Qui peut briser le mur du silence officiel ?

Le gouvernement continue de s’emmurer dans son silence en affichant une fin de non recevoir face à une demande sociale qui s’exprime de plus en plus à travers les mouvements des foules menés par les jeunes du 25 février. Ce week-end encore des accrochages violents ont opposé les manifestants aux forces de l’ordre usant de la brutalité pour disperser une marche pacifique organisée après la prière du vendredi. Comme pour leur emboiter le pas, les syndicats sont eux aussi descendus dans le ring. C’est ainsi que les trois principales centrales syndicales que sont la CNTM, la CGTM et la CLTM ont battu le pavé ce vendredi après-midi, à Nouakchott



Qui peut briser le mur du silence officiel ?
Le gouvernement continue de s’emmurer dans son silence en affichant une fin de non recevoir face à une demande sociale qui s’exprime de plus en plus à travers les mouvements des foules menés par les jeunes du 25 février. Ce week-end encore des accrochages violents ont opposé les manifestants aux forces de l’ordre usant de la brutalité pour disperser une marche pacifique organisée après la prière du vendredi. Comme pour leur emboiter le pas, les syndicats sont eux aussi descendus dans le ring. C’est ainsi que les trois principales centrales syndicales que sont la CNTM, la CGTM et la CLTM ont battu le pavé ce vendredi après-midi, à Nouakchott, Nouadhibou, Zouérate, Aleg et dans bien d’autres villes du pays, pour réclamer un dialogue social dans les meilleurs délais en vue d’améliorer les conditions de vie des travailleurs. Les syndics sont montés au créneau pour dénoncer le comportement des autorités qu’elles ont d’ailleurs mis en garde contre les risques que peut entrainer un refus de dialoguer avec les acteurs sociaux.

A l’adresse du gouvernement les orateurs ont dressé un tableau chaotique de la situation sociale caractérisée par « une dégradation accélérée des conditions de vie des travailleurs face à laquelle le gouvernement affiche l’entêtement et la sourde oreille ». Avant de crier leur-le-bol. En l’absence de solutions rapides et efficaces des points contenus dans leur plate- forme revendicative, les dirigeants syndicalistes menacent d’user d’autres voies pour plaider leurs causes. Le message est on ne peut plus clair. Il s’agit d’un sévère avertissement qui doit sans doute être pris très au sérieux par les autorités.

Les pays qui ont connu des dérives contestatrices doivent servir d’exemple à la Mauritanie se sont permis de rappeler les orateurs enflammés lors du meeting organisé par les travailleurs. Les jours passent et les pressions de la rue gagnent petit à petit du terrain. Les images choquantes qui sont observées en Libye et dans d’autres pays arabes sont de loin incomparables aux scènes des affrontements qui opposent les jeunes du 25 février à la police. Mais l’escalade pourrait bien aboutir à de telles situations gravissimes si l’Etat opte pour le pourrissement ou la fuite en avant. Personne ne souhaite que la Mauritanie tombe dans la folie révolutionnaire dont les conséquences sont incalculables. Au lieu de rester sourd aux appels du peuple, le gouvernement doit faire preuve d’ouverture et de lucidité au lieu de choisir l’arme de la répression. Il se rendra compte à ses dépens, que c’est toujours la volonté populaire qui finira par triompher.
Le calme précaire qui s’installe après la dispersion des manifestations pacifiques est encore plus redoutable que les brimades exercées contre les jeunes assoiffés de changement. Et le refus de rencontrer les dirigeants syndicaux qui ne demandent que l’ouverture d’un dialogue est tout sauf démocratique. Pour l’instant seules les marches et les discours sont utilisés pour tenter de briser le mur du silence officiel.



tempsforts

Lundi 14 Mars 2011
Boolumbal Boolumbal
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