
Depuis quelques jours, certains sites d’informations en ligne distillent avec parcimonie et de manière sélective le contenu de certains courriers diplomatiques américains sur la situation politique dans notre pays pendant la période d’exception provoquée par le putsch du 6 août 2008. Les derniers courriers révélés évoquent des tentatives d’assassinat ou de putsch contre Aziz qui auraient été envisagées par des membres du FNDD. Jusqu’à présent cela n’a pas encore provoqué une passe d’armes politique entre l’opposition et le pouvoir. Est-ce que les acteurs politiques vont-ils négliger les fameuses révélations, comme c’est le cas partout dans le monde, ou est-ce qu’ils vont plutôt prendre l’affaire autrement et commencer de nouveau une bataille ?
Dans ses révélations, relevant d’un genre journalistique peu soucieux des règles de déontologie et même pernicieux et qui suscitent une vive colère du gouvernement américain et à travers le monde, le site Wikileaks consacre quelques pages aux pays sahélo saharien et à la Mauritanie.
Les fuites de courriers diplomatiques, consacrés à notre pays et dont Wikileaks est déjà en possession atteindraient 498 documents. Elles couvrent la période 1994-2010, avec un focus particulier sur les cinq dernières années.
La diffusion de ces informations contenues dans les révélations de Wikileaks et relatives à la Mauritanie parait suivre une logique bien choisie qui va du général au particulier. Le premier document mis en ligne et traitant de la Mauritanie implique d’autres pays de la région sahélienne (en fait il implique 8 pays de la sous région parmi lesquels le notre).
Sous le titre « Sahel et Afrique de l’Ouest », l’élément, daté du 16 avril 2009, englobe le Burkina Faso, le Cap-Vert, le Tchad, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal.
Il contient un ensemble de directives secrètes adressées par la secrétaire d’état, Hillary Clinton, aux ambassades américaines dans les pays concernés spécifiant les besoins de Washington en matière de renseignements pour chaque pays, région et organisation internationale.
Pour la Mauritanie et pour toute la sous région Sahel/Afrique de l’Ouest, ces besoins sont classés dans quatre centres d’intérêt : sécurité, gouvernance socioéconomique, infrastructures et télécommunications et système d’information.
A titre d’exemple, sur le volet sécurité, les diplomates américains doivent collecter des renseignements sur la présence d’activités liées à Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) et sur les combattants islamistes de retour d’Irak et d’Afghanistan.
Mais aussi le point de vue des dirigeants du pays abritant l’ambassade sur les organisations internationales et des pays tel la Chine, l’Iran et l’Inde.
Des informations plus précises
A propos de la Mauritanie, il y a des notes sur les coups d’état de 2005 et 2008, la vision des Etats-Unis à l’époque sur les changements militaires dans le pays et quelques révélations concernant des
personnalités politiques : Youssouf, Ahmed Ould Daddah et Ould Maouloud.
Ces informations, attribuées à un diplomate et transmises aux autorités de Washington, mettent en cause le sénateur de M’Bout, Youssouf Sylla, opposant à la ‘’rectification’’ du 6 août 2008, et qui aurait, selon la note publiée, sollicité l’aide américaine pour faire échec au changement anticonstitutionnel opéré par l’ancien commandant en chef du Bataillon de Sécurité Présidentielle (BASEP).
Plus gravement, cet élu est même accusé d’avoir envisagé « une liquidation physique » de l’officier général putschiste de l’époque.
Tout assumant son opposition à l’acte ayant entraîné la rupture de la légalité constitutionnelle à l’époque, le sénateur, aujourd’hui militant de l’UPR, rejette la dernière allégation, rappelant notamment avoir inscrit son combat sur un terrain démocratique et légal.
Autre révélation concernant un autre homme politique : Mohamed Ould Maouloud. On lui prête l’intention d’avoir cherché le concours des américains pour renverser Aziz. Une information que le président de l’UFP estime ridicule dans la mesure où Aziz n’était plus au pouvoir et que lui, et ses amis de l’opposition, n’ont jamais caché leur volonté de chasser du pouvoir pour rétablir l’ordre constitutionnel…
Au-delà de ces révélations, la question qui taraude tous les esprits est de savoir si cela va ou non gâter l’atmosphère politique ambiante en influençant négativement la petite lueur d’espoir de voir le pouvoir et l’opposition engager enfin le dialogue réclamé par tout le monde.
