Perdants du 18 juillet 2009 : Personne ne veut s’opposer !



Perdants du 18 juillet 2009 : Personne ne veut s’opposer !
L’opposition mauritanienne a du mal a se relever de sa défaite à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009. Après de vaines contestations de la transparence de ce scrutin, le RFD (rassemblement des forces démocratiques) et le FNDD (front national pour la défense de la démocratie) brillent par leur effacement.

Les 10 mois de contestation du coup d’Etat du 06 août 2008, les longues et laborieuses négociations de Dakar pour une sortie de crise et la campagne électorale sont-ils venus à bout de l’endurance de l’opposition ? La victoire au premier tour du candidat de l’UPR (Union pour la République), Mohamed Ould Aziz, n’a rien arrangé.

Le RFD et le FNDD prennent acte de la validation de la victoire de Aziz (plus de 52%) au premier tour. Ils écrivent dans un communiqué daté du 05 août « En dépit de l’avis juridique du Conseil Constitutionnel, la crise politique reste entière, étant donné que le scrutin du 18 juillet 2009 n’a été ni libre, ni démocratique, ni transparent, remettant fondamentalement en cause la volonté des électeurs. » Le RFD et le FNDD ont demandé en vain une commission d’enquête consensuelle chargée de faire la lumière sur le scrutin du 18 juillet.

Faute de réponse à ces exigences, le FNDD et le RFD ont boycotté la cérémonie d’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz comme président de la République.
A part quelques communiqués occasionnels en réaction à certains événements, l’opposition donne l’impression d’avoir toujours en travers de la gorge la défaite du 18 juillet.

Mohamed Ould Abdel Aziz, fort de ses 52% au premier tour de l’élection présidentielle, n’a pas jugé utile d’ouvrir son gouvernement aux perdants. Pour la mise en oeuvre de son programme, il a choisi ceux qui ont fait campagne avec lui.
La bonne santé démocratique voudrait que les perdants du scrutin du 18 juillet servent de contrepouvoir au vainqueur. Curieusement, aucun parti politique de « l’opposition » ne semble décider à jouer ce rôle.

L’union des forces de progrès (UFP) garde encore à la Une de son site électronique le portrait de « Messoud Ould Bopulkheir, candidat du FNDD. » Comme si ce parti (UFP) ne s’était pas encore décidé à tourner la page de la présidentielle du 18 juillet.

A l’alliance populaire progressiste (APP), il y aurait un courant favorable à « voyant ce qu’il est possible de faire avec Aziz pour faire avancer la cause. »
Au RFD, certains se demandent si le parti va survivre à la quatrième défaite de Ahmed Ould Daddah.

Les Islamistes de Tawassoul et l’AJD/MR avaient eux, rapidement reconnu la transparence du scrutin du 18 juillet et féliciter Mohamed Ould Abdel Aziz. « Si le général fait appel à nous, nous n’hésiterons pas » disaient les militants de ces deux partis avant la formation du premier gouvernement de la présidence Aziz. Il n’a pas fait appel a eux. Tawassoul et AJD/MR, absents du gouvernement, ne semblent eux aussi pas disposer à servir de contrepouvoir.
Pendant ce temps, l’UPR, parti du président de la République, continue d’enregistrer des adhésions. Faute d’opposition, de notes discordantes, il pourrait rapidement se muer en parti Etat.

Khalilou Diagana


Source: Le Quotidien de Nouakchott


Lundi 24 Août 2009
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