Attendu dans l’opinion et plusieurs fois annoncé pour être imminent, le remaniement du gouvernement a eu finalement lieu, mercredi dernier, en début de soirée. Ce n’était pas le grand chambardement dont beaucoup d’observateurs parlaient mais il comportait quand même des surprises. Les ministres remerciés n’étaient pas les plus décriés. Leur renvoi ressemble tout de même à des messages adressés à l’opinion nationale et aux partenaires étrangers.
Enfin, un remaniement ministériel, le premier de l’ère du président Aziz. Il a été exécuté en deux temps: mercredi e début de soirée et jeudi en début de matinée. Du jamais sous les cieux de la République. Mais le chef de l’Etat est souverain dans l’exercice de ses compétences. Et la nomination ou la démission des membres du gouvernement sont au cœur de ses prérogatives. Mais cela n’empêche de revenir sur ce qui s’était passé au gouvernement et de chercher à comprendre les raisons qui l’ont provoqué. Mais avant cela, faudrait-il d’abord voir les portefeuilles et les personnes touchés par cette mesure.
Au départ, le remaniement restreint du gouvernement a touché huit portefeuilles ministériels et entraîné le départ de trois ministres. Il s’agit du premier remaniement ministériel depuis la formation du cabinet du Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, formé en août 2009 après l’élection présidentielle du 18 juillet. Le portefeuille de la Justice est confié à Abidine Ould Elkheir. Un cadre Hartani pas très connu sur la place publique même s’il a été membre de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Cet ancien employé de la société d’assurances AGM remplace un autre frère Hartani, Baha Ould Meida qui quitte le gouvernement.
Depuis quelque temps, l’ancien garde des sceaux croisait le fer avec certains de ses subalternes réputés puissants et proches de l’oreille présidentielle. Il s’agit particulièrement du procureur général et du président de la Cour suprême. On ne sait pas exactement les raisons de ce différend au niveau du département de la Justice. Certains estiment qu’il a été provoqué par le choix de magistrats qui allaient être envoyés au Qatar tandis que d’autres racontent que le désaccord avec le ministre a été déclenché par l’envoi d’une inspection au parquet, particulièrement le compte des frais de justice que gère le procureur général.
De toutes les façons, les détracteurs de Ould Meida ont fini par avoir sa peau. Son remplaçant aura donc intérêt à rester modeste et ne pas perdre de vue le rapport de force qui demeure favorables à quelques uns de ses subordonnés. Va-t-il assimiler cette leçon d’humilité ? Surtout que le décret portant nomination des nouveaux ministres fait perdre à la justice son rang protocolaire d’antan. Elle arrive désormais derrière les Fiances et le pétrole !
Autre département ministériel touché : les Finances qui échoient à Ahmed Ould Moulaye Ahmed, précédemment ministre du Pétrole. Ce jeune homme, de constitution physique fragile et qui aurait, à plusieurs reprises, demandé d’être déchargé du fardeau des fonctions gouvernementales, gagne des galons supplémentaires et passe pour être une valeur sure de la rectification. Mais ce n’est sa promotion qui attire l’attention mais plutôt le départ de son prédécesseur, kane Ousmane. Jusqu’ici, tout le monde le présentait comme un collaborateur important auprès du président Aziz à cause, surtout, de sa familiarité avec les milieux financiers internationaux.
Certains observateurs estiment qu’il est victime d’un profond différend avec le premier ministre. Les deux hommes ne s’entendaient pas beaucoup et se sont même querellés autour de la question des indemnités de transport et de logement des fonctionnaires. Mais est-ce que cela est suffisant pour justifier la démission de l’ancien argentier du gouvernement ? Certainement pas ! Le remplacement, le jour suivant, de quelques hauts responsables comme le directeur du Budget ou la mutation du directeur des Financement au niveau du ministère du Développement économique prouvent que l’affaire pourrait avoir une autre dimension relative à la coopération avec les bailleurs. Il semblerait que le gouvernement mauritanien ait acquis la conviction que les institutions financières n’allaient rien lui apporter comme aide financière. Pour cela, il aurait décidé de les négliger et de se débarrasser de ceux qui croient à a nécessité de traiter avec eux comme Kane et ses collaborateurs.
Le désormais ministre des Finances voit son ancien département confier à un nouvel entrant, Wane Ibrahima Lamine, un négro dont la promotion s’inscrit dans le cadre de l’équilibre ethnique au gouvernement. Il parait que c’est un vieux cadre des mines qui serait au crépuscule de sa carrière administrative.
Sont également nommés –ou renommés- au poste de ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle Mohamed Ould Khouna, à celui de la Fonction publique Mme Matty Mint Hamadi, jusqu’ici à la promotion de l’investissement. Un commissariat qui a été supprimé de l’organigramme du gouvernement. Une mesure qui va être certainement interprétée par le virage anti capitaliste qu’est en train de prendre le président Aziz qui multiplie la création d’entreprises publiques, une véritable hérésie dans la logique de libération en vogue dans le monde et qui s’est imposée par la forces des choses à tous les pays.
