Pouvoirs présidentiels exorbitants : Le MPR plaide pour des concessions



Pouvoirs présidentiels exorbitants : Le MPR plaide pour des concessions
Kane Hamidou Baba vient de jeter un pavé dans la mare.Au cours d’une conférence de presse organisée hier dans les locaux de son parti, le président du Mouvement Pour la Refondation s’est prononcé en faveur de la réduction des pouvoirs exorbitants du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.Le dialogue politique et le découpage électoral ont été également au menu des éclairages faits par KHB.

«La constitution de notre pays héritée des régimes d’exception a fortement accentué le caractère présidentiel du régime politique», dit-il. Partant, il y a nécessité de réduire les prérogatives quasi-dictatoriales de l’organe présidentiel. Il s’agit d’asseoir un équilibre des pouvoirs au sein de l’exécutif, et entre l’exécutif et le législatif. Dans cet ordre d’idée, il est nécessaire - selon Kane Hamidou Baba – «de doter le pays d’un régime accordant plus des pouvoirs à l’Assemblée Nationale et au Premier Ministre, responsable devant celle-ci, disposant du pouvoir réglementaire et déterminant la politique économique et sociale du gouvernement». « Dans ce nouvel équilibre des pouvoirs, dit-il, la durée de sessions ordinaires de l’Assemblée devrait-être portée à huit mois de l’année au lieu des quatre en vigueur».

Dialogue politique et code électoral
Le président du MPR revenu sur le code électoral. Selon Kane Hamidou Baba, le découpage électoral actuel pour la Chambre des Députés est à revoir. Pour le MPR, il est hors de question de conserver le découpage électoral actuel «qui ne tient pas compte du critère de population » et qui donc «est inéquitable et totalement injuste». C’est une aberration que «les six départements les moins peuplés du pays qui totalisent 31 000 habitants contre 128 000 pour le seul département de Sélibaby, disposent de douze (12) parlementaires, contre quatre (4) pour Sélibaby», soutient le docteur Kane. Par ailleurs Kane Hamidou Baba s’est prononcé en faveur d’un dialogue politique inclusif. Sur quelle base, les acteurs politiques doivent-ils nouer le fil des discussions? Sur la base de l’accord cadre de Dakar? Non, répond-t-il. «L’accord de Dakar a fait son temps», à en croire le leader du MPR. Il a permis de dépasser la crise issue du putsch d’août 2008, et d’organiser une présidentielle. Un dialogue entre les acteurs politiques suppose un contenu autre que l’accord paraphé par le FNDD, le RFD, et le camp de Mohamed Ould Abdel Aziz. Les différents pôles politiques de la crise issue du putsch d’août 2008, s’étaient solennellement engagés à poursuivre le dialogue sur la base de l’accord de Dakar. Alors quelles sont les raisons qui poussent le docteur Kane à soutenir que ledit accord est passé de mode? Probablement, il y aurait deux explications. La position du MPR s’expliquerait par la solidarité avec la Coalition des Partis de la Majorité qui soutient l’action du président Ould Abdel Aziz, laquelle coalition ne veut pas entendre parler d’accord de Dakar, et clame à tout bout de champ que ce n’est pas du coran. Le second mobile serait probablement lié au dialogue qui conduit à la signature du document. Ce dialogue fut qualifié d’inclusif par le président du MPR. Engagé dans la présidentielle programmée pour le 6 juin 2009 qui n’a jamais eu lieu, Kane Hamidou n’avait pas participer aux discussions qui ont conduit à la signature de l’accord cadre.

Samba Camara


Source: renovateur

Jeudi 31 Mars 2011
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