problèmes internes.

Il y en a tellement que les députés ont du mal à épuiser le plus essentiel. Nous devons surtout nous soucier du sort de nos ressortissants résidents dans ce pays et les aider à rentrer comme l’ont fait d’autres pays. Nous n’avons que nos yeux pour pleurer les morts.

Amadou Diaara


Renovateur