La contestation d'un recensement en cours en Mauritanie, jugé "raciste" par les Noirs du pays, a été marquée hier par des heurts entre manifestants et policiers à Nouakchott, après des violences qui ont fait ces derniers jours un mort et plusieurs blessés dans le Sud.
Les heurts ont éclaté dans la capitale lorsque des jeunes ont été empêchés par la Police de se rendre à l'Assemblée nationale où ils entendaient demander aux députés de favoriser l'annulation du recensement, lancé en mai pour une durée indéterminée.
Les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par la Police qui a affirmé que la marche n'était pas autorisée. De petits groupes ont alors engagé des courses-poursuites avec les policiers, leur lançant des pierres. Des pneus ont été brûlés, des véhicules incendiés, des commerces saccagés.
"Un grand nombre de personnes" ont été arrêtées, selon Alassane Dia, un des porte-parole de "Touche pas à ma nationalité", mouvement en pointe contre le recensement. Il a précisé que les responsables de son organisation n'avaient pas été interpellés.
Un haut responsable de la Police, parlant sous couvert d'anonymat, a affirmé que "16 personnes ont été interpellées" parmi lesquelles "sept étrangers" dont il n'a pas dévoilé la nationalité. Avec "trois autres étrangers, arrêtés lors de précédentes manifestations à Nouakchott, ils seront jugés et expulsés vers leurs pays", a-t-il dit.
Il a affirmé que "des armes blanches" ont été trouvées sur les personnes arrêtées. Les policiers "nous ont attaqués avec violence, ils n'ont pas laissé le choix aux jeunes qui ont accumulé beaucoup de frustrations et qui ont réagi avec force", a expliqué Wane Abdoul Birane, autre responsable de "Touche pas à ma nationalité".
Les opposants au recensement en cours jugent qu'il est "discriminatoire", "raciste" et réclament qu'on l'arrête, ce qu'a exclu le gouvernement. Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé les violences et invité les autorités au dialogue.
L'Association mauritanienne des droits de l'Homme (Amdh) estime qu'il y a dans le pays "la persistance de discriminations en tous genres à l'encontre des populations noires" et qu'"il est urgent de mettre un terme à ces pratiques".
Les Noirs du pays craignent une remise en question de leur nationalité qu'il leur est demandé de prouver par des pièces "souvent impossible à réunir (pièces d'identité ou actes de décès des arrière-grands-parents, etc.)", selon ces Ong.
Beaucoup de Mauritaniens sont hantés par les affrontements entre Noirs et Maures arabo-berbères qui s'étaient produits en 1989 et 1990, occasionnant l'exode de milliers de Noirs vers le Sénégal et le Mali, dont une grande partie a aujourd'hui été rapatriée.
Source : Le Soleil
Les heurts ont éclaté dans la capitale lorsque des jeunes ont été empêchés par la Police de se rendre à l'Assemblée nationale où ils entendaient demander aux députés de favoriser l'annulation du recensement, lancé en mai pour une durée indéterminée.
Les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par la Police qui a affirmé que la marche n'était pas autorisée. De petits groupes ont alors engagé des courses-poursuites avec les policiers, leur lançant des pierres. Des pneus ont été brûlés, des véhicules incendiés, des commerces saccagés.
"Un grand nombre de personnes" ont été arrêtées, selon Alassane Dia, un des porte-parole de "Touche pas à ma nationalité", mouvement en pointe contre le recensement. Il a précisé que les responsables de son organisation n'avaient pas été interpellés.
Un haut responsable de la Police, parlant sous couvert d'anonymat, a affirmé que "16 personnes ont été interpellées" parmi lesquelles "sept étrangers" dont il n'a pas dévoilé la nationalité. Avec "trois autres étrangers, arrêtés lors de précédentes manifestations à Nouakchott, ils seront jugés et expulsés vers leurs pays", a-t-il dit.
Il a affirmé que "des armes blanches" ont été trouvées sur les personnes arrêtées. Les policiers "nous ont attaqués avec violence, ils n'ont pas laissé le choix aux jeunes qui ont accumulé beaucoup de frustrations et qui ont réagi avec force", a expliqué Wane Abdoul Birane, autre responsable de "Touche pas à ma nationalité".
Les opposants au recensement en cours jugent qu'il est "discriminatoire", "raciste" et réclament qu'on l'arrête, ce qu'a exclu le gouvernement. Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé les violences et invité les autorités au dialogue.
L'Association mauritanienne des droits de l'Homme (Amdh) estime qu'il y a dans le pays "la persistance de discriminations en tous genres à l'encontre des populations noires" et qu'"il est urgent de mettre un terme à ces pratiques".
Les Noirs du pays craignent une remise en question de leur nationalité qu'il leur est demandé de prouver par des pièces "souvent impossible à réunir (pièces d'identité ou actes de décès des arrière-grands-parents, etc.)", selon ces Ong.
Beaucoup de Mauritaniens sont hantés par les affrontements entre Noirs et Maures arabo-berbères qui s'étaient produits en 1989 et 1990, occasionnant l'exode de milliers de Noirs vers le Sénégal et le Mali, dont une grande partie a aujourd'hui été rapatriée.
Source : Le Soleil
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