
Radio Mauritanie est la plus vieille institution de presse publique du pays, si elle n’est pas la plus ancienne institution publique. Elle a vu le jour, en 1957, à Saint-Louis (Ndar), d’où elle émettait ses premières émissions. Puis elle fut transférée, en 1958, dans la future capitale, du futur Etat, la Mauritanie qui devra conquérir, définitivement, son indépendance, deux années plus tard, en novembre 1960. Radio Mauritanie fut alors abritée dans l’une des toutes petites nouvelles maisons construites, en perspective, du peuplement de la capitale politique, Nouakchott. Le quartier connu, à l’ancienne, par l’appellation de l’Ilot ‘’A’’, le même d’ailleurs où seront érigés les blocs rouges, démolis, par l’inspiration de la Rectification de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Radio-Mauritanie devait véhiculer, pour longtemps, des concepts nouveau, tel que la Nation, la Patrie, l’Indépendance. Elle servait également à nourrir l’’imaginaire populaire mauritanien ; peuple, ou Nation, qui devrait, pour la première entendre sa propre voix à travers cet outil moderne et fascinant à la fois pour les nomades.
En 1958, le Premier ministre Moktar Ould Daddah posé la première pierre de l’édifice qui servira, et sert, jusqu’aujourd’hui, de siège social pour Radio-Mauritanie.
Elle était un peu la voix officielle d’un pays naissant. D’un peuple naissant. Dans l’imaginaire populaire, elle était liée à des hommes, des émissions célèbres, des voix de vedettes qu’elle a mises sur sellette. Sidati Ould Abba, artiste émérite, distribuait la joie de sa musique et de sa belle voix dans les cœurs des jeunes citoyens du pays. Le disque des auditeurs, albalaghat, les communiqués, les émissions du critique littéraire Mohameden Ould Sidi Brahim et tant d’autres sont autant de productions qui demeurent, sans doute, gravées dans la mémoire collective.
Aujourd’hui, Radio-Mauritanie s’emploie à changer de statut. Elle est devenue, désormais, une société anonyme, dont le capital a été ouvert au privé. Il ne faut surtout pas exagérer. Ce privé, n’en est vraiment pas un. L’Etat garde 70% des actions et cède 30% à des sociétés étatiques, telles que la Société Nationale Industrielle et Minière SNIM, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, CNAM, le Port de Nouakchott PANPA, le Port de Nouadhibou et la toute nouvelle caisse de crédit et de développement CCD.
Pour s’ouvrir à ces opérateurs, il fallait, d’abord, évaluer le patrimoine de Radio-Mauritanie. Une évaluation qui tourne autour de 9 milliards d’ouguiyas. Les actionnaires hors état ( un hors pas très loin quand même) devront verser 3 millions d’ouguiyas pour boucler le capital plafonné à 12 milliards, dont l’état a d’ores et déjà fourni ses actions, considérant son apport ressorti à l’issue de l’évaluation de l’actif de l’institution.
La nouvelle société anonyme est liée, donc, à l’Etat avec un contrat-programme bien défini. Elle n’a plus vocation de se focaliser sur l’actualité, mais ambitionne de s’engager pleinement dans la production.
Cette ouverture du capital a été décidée, dans le cadre de l’accord politique convenu entre la majorité et une partie de l’opposition.
Mais, Radio-Mauritanie devra attendre encore quelque temps pour que la nouvelle société de diffusion, unique outil habileté désormais à diffuser, soit mise en place.
Toutefois, la participation de ces sociétés presque publiques, dans le capital, et l’exclusion du privé mauritanien n’arrangent pas l’indépendance. Et, risquent fort bien des cantonner ce média sous l’inféodation de l’Etat. L’implication de ces sociétés soulève un autre problème dont les nouvelles autorités passent pour être les précurseurs. Ce n’est pas la première fois, par exemple, de voir la SNIM financer des secteurs dont elle n’a pas vocation. Un substitut à l’Etat qui le décharge de son engagement dans des secteurs vitaux et stratégique. C’est une nouvelle philosophie contre nature adoptée par Mohamed Ould Abdel Aziz, qui semble s’emploie de plus en plus en faire dérober l’Etat de sa mission. Au moins, sur l’aspect de la dépense publique. Résultat, des fonds énormes dans les caisses de l’Etat dont on ne saurait à quoi serviraient-elles ? A moins que la thèse, soutenue par d’aucuns, évoquant un effort de guerre, qui ne dit pas son nom, contre aqmi, qui provoque une véritable hémorragie pour le trésor public, soit authentique. Là, c’est une autre affaire.
