Encore une fois, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a procédé à un remaniement ministériel au moment où l’on commençait à se dire qu’il ne le ferait pas.
Certes, il ne s’agit pas du grand chambardement attendu par une opinion publique lassé par un gouvernement « fainéant », à part son chef, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, et de rares ministres qui ont été engagés sur le front de l’action, non pas parce qu’ils l’ont voulu eux-mêmes, mais par la nature même des programmes de développement que les deux têtes de l’Exécutif (Ould Abdel Aziz et le PM) ont décidé de mener comme la priorité des priorités.
La particularité de ce remaniement n’est donc pas à chercher dans l’effet surprise qu’il a produit mais dans la manière.
C’est sans doute la première fois dans l’histoire de la Mauritanie que l’on voit des ministres débarqués du haut de leurs strapontins pour…leurs mauvaises performances gouvernementales ou les erreurs monumentales qu’ils auraient commises dans l’exercice de leurs fonctions !
C’est d’abord au niveau du ministère des Finances que les commentaires ont été les plus prolifiques. Le départ d’Ahmed Ould Moulaye Ahmed est jugé, par nombre d’observateurs, comme un juste retournement des choses. L’homme est accusé, à tort ou à raison, d’avoir cherché, depuis son arrivée à la tête de ce département sensible, venant du ministère de l’Energie et du Pétrole, d’avoir cherché, sans états d’âmes, à faire le vide autour de lui.
L’on dit à ce sujet, que la démission du directeur du Budget, El Mourteji Ould El Wavi, le 09/10/2010, n’était que le geste d’un homme désespéré d’avoir supporté longtemps une sorte d’accaparement injustifié de ses prérogatives et qui, finalement, a préféré rendre son tablier.
En hommes qui aiment faire respecter l’ordre et la discipline au sein d’une administration qu’ils cherchent à mettre aux normes, les plus hautes autorités du pays auraient donné raison au ministre dans ce qui avait été perçu par les « initiés » du ministère des Finances comme une sorte de bras de fer entre Ould Moulay Ahmed et celui qui était censé être l’un de ses plus proches collaborateurs.
On se rappelle qu’à l’époque, des sources proches du directeur général démissionnaire avaient évoqué «un profond désaccord avec le duo formé par le ministre des Finances et son secrétaire Général » qui auraient décidé de l’empêcher d’exercer pleinement ses prérogatives.
Un journal de la place avait parlé, entre autres accrocs faits au directeur du Budget de l’époque, de l’élimination de son nom de la liste des responsables qui devaient se rendre à New York dans le cadre des discussions avec les bailleurs de fonds multilatéraux de la Mauritanie (Banque mondiale et FMI).
Deux mois plus tôt, le 21/07/2010, la série noire avait commencé avec le limogeage du Directeur général des Impôts qui, dit-on, avait pourtant de bonnes dispositions pour renflouer les caisses de l’Etat par une action méthodique visant à élargir l’assiette fiscale tout en faisant baissant la pression sur les contribuables.
Avant d’être relevé de ses fonctions, il avait vécu le même calvaire que celui refusé par El Mourteji dont on dit qu’il a été reçu récemment par le président Ould Abdel Aziz.
Une rencontre qui, si elle est confirmée, peut revêtir le caractère d’une réhabilitation à mettre en rapport avec la disgrâce qui vient de frapper l’ancien ministre des Finances retenu, tout de même, comme chargé de mission à la présidence, ce que d’aucuns ne sont pas loin de qualifier tout simplement de « garage ».
D’aucuns parlent de « tazabout » (malédiction) suscitée par l’acharnement, supposé ou réel, que le désormais ancien ministre des Finances aurait exercé sur plus faible que lui, hiérarchiquement parlant.
Finalement, raconte-t-on, en haut lieu, Ould Abdel Aziz s’est rendu compte de la réalité des disfonctionnements qui ont entraîné, ces derniers mois, le ministère des Finances dans la noria du désespoir, et de leur véritable cause. Le débarquement de Ould Molay Ahmed ne serait donc qu’un retour de bâton !
