Pourquoi Messoud Ould Boulkheir appelle au dialogue ?

Tous les acteurs politiques sont unanimes sur la nécessité d’amorcer le dialogue politique mais celui-ci tarde à prendre forme. Quelles sont les raisons qui empêchent véritablement nos politiciens à s’asseoir autour de la même table, de discuter et de s’entendre sur un minimum ?



Pourquoi Messoud Ould Boulkheir appelle au dialogue ?
Tous les acteurs politiques sont unanimes sur la nécessité d’amorcer le dialogue politique mais celui-ci tarde à prendre forme. Quelles sont les raisons qui empêchent véritablement nos politiciens à s’asseoir autour de la même table, de discuter et de s’entendre sur un minimum ?

Présentement, c’est le tonitruant chef de file de l’APP et président de l’Assemblée nationale monsieur Messoud Ould Boulkheir qui fait des pieds et des mains pour appeler au dialogue.

Avant lui d’autres acteurs ont fait de même. En effet, lors de son discours adressé à la Nation à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale, le président de la République monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a signifié sa disponibilité au dialogue avec l’ensemble des acteurs publics qui le souhaitent sans préalable aucun.



Pour sa part, monsieur Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine président du parti au pouvoir en l’occurrence l’Union Pour la République a toujours invité depuis sa création, ses partenaires politiques au dialogue.

Reste à constater que malgré ces bonnes dispositions au dialogue des principaux acteurs politiques de la scène politique, celui tarde à venir. Plusieurs raisons sont à l’origine de ce blocage. D’abord, il y’ a le fait que les leaders de l’opposition qui sont disposés au dialogue, veulent l’amorcer directement avec le président de la République au lieu de discuter avec les partis de la majorité qui sont tout de même le bras politique du pouvoir.

En effet, les chefs des partis de l’opposition ont, à plusieurs reprises, décliné des invitations qui leur sont adressé par la coalition des partis de la majorité présidentielle en vue de participer à des forums dont les thèmes sont pourtant d’intérêt national et où il aurait été profitable pour eux de faire entendre leur voix et d’exprimer leur position sur tel ou tel autre sujet.

C’est ainsi que certains d’entre eux ont préféré adopter la politique de la chaise vide à l’occasion de la tenue de certains congrès traitant de questions nationales comme la gouvernance politique, cinquante ans après l’indépendance.

Ensuite, il y a le fait que ces mêmes partis de l’opposition envisagent le dialogue sous le seul angle de la participation dans la gestion des affaires publiques c’est-à-dire qu’ils n’acceptent le dialogue que dans la perspective que cela leur permettrait d’entrer au gouvernement. Une approche catégoriquement rejeté par le président de la République qui a toujours estimé que le rôle d’une opposition est de s’opposer et le rôle d’une majorité est de gouverner. En clair, que le partage du pouvoir avec l’opposition ne se justifie guère.

Enfin, il y’a la mal compréhension de certains leaders de l’opposition qui pensent qu’ils faut s’opposer pour s’opposer. C’est pourquoi certaines formations politiques ne sont jamais d’accord avec les réformes initiées par le pouvoir mêmes si celles-ci sont conformes aux aspirations du peuple. Autre raison de ce blocage, l’impossibilité des principaux partis de l’opposition à unifier leurs positions et à parler le même langage.

Cela est particulièrement vrai entre les frères ennemis que sont le RFD, et l’APP. Certains analystes expliquent que le rapprochement avec le pouvoir de l’un des membres de ce duo, expliquent l’éloignement de l’autre comme dans une partie de Ping pong.

C’est pourquoi soutiennent les tenants de cette thèse, on voit aujourd’hui Messoud Ould Boulkheir appelait de tous ses vœux au dialogue au même moment où Ahmed Ould Daddah entreprend une tournée dans les moughataa de Nouakchott pour fustiger violemment la politique du gouvernement et durcit le ton.

Il y a de signaler que la position des uns et des autres est aussi dictée par deux éléments. L’un interne, en l’occurrence l’importante échéance électorale du double scrutin municipal et législatif prévu au mois d’octobre de l’année en cours et l’autre externe à savoir la conjoncture internationale tendue particulièrement dans les pays du monde arabe.


veridique

Dimanche 30 Janvier 2011
Boolumbal Boolumbal
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