Quand l’emploi pour les jeunes mauritaniens devient un véritable casse tête !



Quand l’emploi pour les jeunes mauritaniens devient un véritable casse tête !
La crise de l’emploi a vu l’évolution des mentalités, par rapport à certains métiers. De plus en plus, les jeunes mauritaniens investissent des métiers qui jadis, étaient réservés aux femmes. Ils ne rechignent plus à se lancer dans des activités qui leur permettent de subvenir à leurs besoins. Pour ces jeunes, la seule chose qui vaille, c’est de s’en sortir, quelque soit par ailleurs le boulot. Il n’y a plus d’état d’âme à se faire pour choisir un métier car, le pire, c’est de croiser les bras à ne rien faire en attendant des promesses de nos gouvernants qui tardent à se réaliser.

Face aux difficultés de la vie et au manque d’emploi, de plus en plus les jeunes investissent des métiers qui jadis étaient la chasse gardée des femmes. Moustaph a 30 ans et, il est l’aîné d’une famille de cinq personnes. Il est le seul de la maison, à exercer un métier car, ses jeunes frères certains sont à l’école et d’autre ne travaillent pas. A 5H 30 minutes, Moustaph est déjà à la plage de Nouakchott. C’est là que sa journée commence. Il achète du poisson pour le revendre ou alors, il en prend auprès des piroguiers, pour en fin de journée, verser la somme due en gardant ses bénéfices. Bassine sur la tête, Moustaph arpente les rues de la capitale pour vendre ses poissons. Un travail très difficile, du fait du nombre de kilomètres à parcourir par jour. Moustaph explique : «il m’arrive de marcher pendant trois heures de temps, sans vendre un seul poisson mais, il m’arrive aussi de faire cent mètres, et de vendre tout mon stock». Pour Moustaph «la seule chose qui compte, c’est de vendre mon poisson. Si pour cela je dois parcourir toute la ville de Nouakchott, je le ferais. Moi, je ne compte sur personne. Ce sont les fruits de la vente de mon poisson, qui me permettent de faire vivre ma famille, même si c’est très difficile. Et, lorsqu’on lui demande son opinion, sur le fait que certains considèrent son métier comme une profession exclusivement féminin. Moustaph n’en a que faire de ce que les autres pensent du moment qu’il arrive à subvenir à ses besoins et que ce n’est pas interdit par la religion. Pour Moustaph, «ceux qui ont ces genres de pensées, ne se préoccupent sans doute pas de la dépense quotidienne. Moi, je ne suis pas né avec une cuillérée en or dans la bouche». Mamadou, un jeune alpulaar lui, vend de l’habillement a savoir des body, des teeshirt et des chemises dans la rue. Son point commun avec Moustaph, c’est d’être né dans une famille diminue, où les moyens font cruellement défauts. «Il faut faire face aux dépenses, et personne ne peut rester inactif, alors que sa famille vit dans le besoin» M. a un ami qui lui livre ses marchandises à des prix abordables, pour qu’il puisse les écouler sur le marché, moyennant la somme de 500 Um ou 1000 Um. M. déclare «qu’il lui arrive d’avoir 5.000 ou 6000 Um de recette journalière». J’ai besoin de me faire de l’argent, et pour dire la vérité, je ne me pose pas trop de questions. Ce dont je suis sûr, c’est que je ne peux pas faire la concurrence aux autres. Dioboye tient une boutique de cosmétique depuis deux ans et, c’est grâce à cette activité qu’il arrive à s’en sortir. «J’avoue qu’au début, j’avais beaucoup d’appréhensions pour ce métier. Je me disais en effet que c’était un travail de femme lorsque mon oncle ne l’avait proposé. Mais aujourd’hui, je ne pense pas pouvoir faire un autre métier que celui là». Dioboye est devenu un grand revendeur dans un marché de la place, et son activité est de plus en plus florissante. «Je n’avais jamais pensé, que la cosmétique pouvait me permettre de nourrir ma famille, mais aujourd’hui, Dieu merci. Même mon jeune frère qui au début était très réticent, est venu me prêter main forte car, il est difficile pour moi tout seul, de servir tout nos clients ». Ainsi, dans un contexte mondiale de plus en plus difficile, où le diplôme ne donne plus droit à l’emploi, la seule alternative qui s’impose, c’est de se trouver un métier pour ne pas rester les bras croisés, et être fataliste au point de croire qu’il y’a des emplois pour hommes et d’autres pour femmes. Pour la plupart des jeunes, face à la politique de l’emploi qui ne semble pas tenir ses promesses, il faut être débrouillards et imaginatifs pour s’en sortir. La crise étant très aigue, il ne faut pas avoir d’état d’âme pour certains métiers. Ce qui compte, c’est de s’en sortir et de pouvoir subvenir aux besoins de la famille et à ses propres besoins car, comme dit l’adage il n’y a pas de sot métier.

Sada Mbodj (Nouakchott)

source:riminfo

Dimanche 12 Juillet 2009
Boolumbal Boolumbal
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