Le départ de Camara Moussa Seydi Boubou était lui aussi prévisible. Souvent embêté par les questions, du reste pertinentes, de la députée Khadiata Malick Diallo de l’UFP (parti d’opposition), sur le retard dans l’exécution de la route Kaédi-Sélibaby, le ministre a sans doute aussi fait les frais des problèmes inextricables que connaît le secteur des transports dans ses composantes aérienne et terrestre.
Alors que la nouvelle compagnie aérienne, Mauritania Airlines International (MAI) tarde à prendre son envol, des crises éclatent un peu partout :
interdiction du ciel de l’Union Européenne aux avions mauritaniens, crise à l’Agence nationale de l’aviation Civile (Anac), qui vient d’ailleurs de changer de directeur général, accidents meurtriers sur la route de l’espoir et, dit-on, manque de poigne pour pousser les sociétés étrangères travaillant dans le secteur de la construction des routes à respecter l’échéancier établi par le gouvernement mauritanien, mais surtout le cahier des charges afférent à l’exécution des routes qui, comme on a eu l’occasion de le voir à Nouakchott, constitue un axe majeur des programmes de développement du président Aziz.
A tel point que certains ont l’habitude maintenant de changer le fameux « quand le bâtiment va, tout va » en un « quand les routes sont là, le développement peut atteindre tous les coins et recoins du pays ». Un mot, enfin, sur l’ex-ministre des Affaires africaines, Coumba Bâ, qui retrouve son ancien poste de Chargée de mission à la présidence.
L’explication la plus plausible est l’empiètement que son ministère avait avec celui d’une autre forte dame du gouvernement, Naha Mint Mouknass, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, depuis la formation du premier gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, après le changement du 06 août 2008. Et le dernier « incident » de Bobo-Dioulasso n’est que la goutte qui a fait déborder le vase.
Mohamed Ould Brahim
source:Mouhamed ould Brahim via :cridem.org
Certes, il ne s’agit pas du grand chambardement attendu par une opinion publique lassé par un gouvernement « fainéant », à part son chef, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, et de rares ministres qui ont été engagés sur le front de l’action, non pas parce qu’ils l’ont voulu eux-mêmes, mais par la nature même des programmes de développement que les deux têtes de l’Exécutif (Ould Abdel Aziz et le PM) ont décidé de mener comme la priorité des priorités.
La particularité de ce remaniement n’est donc pas à chercher dans l’effet surprise qu’il a produit mais dans la manière.
C’est sans doute la première fois dans l’histoire de la Mauritanie que l’on voit des ministres débarqués du haut de leurs strapontins pour…leurs mauvaises performances gouvernementales ou les erreurs monumentales qu’ils auraient commises dans l’exercice de leurs fonctions !
C’est d’abord au niveau du ministère des Finances que les commentaires ont été les plus prolifiques. Le départ d’Ahmed Ould Moulaye Ahmed est jugé, par nombre d’observateurs, comme un juste retournement des choses. L’homme est accusé, à tort ou à raison, d’avoir cherché, depuis son arrivée à la tête de ce département sensible, venant du ministère de l’Energie et du Pétrole, d’avoir cherché, sans états d’âmes, à faire le vide autour de lui.
L’on dit à ce sujet, que la démission du directeur du Budget, El Mourteji Ould El Wavi, le 09/10/2010, n’était que le geste d’un homme désespéré d’avoir supporté longtemps une sorte d’accaparement injustifié de ses prérogatives et qui, finalement, a préféré rendre son tablier.
En hommes qui aiment faire respecter l’ordre et la discipline au sein d’une administration qu’ils cherchent à mettre aux normes, les plus hautes autorités du pays auraient donné raison au ministre dans ce qui avait été perçu par les « initiés » du ministère des Finances comme une sorte de bras de fer entre Ould Moulay Ahmed et celui qui était censé être l’un de ses plus proches collaborateurs.
