Remaniement ministériel : Trois raisons pour Ould Abdel Aziz de le faire



Remaniement ministériel : Trois raisons pour Ould Abdel Aziz de le faire
Même si l’état de grâce généralement accordé aux équipes gouvernementales, soit à peu près six mois de vie, vient à peine d’être bouclé, l’opinion nationale souhaite que l’équipe gouvernementale du Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ou du moins certains de ses ministres soient mis carrément à la touche. Trois raisons objectives sont à l’origine de cette forte attente. Explications.

La première raison qui explique ce souhait de voir au plus vite un changement s’opérer au sein du gouvernement, c’est la forte demande populaire du changement. Or selon plusieurs analystes de la scène politique nationale, le gouvernement actuel est une équipe de transition qui n’incarne en rien une rupture avec le passé. Cette conclusion vient du fait que le Premier ministre est celui la même qui a été nommé au lendemain du mouvement de rectification du 6 août 2008 ; un homme supposé être désigné pour une mission particulière dans un contexte particulier de transition et qui en toute logique devrait être remercié au lendemain de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009 ; Ce sentiment d’être toujours dans une période de transition est renforcé par le constat que certains membres de l’actuel gouvernement sont des rescapés de l’ancienne équipe de transition.

Tant que le Premier ministre et ses compagnons de route de l’avant 18 juillet 2009 ne sont pas remerciés, on aura toujours cette impression de rester dans la même période de transition et donc de continuité or les mauritaniens qui dans leur majorité ont voté pour le changement constructif ont besoin de voir des signes concrets qui incarnent la rupture avec le passé et les hommes qui le personnifient.

La deuxième cause qui normalement devrait conduire à un remplacement du gouvernement ou du moins à un changement partiel de son attelage est la piètre prestation de ses membres. En effet, sur le terrain les populations ne ressentent rien de concret qui puisse contribuer à améliorer leur condition de vie quotidienne. Sur le front social particulièrement où l’attente de changement est très forte chez les populations, c’est la grande déception. Avec la cherté du coût de la vie due essentiellement à l’augmentation des prix de certaines denrées de première nécessité comme l’huile, le riz, et surtout le sucre (pour un peuple connu pour son penchant prononcé pour le thé, le zrig, le bissap et autres boissons qui nécessitent une grande utilisation de ce produit).

L’espoir né avec l’annonce de primes « mou’aatabara » de transport et de logement au bénéfice des agents et fonctionnaires de l’Etat vient de fondre comme boule de neige sous le soleil des tropiques, avec les montants dérisoires annoncés à grands coups de tambours par le ministre des Finances. Ce que certains croyaient être le meilleur cadeau pour le Nouvel an s’est révélé un dangereux poison qui a tué en eux l’espoir. Ce n’est pas pour rien que depuis l’annonce de cette (mauvaise !) nouvelle, plusieurs centrales syndicales selon inscrits en faux contre le décret organisant la prime de logement, certains la considérant dérisoires d’autres estimant qu’ils en ont été tout simplement privés.

Face à ces protestations venant de tous les horizons syndicaux, le gouvernement du Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf prendra-t-il son courage à deux mains en reconnaissant ses erreurs dans le montage de ce décret pour le remplacer par un autre plus conséquent et surtout qui n’est pas seulement destiné à tromper le président de la République en lui faisant croire qu’il améliore les avantages des fonctionnaires alors qu’au pire des cas il lèse certains qui voient leurs acquis revu substantiellement à la baisse ?

Troisième explication et non des moindres, la léthargie de l’actuelle équipe gouvernementale. Devinette : que fait en moyenne un ministre made in Ould Mohamed Laghdaf ? Pas besoin de se creuser les méninges. La réponse est trouvée à la première seconde : il gère le quotidien c’est-à-dire les affaires courantes sans perspective aucune pour le lendemain comme s’il est dans une équipe de transition.

Aucune initiative n’est prise par les membres du gouvernement qui vivent dans l’attentisme permanent en attendant que des instructions tombent du Palais présidentiel. Pour doter l’hôpital national d’équipements nécessaires à son fonctionnement il faut que le président de la République instruise le ministre de la Santé , pour équiper les établissements scolaires de bancs, il faut encore les directives présidentielles.

Il est grand temps qu’on instaure en Mauritanie l’obligation de résultats aux membres du gouvernement.

La question qui effleure toutes les lèvres est de savoir si le président de la République répondra positivement à cette demande populaire de changement de l’équipe gouvernementale ou s’il attendra encore quelques temps ?

Source: Veridique

Samedi 30 Janvier 2010
Boolumbal Boolumbal
Lu 179 fois



Recherche


Inscription à la newsletter