Autre nomination qui sonne comme un message : Me Hamdi Ould Mahjoub au portefeuille de la Communication. Ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats, un moderniste et un ami de la presse. Sa promotion intervient au lendemain des propos tenus par le président de la République à la Télévision nationale annonçant l’ouverture de l’audiovisuel et la fin du monopole de l’Etat dans ce domaine. Son prédécesseur, un homme issu des initiatives de soutien à la rectification, est un exécutant sans état d’âmes même s’il donnait l’impression par sa politesse et effacement de s’excuser d’être là.
Dans la catégorie des promis ou plutôt les gens auxquels parait plus ou moins attachés, il y a Koumba Bâ. Elle a quitté son département initial non sans avoir provoqué des gaffes (l’histoire des omissions du recensement administratif) mais elle hérite d’un nouveau machin taillé sur mesure : secrétariat d’état aux affaires africaines. Comme si nous sommes un pays étranger à ce continent. A part, la Libye, un allié sûr (jusqu’à nouvel ordre), aucun gouvernement africain ne comporte un tel département dans son organigramme.
La deuxième du gouvernement comporte la cuvée du jeudi. Celle-ci ne concerne que les démis : la ministre conseillère du président et le secrétaire d’état au Maghreb arabe. Ils ont été tout simplement supprimés de l’organigramme et leurs occupants remerciés…
Une réaction à chaud ?
Le mini remaniement du mercredi, de par son timing, n’était peut être pas à l’ordre du jour. Il n’a en tout cas été annoncé qu’en milieu de soirée et à la veille de la réunion hebdomadaire du gouvernement. Le changement de l’organigramme qui est intervenu le jour suivant confirmerait bien cette thèse. Les ministres concernés par cela ont été avisés très peu de temps avant le conseil. Alors qu’est ce qui l’a provoqué ? Difficile à savoir pour le moment. Mais on peut tout de même remarqué qu’il a été opéré pendant la visite à Nouakchott du coordinateur régional de la Banque Mondiale en Afrique de l’Ouest. Et curieusement les personnes virées ou mutées sont converties à a culture de la libération. Y-a-t-il de relations de cause à effet ?
Sur le plan du dosage, les negro africains perdent un poste au gouvernement à la faveur de ce changement. Le nombre des femmes demeurent inchangés.
Par rapport aux dossiers brulants comme celui de la Santé, le ministre Ould Horma sort plus ou moins renforcé et peut bien interpréter son maintien comme un arbitrage en sa faveur dans le conflit ouvert qui l’oppose aux spécialistes.
Enfin, les partis et personnalités qui se sont rapprochés du pouvoir et dont certains rongent leurs freins doivent être patients et attendre encore. Même si l’on ne sait pas si leur tour finira par arriver…
Mohamed Mahmoud Targui
Source: Bilabi
Enfin, un remaniement ministériel, le premier de l’ère du président Aziz. Il a été exécuté en deux temps: mercredi e début de soirée et jeudi en début de matinée. Du jamais sous les cieux de la République. Mais le chef de l’Etat est souverain dans l’exercice de ses compétences. Et la nomination ou la démission des membres du gouvernement sont au cœur de ses prérogatives. Mais cela n’empêche de revenir sur ce qui s’était passé au gouvernement et de chercher à comprendre les raisons qui l’ont provoqué. Mais avant cela, faudrait-il d’abord voir les portefeuilles et les personnes touchés par cette mesure.
Au départ, le remaniement restreint du gouvernement a touché huit portefeuilles ministériels et entraîné le départ de trois ministres. Il s’agit du premier remaniement ministériel depuis la formation du cabinet du Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, formé en août 2009 après l’élection présidentielle du 18 juillet. Le portefeuille de la Justice est confié à Abidine Ould Elkheir. Un cadre Hartani pas très connu sur la place publique même s’il a été membre de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Cet ancien employé de la société d’assurances AGM remplace un autre frère Hartani, Baha Ould Meida qui quitte le gouvernement.
Depuis quelque temps, l’ancien garde des sceaux croisait le fer avec certains de ses subalternes réputés puissants et proches de l’oreille présidentielle. Il s’agit particulièrement du procureur général et du président de la Cour suprême. On ne sait pas exactement les raisons de ce différend au niveau du département de la Justice. Certains estiment qu’il a été provoqué par le choix de magistrats qui allaient être envoyés au Qatar tandis que d’autres racontent que le désaccord avec le ministre a été déclenché par l’envoi d’une inspection au parquet, particulièrement le compte des frais de justice que gère le procureur général.
De toutes les façons, les détracteurs de Ould Meida ont fini par avoir sa peau. Son remplaçant aura donc intérêt à rester modeste et ne pas perdre de vue le rapport de force qui demeure favorables à quelques uns de ses subordonnés. Va-t-il assimiler cette leçon d’humilité ? Surtout que le décret portant nomination des nouveaux ministres fait perdre à la justice son rang protocolaire d’antan. Elle arrive désormais derrière les Fiances et le pétrole !