Cheikh Sidya
Source: Biladi
Dans ses révélations, relevant d’un genre journalistique peu soucieux des règles de déontologie et même pernicieux et qui suscitent une vive colère du gouvernement américain et à travers le monde, le site Wikileaks consacre quelques pages aux pays sahélo saharien et à la Mauritanie.
Les fuites de courriers diplomatiques, consacrés à notre pays et dont Wikileaks est déjà en possession atteindraient 498 documents. Elles couvrent la période 1994-2010, avec un focus particulier sur les cinq dernières années.
La diffusion de ces informations contenues dans les révélations de Wikileaks et relatives à la Mauritanie parait suivre une logique bien choisie qui va du général au particulier. Le premier document mis en ligne et traitant de la Mauritanie implique d’autres pays de la région sahélienne (en fait il implique 8 pays de la sous région parmi lesquels le notre).
Sous le titre « Sahel et Afrique de l’Ouest », l’élément, daté du 16 avril 2009, englobe le Burkina Faso, le Cap-Vert, le Tchad, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal.
Il contient un ensemble de directives secrètes adressées par la secrétaire d’état, Hillary Clinton, aux ambassades américaines dans les pays concernés spécifiant les besoins de Washington en matière de renseignements pour chaque pays, région et organisation internationale.
Pour la Mauritanie et pour toute la sous région Sahel/Afrique de l’Ouest, ces besoins sont classés dans quatre centres d’intérêt : sécurité, gouvernance socioéconomique, infrastructures et télécommunications et système d’information.
A titre d’exemple, sur le volet sécurité, les diplomates américains doivent collecter des renseignements sur la présence d’activités liées à Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) et sur les combattants islamistes de retour d’Irak et d’Afghanistan.
Mais aussi le point de vue des dirigeants du pays abritant l’ambassade sur les organisations internationales et des pays tel la Chine, l’Iran et l’Inde.
Des informations plus précises
A propos de la Mauritanie, il y a des notes sur les coups d’état de 2005 et 2008, la vision des Etats-Unis à l’époque sur les changements militaires dans le pays et quelques révélations concernant des
personnalités politiques : Youssouf, Ahmed Ould Daddah et Ould Maouloud.
Ces informations, attribuées à un diplomate et transmises aux autorités de Washington, mettent en cause le sénateur de M’Bout, Youssouf Sylla, opposant à la ‘’rectification’’ du 6 août 2008, et qui aurait, selon la note publiée, sollicité l’aide américaine pour faire échec au changement anticonstitutionnel opéré par l’ancien commandant en chef du Bataillon de Sécurité Présidentielle (BASEP).
Plus gravement, cet élu est même accusé d’avoir envisagé « une liquidation physique » de l’officier général putschiste de l’époque.
Tout assumant son opposition à l’acte ayant entraîné la rupture de la légalité constitutionnelle à l’époque, le sénateur, aujourd’hui militant de l’UPR, rejette la dernière allégation, rappelant notamment avoir inscrit son combat sur un terrain démocratique et légal.
Autre révélation concernant un autre homme politique : Mohamed Ould Maouloud. On lui prête l’intention d’avoir cherché le concours des américains pour renverser Aziz. Une information que le président de l’UFP estime ridicule dans la mesure où Aziz n’était plus au pouvoir et que lui, et ses amis de l’opposition, n’ont jamais caché leur volonté de chasser du pouvoir pour rétablir l’ordre constitutionnel…
Au-delà de ces révélations, la question qui taraude tous les esprits est de savoir si cela va ou non gâter l’atmosphère politique ambiante en influençant négativement la petite lueur d’espoir de voir le pouvoir et l’opposition engager enfin le dialogue réclamé par tout le monde.
Cheikh Sidya
Source: Biladi