Rentrée scolaire L’école maurtanienne est malade



Rentrée scolaire L’école maurtanienne est malade
La rentrée scolaire, c'est dans moins de dix jours. Pourtant, rien n'indique que l'on s'achemine vers elle. Les pouvoirs publics, tout silence, refusent de l'évoquer, les familles aussi. Pourtant, le cap est incontournable. L'occasion de parler de l'école maurtanienne.

L'école mauritanienne souffre d'une crise profonde que l'Etat feint d'ignorer depuis bientôt quatre décennies. Les causes sont multiples, mais la gestion hasardeuse en est pour quelque chose dans la dégradation du système éducatif. Pendant très longtemps le ministre de l'éducation a été géré par des personnalités n'ayant aucune qualification pour ce secteur. Leurs tâtonnements ont conduit le système éducatif dans l'impasse. La médiocrité qui a été leur méthode de gestion des affaires scolaires, associée au clientélisme politique, a plongé tous les domaines de la vie éducative dans la déconfiture. Or la construction d'une école moderne fait appel nécessairement à la rigueur, la compétence et surtout la concertation entre les différents acteurs impliqués dans le système éducatif. L'observation des infrastructures scolaires et du personnel enseignant, montre l'état désastreux de notre école.

Les infrastructures scolaires

Il est certes vrai que la moitié du budget national est allouée à l'éducation nationale. Il est également juste que plusieurs partenaires de notre pays, investissent dans ce domaine, mais force est de constater que les établissements sont sous-équipés, délabrés et le corps enseignants dans sorte de misère matérielle et intellectuelle. Les apprenants sont dans le désarroi, l'ennui, l'échec est leur lot annuel. La tendance à la généralisation de l'enseignement a tout prix, ne facilite pas l'équipement des établissements déjà existants. La création de nouveaux établissements se fait sous la pression de certaines notabilités influentes. Ce qui ne devrait pas être le cas. Cela doit répondre aux besoins des populations. Deux ou trois salles ne constituent pas une école, moins encore un collège. Les écoles à double flux, participent à la médiocrité de la formation des élèves.

Il faut noter également dans le même ordre d'idées, que le budget alloué aux établissements atterrit dans les poches des directeurs le plus souvent. Dans le fonctionnement des établissements, notons que des carences de compétences apparaissent de manière nue. Beaucoup de directeurs ne savent même pas faire un emploi de temps, pour ne citer que cela. L'architecture des écoles, fait honte, il n'y a pas deux écoles dans ce pays qui se ressemblent. Aucune norme architecturale n'apparaît dans la construction d'une école. On ne parle plus de construction d'école, mais plutôt de salles de classes ; construites par un entrepreneur qui ne pense qu'à son gain.


Le personnel enseignant

L'enseignant quel qu'il soit, n'est considéré ni regardé, comme jadis avec respect et différence. Combien d'élèves et d'étudiants embrassent - ils cette profession par simple vocation ? Après l'obtention du diplôme, ils préfèrent opter pour une carrière dans les secteurs privés ou parapublics, susceptibles de leur conférer un statut honorable dans la société. L'enseignement est une affaire de programmes, de méthodes, de direction, d'administration et de didactique. S'il est vrai que l'élève est le centre de la vie éducative, l'enseignant ne doit pas non plus être à la périphérie de celle-ci. L'enseignant ne peut - être efficace, que s'il échappe à une certaine forme de besoin matériel et intellectuel. Malheureusement la grande majorité des enseignants ne sont pas conviés dans l'élaboration des programmes, dans la prise de décisions concernant l'école. L'Etat participe à leur clochardisation de manière inconsciente. Il arrive, par exemple dans les examens d'être en présence de sujets inappropriés, inadéquats avec le programme. Nous avons atteint le comble avec la réforme de 1999, qui est tombé brutalement sur la tête corps enseignant. Il s'agit, plus d'un greffage, que d'une réforme. A cette frustration s'ajoutent les tracasseries administratives dont souffre le corps enseignant : les mutations, les avancements, les soins de santé, les promotions et le transport. "Il ne nous reste que les vacances " disent la plupart des enseignants, aucun autre avantage ne nous est accordé.

Source: l'authentique

Vendredi 18 Septembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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