Quelle stratégie mauritanienne pour l’avenir ?



Quelle stratégie mauritanienne pour l’avenir ?
Entre l’interventionnisme et le libéralisme naturel, les opinions ne sont pas, tout à fait, unanimes. Mais une idée centrale domine toujours. C’est celle de l’individualisme économique. «La vérité économique ajoute que, plus il y a dans une société d’affaires personnelles bien organisées, plus les affaires communes, elles aussi, sont heureusement réglées» (Crime et châtiment p 187). Dostoïevski évoquait déjà, l’individualisme à travers le cas de manteaux ; illustré par l’un des personnages de son roman emblématique (idem). Et si « quelqu’un déchire en deux son manteau, et il le partage avec son prochain, qu’est ce qui en résulte ? ». Ne cherchez point, la réponse est simple : « deux individus à moitié nus ».

Ainsi, sur la base de la logique des manteaux, la raison du plus outillé en arme et du plus préparé risque fort de l’emporter au détriment de la raison humaniste et universaliste. Tout simplement, la terre ne supportera plus, sauf miracle, le besoin alimentaire d’une population mondiale se mesurant, selon Malthus, en fonction d’un rythme géométrique galopant. Contrairement, aux ressources naturelles qui progressent, lentement, au rythme d’une suite arithmétique. D’où l’intérêt de revoir le projet Mauritanie Vision 2030. Cette stimulante réflexion a déjà fait l’objet d’un débat, organisé en janvier 2005, sous forme d’altiers traitant de la prospective, et visant à concrétiser les objectifs du millénaire pour le développement. Elle a été matérialisée par un document approuvé par le gouvernement, deux ans après, notamment en mars 2007.

Cependant, les instances de réflexion stratégique, et qui occupent un rôle central, sont toujours quasi - inexistantes chez nous. Elles sont amenées à réguler les stratégies. Leur vocation essentielle consiste à : proposer, à travers des centres de recherches, des plans d’action quantifiables mesurables et applicables ; justifier les écarts entre les prévisions et la réalité en dressant la hiérarchie des scenarios ; légitimer l’emploi des mesures appropriées pour chaque scenario.

Il est urgent, à cet égard, de reformuler la problématique prospective mauritanienne, du moins celle qui traite de l’économique. Au fait, la production pétrolière et minière sera-t- elle suffisante pour que le pays envisage une nouvelle politique économique basée sur une rente orientée vers d’autres secteurs de l’économie ? Et si celle-ci est suffisante quelle en est la répercussion sur la stabilité politique du pays ? La thématique environnementale et ses répercussions sur la production naturelle et les conséquences qu’elle peut engendrer sur l’économie mondiale et l’économie nationale ? Quels sont la nature et les moyens de lutte contre le chômage dans les 50 prochaines années ?

En somme, les progressions des ressources naturelles par rapport à la population nationale et l’inadéquation entre les besoins et la richesse du sous-sol du pays suscitent-elles la conditionnalité existentielle de la population mauritanienne ? Enfin, qu’en est-il de la relance économique prévisionnelle ?

Toutefois, l’intelligentsia du pays ne peut jamais intervenir, efficacement, en dehors d’une réglementation claire. Celle-ci tourne autour de la liberté de ‘discuter’ la chose étatique par le canal des medias publics et privées. Elle dépasse la conception étroite de la liberté d’expression. Elle va plus loin. Il s’agit de la liberté de demander des comptes et de sanctionner, sans partialité, par la justice, le coupable en cas de besoin. Il s’agit aussi de la liberté d’être informé, et d’agir en conséquence. Il est question de la liberté d’accès à l’information, de savoir, de se sentir dans un pays de droit, de travailler, d’être dignement rémunéré etc.


Source: http://barrada.unblog.fr/

Dimanche 22 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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