Qu’est-ce qu’une crise ? N’ y a t-il crise que dans les lieux de conflit, ces lieux qualifiés « d’urgences politiques complexes » par nos experts, ces lieux dans lesquels on s’applique à mettre en œuvre des concepts de gestion de conflit et de post-conflit ? La crise existe là où la décision doit s’imposer pour contrer des violences, qu'elles soient de l'ordre d'affrontements physiques entre des populations, des factions, des groupes ou des armées ou qu'elles soient d'ordre moral, politique, économique ou social.
On se situe en Mauritanie, aujourd'hui, au point où l’étymologie grecque définissait le mot Krisis, ce moment crucial où l’on décide de traiter le mal qui risquerait autrement d’emporter le malade. C’est l'instant où la décision vient à point nommé, face à une menace de rupture d’un statut quo. Qu'attend donc le pouvoir mauritanien pour arrêter la vague de malentendus et de préjugés qui font craindre le spectre d'une confrontation ethnique et raciale dans le pays ? Spectre des années 1989, 1990 et 1991, les événements de ces dernières semaines, au delà des présages de mauvais augure pour l'unité nationale posent la question fondamentale sur les raisons d’agir des acteurs de l’ espace politique mauritanien.
Les chantres du dialogue politique sont pourtant bien placés pour identifier les risques qui pèsent sur ce pays fragile, dont l'identité oscille entre une africanité mal assumée et une arabité férue de complexes. Comment qualifier la focalisation des partis politiques sur l'acceptation de revendications d'ordre constitutionnelles (plateforme de dialogue avec le pouvoir), inaptes à améliorer le bien-être des citoyens, alors que la crise couve à l’orée des villes mauritaniennes, avec son lot de violences et de rancœurs ? Comment interpréter le manque de communication du gouvernement sur une opération de recensement, nécessaire à la sécurisation de l'état civil et à la fiabilité du processus démocratique, lui qui a largement médiatisé le processus de dialogue entre le pouvoir et l'opposition ?
On pourrait penser à un principe simple en politique : « divertir l'opinion » . Mais il est des interprétations difficiles et périlleuses, surtout lorsqu'il s'agit du devenir de toute une nation. Rejetons donc le lien facile entre troubles ethniques et machiavélisme du pouvoir, dénonçons plutôt une incapacité des acteurs politiques mauritaniens à prendre des décisions qui s'imposent en matière de communication sur le processus du recensement et d'embauche de ressources humaines compétentes et déplorons un pays désormais organisé sur un modèle risqué, à l'heure des révolutions et des bouleversements politiques dans le monde : « tout pour le citoyen et rien pour le peuple ».
Davidson pour Ciesma
On se situe en Mauritanie, aujourd'hui, au point où l’étymologie grecque définissait le mot Krisis, ce moment crucial où l’on décide de traiter le mal qui risquerait autrement d’emporter le malade. C’est l'instant où la décision vient à point nommé, face à une menace de rupture d’un statut quo. Qu'attend donc le pouvoir mauritanien pour arrêter la vague de malentendus et de préjugés qui font craindre le spectre d'une confrontation ethnique et raciale dans le pays ? Spectre des années 1989, 1990 et 1991, les événements de ces dernières semaines, au delà des présages de mauvais augure pour l'unité nationale posent la question fondamentale sur les raisons d’agir des acteurs de l’ espace politique mauritanien.
Les chantres du dialogue politique sont pourtant bien placés pour identifier les risques qui pèsent sur ce pays fragile, dont l'identité oscille entre une africanité mal assumée et une arabité férue de complexes. Comment qualifier la focalisation des partis politiques sur l'acceptation de revendications d'ordre constitutionnelles (plateforme de dialogue avec le pouvoir), inaptes à améliorer le bien-être des citoyens, alors que la crise couve à l’orée des villes mauritaniennes, avec son lot de violences et de rancœurs ? Comment interpréter le manque de communication du gouvernement sur une opération de recensement, nécessaire à la sécurisation de l'état civil et à la fiabilité du processus démocratique, lui qui a largement médiatisé le processus de dialogue entre le pouvoir et l'opposition ?
On pourrait penser à un principe simple en politique : « divertir l'opinion » . Mais il est des interprétations difficiles et périlleuses, surtout lorsqu'il s'agit du devenir de toute une nation. Rejetons donc le lien facile entre troubles ethniques et machiavélisme du pouvoir, dénonçons plutôt une incapacité des acteurs politiques mauritaniens à prendre des décisions qui s'imposent en matière de communication sur le processus du recensement et d'embauche de ressources humaines compétentes et déplorons un pays désormais organisé sur un modèle risqué, à l'heure des révolutions et des bouleversements politiques dans le monde : « tout pour le citoyen et rien pour le peuple ».
Davidson pour Ciesma
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