Redéploiement Diplomatiques: Prélude à un changement de gouvernement



Redéploiement Diplomatiques: Prélude à un changement de gouvernement
Le président de la République Mohamed Ould Abdelaziz reçoit, aujourd’hui (dimanche), les membres de la Coalition des partis de la majorité (CPM), qui soutient son action. Si rien n’a encore filtré sur l’objet de cette rencontre, les analystes y voient le prélude de changements politiques profonds pouvant conduire à un changement de gouvernement.


Le léger rééquilibrage du gouvernement consécutif à la démission de la ministre des affaires étrangères, n’est-il que le prélude au profond changement de cap que Ould Abdelaziz souhaiterait donner à l’action du gouvernement? Tout porte à le croire avec la forte pression politique et sociale qui s’exerce sur le gouvernement de Docteur Moulaye Ould Mohamed Laghdaf qui a fini par lasser l’opinion publique. Il s’agit aujourd’hui pour le président, dans un environnement politique et économique mondial des plus stressant, de réactiver l’espoir des populations. L’incapacité du gouvernement à gérer et à améliorer sa propre image a, en quelque sorte, installé chez les citoyens un sentiment d’insatisfaction, malgré les réalisations concrètes opérées sur le terrain socio-économique.

Redéploiement diplomatique

La secousse gouvernementale qui a emporté l’ancienne ministre des affaires étrangères, Mme Naha Mint Mouknass, fin mars, continue de secouer son département. Plusieurs ambassadeurs ont fait les frais d’un redéploiement diplomatique. Dans ce cadre le directeur de cabinet du président de la République, Cheyakh Ould Ely, a été nommé ambassadeur auprès de la France, remplaçant Mme Lematt Mint Ewnen. Un autre ambassadeur à un poste non moins important que celui de Doha (Qatar), devenue plaque-tournante de la politique arabe, Mohamed Vall Ould Bellal, laisse sa place à Cheikh Sid’Ahmed Ould Bekaye Ould Hamadi, précédemment consul mauritanien à Las Palmas. Quoique surprenante, la nomination de Ould Hamady à Doha, crée une véritable zizanie politique. On ne peut, en effet, croire, en dépit du fait que les ambassadeurs remerciés sont de la «vieille garde » politique, que le président de la République ait envisagé, à un tournant économiquement et politiquement historique dans les relations mauritano-qataries, d’en confier la mission à un «profane». Quelle lecture les qataris donneraient eux-mêmes d’une telle accréditation. A moins que le message du président ne soit déjà assez clair! l y a enfin Diabira Bakari, conseiller à la présidence et ancien ministre, nommé dans un pays arabe en proie à une vive contestation. Mais assurément le poste de Dir-Cab laissé vacant par Cheyakh Ould Ely qui alimente toutes les supputations.

Ould Mohamed Laghdaf éternel sursitaire?

En effet, on voit déjà dans la nomination à Paris de Cheyakh Ould Ely, le signe annonciateur d’un «poste sur mesure » pour le premier Ministre, Docteur Moulaye Mohamed Laghdaf; depuis longtemps donné partant mais qui, à chaque fois, a fait montre d’une extraordinaire capacité de survie à la Primature. Si à cette alchimie des nominations dans la diplomatie, on ajoute un grain de sel des ambitions prêtées au président de la République de fonder un nouveau parti, alors que le dialogue entamé avec une partie de l’Opposition ne semble pas avoir été emballé par le premier Minsitre actuel –un dialogue encore au point mort- il ne serait pas étonnant de voir le président de la République faire appel à une personnalité d’une certaine envergure politique, issue de son sérail. Une personnalité qui serait consensuelle au sein de la classe politique (majorité et Opposition). Cet oiseau rare, comme dirait l’autre, devrait en toute logique avoir un profil de jeune cadre intègre et éminemment politique. Car, c’est aussi de la carrure de ce premier Ministre que dépendra la suite qui sera donnée par l’Opposition à l’offre de dialogue du président de la République. Tout d’ailleurs comme en dépend la promesse présidentielle du rajeunissement du soutien à son action.
En tout état, l’on ne peut encore que déduire que le président de la République continue de chercher à dénicher les responsables à même de traduire concrètement ses ambitions pour le pays. Mais encore faudrait-il qu’il réalise que l’actuel gouvernement, très peu efficace tant sur le plan économique que politique, et sans charisme aucun, plante toutes ses velléités d’imprimer la dynamique des changements promis. Pire, encore, le gouvernement déçoit totalement ses compatriotes. Mais vaut continuer de chercher le meilleur attelage, au risque d’une instabilité gouvernementale chronique, que de se complaire dans l’inertie de son action déprimante.

Jedna DEIDA

Source: Rénovateur

Lundi 18 Avril 2011
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