Nouvelles perspectives de dialogue?

Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu en audience, la semaine dernière, le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, par ailleurs le leader de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), la semaine dernière. Une rencontre du premier chef de l’exécutif et le patron de la chambre basse du parlement notée juste à la fin de la session ordinaire de celui-ci et au cours de laquelle il a été question, une fois encore, de l’introuvable dialogue entre pouvoir et opposition.



Nouvelles perspectives de dialogue?
Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu en audience, la semaine dernière, le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, par ailleurs le leader de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), la semaine dernière. Une rencontre du premier chef de l’exécutif et le patron de la chambre basse du parlement notée juste à la fin de la session ordinaire de celui-ci et au cours de laquelle il a été question, une fois encore, de l’introuvable dialogue entre pouvoir et opposition.
En fait, d’audience, c’est le chef de l’état qui a demandé à recevoir le président de l’assemblée nationale.
Objectif de la démarche du premier magistrat : faire part de ses bonnes dispositions pour le dialogue et s’informer des derniers développements à ce sujet au sein de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), qui regroupe 8 partis politiques.
Mohamed Ould Abdel Aziz a clairement signifié à son interlocuteur son désir de l’instauration d’une concertation immédiate et sans condition entre les forces politiques du pays, constituées essentiellement par son camp et la COD.
Les événements récents sur la scène politique mauritanienne ont été marqués par le ralliement du Pacte National pour la Démocratie et le Développement (PNDD-ADIL), ex parti au pouvoir, et l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), à la majorité présidentielle et parlementaire.
Une alliance contractée après un long processus de concertations et sanctionnée par la signature de documents communs engageant les nouveaux alliés sur un certain nombre de points convenus, mais très ambigües.
Eviter la confusion entre dialogue et absorption par la mouvance présidentielle, c’est ce que craignent certains opposants. Une crainte que Messaoud avait même exprimée lors de son audience présidentielle.
En effet, en guise de réponse, le président de l’assemblée nationale et leader de l’APP a loué les bonnes dispositions affichées par le chef de l’état et dit oui au principe du dialogue, en conformité avec une revendication constante de son camp depuis l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, dont les résultats ont fait l’objet d’une vive contestation pour « fraude et manipulation ».
Messaoud Ould Boulkheir a par la suite présenté la conception de l’opposition par rapport à l’idée du dialogue qui ne consiste nullement à tout abandonner au risque de se faire harakiri en allant se moudre dans la majorité.
Une fois posé ce préalable, l’opposant historique a donné tous les détails relatifs au traitement de la question du dialogue au sein du collectif de l’opposition dont la présidence tournante est actuellement assumée par le président de l’Union National pour l’Alternance Démocratique (UNAD), Abdel Koudous Ould Abeidna.Pour enclencher rapidement la concertation tant souhaitée, le président de la République a recommandé à la COD de rentrer en contact avec le premier Ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf afin de lui faire parvenir leur proposition.

Nouvelle formule

Cette indication du président de la République représente un changement de formule par rapport à la démarche adoptée entre la majorité d’un côté, ADIL et AJD/MR de l’autre.
Toutefois, pour avancer sur cette voie, la conférence des présidents de la COD doit se réunir pour examiner la nouvelle donne.

Cette rencontre des chefs de l’opposition est pour le moment retardée par l’absence du président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), Ahmed Ould Daddah, par ailleurs chef de file institutionnel de l’opposition, et Bodiel Ould Houmeid, président du parti El Wiam.
La relance de la proposition de dialogue du président de la République est faite juste à l’orée d’une année électorale, avec la perspective des législatives et municipales de novembre 2011, dont le premier Ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a affirmé qu’elles auraient bien lieu à la date prévue, dans sa Déclaration de Politique Générale (DPG), présentée devant le parlement vendredi dernier.
Cependant, la grande interrogation à propos de ces échéances électorales concerne pour le moment le problème de la fiabilité des documents de l’état civil. Cela, d’autant plus que le recensement en perspective, censée régler cette affaire, provoque déjà inquiétudes et contestations dans certains milieux.


Cheikh Sidya

Biladi

Jeudi 13 Janvier 2011
Boolumbal Boolumbal
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