Depuis l’indépendance de la Mauritanie, le 28 novembre 1960, il n’ y a pas eu une manifestation de rue réunissant tous les mauritaniens, blancs et noirs, contre le pouvoir. Les rares fois où nous avons osé le faire, c’était pour soutenir, applaudire et glorifier le régime en place. Ou à la suite d’un coup d’Etat pour prêter allégeance au nouveau venu. Pour montrer notre solidarité à la Palestine, glorifier Gamal Abdel Nasr, etc. Pour protester contre la guerre en Irak. Il y a certes eu des tentatives de soulèvement populaires comme en 1966 à l’occasion du fameux manifeste des négro-africains opprimés ou dans les années 90 à l’occasion de la grève du pain. Mais à chaque fois, la cause défendue est réduite à sa dimension communautaire et régionale quand elle n’est pas traduite comme l’expression d’un ras le bol social. Pourquoi donc les mauritaniens, du Nord et du Sud n’ont jamais pu être fédérés sous une même bannière à l’occasion d’une marche ? Par manque de leadership politique ? Nous comptons pourtant de bons orateurs capables d’exciter les foules. Cette absence de la rue mauritanienne n’est-elle pas le reflet de notre pays : une république de tribus et d’ethnies qui se croisent mais ne se fréquentent pas, n’ont pas le même référentiel historique ? L’absence d’n espace public, lieu d’expresion de l’intérêt général fait cruellement défaut. Pour se pérenniser, ceux qui se sont succédés à la tête de ce pays de 3 millions d’âmes ont maintenu les structures féodales, tribales et claniques servant leurs intérêts.
Source: Mauritanies 1
Source: Mauritanies 1
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