Rapt des occidentaux : Aqmi exige la libération de 20 terroristes



Rapt des occidentaux : Aqmi exige la libération de 20 terroristes
Al Qaida au Maghreb Islamique semble de plus en plus se professionnaliser dans l’enlèvement d’otages occidentaux. Désormais on ne perd plus de temps alors qu’il a fallu quatre moi pour annoncer la capture du diplomate canadien Fowler entamer les négociations en vue de sa libération, il n’a fallu que quelques semaines voire quelques jours pour commencer celles concernant les 6 otages occidentaux détenus aujourd’hui par ces différents groupes qui essaiment le Sahara.

Selon des sources algériennes, généralement bien informées, Aqmi exigerait la libération de 20 de ses membres contre la libération de six otages européens.
Cette source précise que cette proposition aurait été transmise à l’intermédiaire, Iyad Ag Gali consul du Mali à Djeddah et ancien chef du Mouvement Populaire pour la Libération de l’Azawad l’un des quatre ex mouvement de la rébellion touarègue désigné pour la circonstance intermédiaire officieux. Ce dernier serait en contact avec un chef tribal du nord du Mali pour négocier la libération des trois otages espagnols, mais aussi celles de l'otage français, Pierre Camatte, capturé le 26 novembre, et de l'Italien Sergio Cicala et son épouse Philomène Kabouree, capturés le 18 décembre par Aqmi. Cependant il faut souligner qu’Ag Ghali n’est pas le seul intermédiaire qui s’active pour obtenir la libération des otages, au moins trois autres canaux sont en action.
La liste de vingt prisonniers dont Aqmi exige la libération comporte des prisonniers au Maroc, en Espagne, en Italie, en Algérie et en Mauritanie. Selon notre source, les prisonniers les plus importants aux yeux des ravisseurs seraient un Marocain nommé Abdel-Wahab, Rafiki surnommé ''Cheikh Abu Hafs le marocain'', et Nouredine Navâa dit Abou Mouâd, l'un des anciens de la guerre en Afghanistan et un troisième nommé Teyib Et-Tizi Cheikh Hadj, tous détenus au Maroc. Deux sur la liste, considérés eux aussi parmi les plus importants appartiennent à la branche algérienne. Mais les services algériens n’ont pas voulu donner leurs noms. Six de cette liste sont dans les prisons mauritaniennes alors que les autres se trouvent en Espagne et en Italie. En plus de ces prisonniers Aqmi demanderait 10 millions d’euros pour libérer les otages. Il semble que les ravisseurs aient refusé de fournir des images fraîches des otages, se contentant des seules images diffusées par la chaîne Al Arabya.
L'un des Espagnols, Albert Vilalta, blessé par balle à une jambe lors de son enlèvement, "est bien soigné" et son état "évolue positivement", avait indiqué mercredi le directeur de l'ONG Barcelona Accio Solidaria, Francesc Osan.
Rappelons que depuis son allégeance à Al Qaïda l’ex GSPC algérien devenu Aqmi est miné de l’intérieur par les dissensions et semble aujourd’hui traverser grave crise de leadership, surtout depuis la reddition de Mossaâb Abou Daoud, émir de la zone 9 qui englobe le Sahara et la région du Sahel. Le gel des activités terroristes par Mokhtar Belmokhtar et l’autoproclamation de Abou Zeid, homme de confiance de Droukdel, chef dans cette région. Le successeur de Mokhtar Benmokhtar à la tête de la zone 9 (Sahara), Yahia Djouadi, alias Abou Amar, serait aussi «la tête pensante» de l’agression terroriste contre la caserne de Lemgheity au nord du pays.
Bien avant lui, il y avait un certain Abou Messaoud Abdelkader, alias Abou Daoud Mossaâb qu’on disait ex-émir de la zone 9, mais qui, en réalité, n’assurait que l’intérim de Mokhtar Benmokhtar, en attendant une nouvelle nomination. Abou Messaoud Abdelkader, à défaut d’une influence sur le groupe de la zone 9 a dû mettre fin à son court passage au Sahara et a fini par se rendre aux forces de sécurité. Yahia Djoudi vient ainsi ouvrir une autre page tragique qui démarre par les premières attaques contre la Mauritanie et qui se poursuit aujourd’hui par les premiers attentats suicide en Mauritanie et l’enlèvement de ressortissants européens, activité jugée plus rentables que les attaques et les casses pour financer la lutte armée.


Bouna Cherif


Source: Quotidien Nouakchott

Lundi 4 Janvier 2010
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