Autre département ministériel touché : les Finances qui échoient à Ahmed Ould Moulaye Ahmed, précédemment ministre du Pétrole. Ce jeune homme, de constitution physique fragile et qui aurait, à plusieurs reprises, demandé d’être déchargé du fardeau des fonctions gouvernementales, gagne des galons supplémentaires et passe pour être une valeur sure de la rectification. Mais ce n’est sa promotion qui attire l’attention mais plutôt le départ de son prédécesseur, kane Ousmane. Jusqu’ici, tout le monde le présentait comme un collaborateur important auprès du président Aziz à cause, surtout, de sa familiarité avec les milieux financiers internationaux.
Certains observateurs estiment qu’il est victime d’un profond différend avec le premier ministre. Les deux hommes ne s’entendaient pas beaucoup et se sont même querellés autour de la question des indemnités de transport et de logement des fonctionnaires. Mais est-ce que cela est suffisant pour justifier la démission de l’ancien argentier du gouvernement ? Certainement pas ! Le remplacement, le jour suivant, de quelques hauts responsables comme le directeur du Budget ou la mutation du directeur des Financement au niveau du ministère du Développement économique prouvent que l’affaire pourrait avoir une autre dimension relative à la coopération avec les bailleurs. Il semblerait que le gouvernement mauritanien ait acquis la conviction que les institutions financières n’allaient rien lui apporter comme aide financière. Pour cela, il aurait décidé de les négliger et de se débarrasser de ceux qui croient à a nécessité de traiter avec eux comme Kane et ses collaborateurs.
Le désormais ministre des Finances voit son ancien département confier à un nouvel entrant, Wane Ibrahima Lamine, un négro dont la promotion s’inscrit dans le cadre de l’équilibre ethnique au gouvernement. Il parait que c’est un vieux cadre des mines qui serait au crépuscule de sa carrière administrative.
Sont également nommés –ou renommés- au poste de ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle Mohamed Ould Khouna, à celui de la Fonction publique Mme Matty Mint Hamadi, jusqu’ici à la promotion de l’investissement. Un commissariat qui a été supprimé de l’organigramme du gouvernement. Une mesure qui va être certainement interprétée par le virage anti capitaliste qu’est en train de prendre le président Aziz qui multiplie la création d’entreprises publiques, une véritable hérésie dans la logique de libération en vogue dans le monde et qui s’est imposée par la forces des choses à tous les pays.
Autre nomination qui sonne comme un message : Me Hamdi Ould Mahjoub au portefeuille de la Communication. Ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats, un moderniste et un ami de la presse. Sa promotion intervient au lendemain des propos tenus par le président de la République à la Télévision nationale annonçant l’ouverture de l’audiovisuel et la fin du monopole de l’Etat dans ce domaine. Son prédécesseur, un homme issu des initiatives de soutien à la rectification, est un exécutant sans état d’âmes même s’il donnait l’impression par sa politesse et effacement de s’excuser d’être là.
Dans la catégorie des promis ou plutôt les gens auxquels parait plus ou moins attachés, il y a Koumba Bâ. Elle a quitté son département initial non sans avoir provoqué des gaffes (l’histoire des omissions du recensement administratif) mais elle hérite d’un nouveau machin taillé sur mesure : secrétariat d’état aux affaires africaines. Comme si nous sommes un pays étranger à ce continent. A part, la Libye, un allié sûr (jusqu’à nouvel ordre), aucun gouvernement africain ne comporte un tel département dans son organigramme.
La deuxième du gouvernement comporte la cuvée du jeudi. Celle-ci ne concerne que les démis : la ministre conseillère du président et le secrétaire d’état au Maghreb arabe. Ils ont été tout simplement supprimés de l’organigramme et leurs occupants remerciés…
Une réaction à chaud ?
Le mini remaniement du mercredi, de par son timing, n’était peut être pas à l’ordre du jour. Il n’a en tout cas été annoncé qu’en milieu de soirée et à la veille de la réunion hebdomadaire du gouvernement. Le changement de l’organigramme qui est intervenu le jour suivant confirmerait bien cette thèse. Les ministres concernés par cela ont été avisés très peu de temps avant le conseil. Alors qu’est ce qui l’a provoqué ? Difficile à savoir pour le moment. Mais on peut tout de même remarqué qu’il a été opéré pendant la visite à Nouakchott du coordinateur régional de la Banque Mondiale en Afrique de l’Ouest. Et curieusement les personnes virées ou mutées sont converties à a culture de la libération. Y-a-t-il de relations de cause à effet ?
Sur le plan du dosage, les negro africains perdent un poste au gouvernement à la faveur de ce changement. Le nombre des femmes demeurent inchangés.
Par rapport aux dossiers brulants comme celui de la Santé, le ministre Ould Horma sort plus ou moins renforcé et peut bien interpréter son maintien comme un arbitrage en sa faveur dans le conflit ouvert qui l’oppose aux spécialistes.
Enfin, les partis et personnalités qui se sont rapprochés du pouvoir et dont certains rongent leurs freins doivent être patients et attendre encore. Même si l’on ne sait pas si leur tour finira par arriver…
Mohamed Mahmoud Targui
Source: Bilabi
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