Radio-Mauritanie, avec ses 700 employés et ses 13 antennes régionales, une radio dédiée au Coran ainsi qu’une radio rurale, devra bien s’attendre, pour fonctionner et négocier sa nouvelle mutation, à la générosité de ses nouveaux actionnaires. Beaucoup plus qu’à l’Etat.
Source:BILADI
Radio-Mauritanie devait véhiculer, pour longtemps, des concepts nouveau, tel que la Nation, la Patrie, l’Indépendance. Elle servait également à nourrir l’’imaginaire populaire mauritanien ; peuple, ou Nation, qui devrait, pour la première entendre sa propre voix à travers cet outil moderne et fascinant à la fois pour les nomades.
En 1958, le Premier ministre Moktar Ould Daddah posé la première pierre de l’édifice qui servira, et sert, jusqu’aujourd’hui, de siège social pour Radio-Mauritanie.
Elle était un peu la voix officielle d’un pays naissant. D’un peuple naissant. Dans l’imaginaire populaire, elle était liée à des hommes, des émissions célèbres, des voix de vedettes qu’elle a mises sur sellette. Sidati Ould Abba, artiste émérite, distribuait la joie de sa musique et de sa belle voix dans les cœurs des jeunes citoyens du pays. Le disque des auditeurs, albalaghat, les communiqués, les émissions du critique littéraire Mohameden Ould Sidi Brahim et tant d’autres sont autant de productions qui demeurent, sans doute, gravées dans la mémoire collective.
Aujourd’hui, Radio-Mauritanie s’emploie à changer de statut. Elle est devenue, désormais, une société anonyme, dont le capital a été ouvert au privé. Il ne faut surtout pas exagérer. Ce privé, n’en est vraiment pas un. L’Etat garde 70% des actions et cède 30% à des sociétés étatiques, telles que la Société Nationale Industrielle et Minière SNIM, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, CNAM, le Port de Nouakchott PANPA, le Port de Nouadhibou et la toute nouvelle caisse de crédit et de développement CCD.
Pour s’ouvrir à ces opérateurs, il fallait, d’abord, évaluer le patrimoine de Radio-Mauritanie. Une évaluation qui tourne autour de 9 milliards d’ouguiyas. Les actionnaires hors état ( un hors pas très loin quand même) devront verser 3 millions d’ouguiyas pour boucler le capital plafonné à 12 milliards, dont l’état a d’ores et déjà fourni ses actions, considérant son apport ressorti à l’issue de l’évaluation de l’actif de l’institution.
La nouvelle société anonyme est liée, donc, à l’Etat avec un contrat-programme bien défini. Elle n’a plus vocation de se focaliser sur l’actualité, mais ambitionne de s’engager pleinement dans la production.
Cette ouverture du capital a été décidée, dans le cadre de l’accord politique convenu entre la majorité et une partie de l’opposition.
Mais, Radio-Mauritanie devra attendre encore quelque temps pour que la nouvelle société de diffusion, unique outil habileté désormais à diffuser, soit mise en place.
Toutefois, la participation de ces sociétés presque publiques, dans le capital, et l’exclusion du privé mauritanien n’arrangent pas l’indépendance. Et, risquent fort bien des cantonner ce média sous l’inféodation de l’Etat. L’implication de ces sociétés soulève un autre problème dont les nouvelles autorités passent pour être les précurseurs. Ce n’est pas la première fois, par exemple, de voir la SNIM financer des secteurs dont elle n’a pas vocation. Un substitut à l’Etat qui le décharge de son engagement dans des secteurs vitaux et stratégique. C’est une nouvelle philosophie contre nature adoptée par Mohamed Ould Abdel Aziz, qui semble s’emploie de plus en plus en faire dérober l’Etat de sa mission. Au moins, sur l’aspect de la dépense publique. Résultat, des fonds énormes dans les caisses de l’Etat dont on ne saurait à quoi serviraient-elles ? A moins que la thèse, soutenue par d’aucuns, évoquant un effort de guerre, qui ne dit pas son nom, contre aqmi, qui provoque une véritable hémorragie pour le trésor public, soit authentique. Là, c’est une autre affaire.
Radio-Mauritanie, avec ses 700 employés et ses 13 antennes régionales, une radio dédiée au Coran ainsi qu’une radio rurale, devra bien s’attendre, pour fonctionner et négocier sa nouvelle mutation, à la générosité de ses nouveaux actionnaires. Beaucoup plus qu’à l’Etat.
Source:BILADI