On se rappelle qu’à l’époque, des sources proches du directeur général démissionnaire avaient évoqué «un profond désaccord avec le duo formé par le ministre des Finances et son secrétaire Général » qui auraient décidé de l’empêcher d’exercer pleinement ses prérogatives.
Un journal de la place avait parlé, entre autres accrocs faits au directeur du Budget de l’époque, de l’élimination de son nom de la liste des responsables qui devaient se rendre à New York dans le cadre des discussions avec les bailleurs de fonds multilatéraux de la Mauritanie (Banque mondiale et FMI).
Deux mois plus tôt, le 21/07/2010, la série noire avait commencé avec le limogeage du Directeur général des Impôts qui, dit-on, avait pourtant de bonnes dispositions pour renflouer les caisses de l’Etat par une action méthodique visant à élargir l’assiette fiscale tout en faisant baissant la pression sur les contribuables.
Avant d’être relevé de ses fonctions, il avait vécu le même calvaire que celui refusé par El Mourteji dont on dit qu’il a été reçu récemment par le président Ould Abdel Aziz.
Une rencontre qui, si elle est confirmée, peut revêtir le caractère d’une réhabilitation à mettre en rapport avec la disgrâce qui vient de frapper l’ancien ministre des Finances retenu, tout de même, comme chargé de mission à la présidence, ce que d’aucuns ne sont pas loin de qualifier tout simplement de « garage ».
D’aucuns parlent de « tazabout » (malédiction) suscitée par l’acharnement, supposé ou réel, que le désormais ancien ministre des Finances aurait exercé sur plus faible que lui, hiérarchiquement parlant.
Finalement, raconte-t-on, en haut lieu, Ould Abdel Aziz s’est rendu compte de la réalité des disfonctionnements qui ont entraîné, ces derniers mois, le ministère des Finances dans la noria du désespoir, et de leur véritable cause. Le débarquement de Ould Molay Ahmed ne serait donc qu’un retour de bâton !
Le départ de Camara Moussa Seydi Boubou était lui aussi prévisible. Souvent embêté par les questions, du reste pertinentes, de la députée Khadiata Malick Diallo de l’UFP (parti d’opposition), sur le retard dans l’exécution de la route Kaédi-Sélibaby, le ministre a sans doute aussi fait les frais des problèmes inextricables que connaît le secteur des transports dans ses composantes aérienne et terrestre.
Alors que la nouvelle compagnie aérienne, Mauritania Airlines International (MAI) tarde à prendre son envol, des crises éclatent un peu partout :
interdiction du ciel de l’Union Européenne aux avions mauritaniens, crise à l’Agence nationale de l’aviation Civile (Anac), qui vient d’ailleurs de changer de directeur général, accidents meurtriers sur la route de l’espoir et, dit-on, manque de poigne pour pousser les sociétés étrangères travaillant dans le secteur de la construction des routes à respecter l’échéancier établi par le gouvernement mauritanien, mais surtout le cahier des charges afférent à l’exécution des routes qui, comme on a eu l’occasion de le voir à Nouakchott, constitue un axe majeur des programmes de développement du président Aziz.
A tel point que certains ont l’habitude maintenant de changer le fameux « quand le bâtiment va, tout va » en un « quand les routes sont là, le développement peut atteindre tous les coins et recoins du pays ». Un mot, enfin, sur l’ex-ministre des Affaires africaines, Coumba Bâ, qui retrouve son ancien poste de Chargée de mission à la présidence.
L’explication la plus plausible est l’empiètement que son ministère avait avec celui d’une autre forte dame du gouvernement, Naha Mint Mouknass, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, depuis la formation du premier gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, après le changement du 06 août 2008. Et le dernier « incident » de Bobo-Dioulasso n’est que la goutte qui a fait déborder le vase.
Mohamed Ould Brahim
source:Mouhamed ould Brahim via :cridem.org
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