
Mercredi dernier, le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz accorde une audience au Président de l'Assemblée national Messaoud Ould Boulkheïr, à la demande de ce dernier. La rencontre, prévue depuis quelques semaines et préparée par les services du premier ministre Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf, vise à décrisper les relations entre les deux hommes.
Ce durant, Ould Boulkheïr a abordé le dossier des hommes d'affaires actuellement détenus et demandé à Ould Abdel Aziz de se conformer aux orientations des journées de concertations, qui avaient conclu à la nécessité de tourner la page d'avant 2005. De plus, toujours selon le Président de l'Assemblée, il est injuste de demander le paiement d'intérêts sur des sommes qui n'ont pas été perçues comme crédits ; par ailleurs, si l’on veut ouvrir tous les dossiers de la gabegie, alors il faudrait punir tout le monde, y compris les personnes très proches du Président, au lieu de se contenter de tirer uniquement sur ses adversaires.
Autrement, conclut Ould Boulkheïr, l’on serait fondé à penser que le but inavoué du Président ne consiste pas à combattre la gabegie mais se servir du slogan dans des règlements de compte à caractère tribalo-politique.
Selon nos sources, Ould Abdel Aziz a réitéré sa volonté de continuer la traque des hommes d'affaires véreux, "même si cela devrait lui couter la vie".
Ould Boulkheïr lui adresse alors un conseil de prudence, non dénué de complaisance : il vaudrait mieux s'occuper de l'avenir de la Mauritanie plutôt que de son passé.
Rappelons que Chrif Ould Abdellahi, Mohamed Ould Noueigued et Abdou Maham, trois richissimes hommes d'affaires ultra-puissants et au dessus des lois sous la dictature de leur cousin, le Colonel Ould Taya, sont actuellement retenus dans les locaux de la Brigade de lutte contre les crimes économiques ; ils rendent compte de virements frauduleux de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM).
Durant sa campagne présidentielle, Ould Abdel Aziz avait promis de mettre Ould Noueigued et Ould Abdellahi au même niveau que le sol ("nçawihoum m3a dass", en hassaniya).
Selon une source proche de l'enquête, le parquet de Nouakchott aurait ordonné, il y a deux jours, la saisie conservatoire des biens des trois hommes d’affaires. La police mettrait sous scellé le domicile de Ould Noueigued à Tevragh Zeïna.
Dans un premier temps, la mesure se limiterait aux propriétés immobilières mais notre source n'exclut une mise sous tutelle de la Banque National de Mauritanie et de la Banque Mauritanienne Islamique (BAMIS), les deux établissements dont, respectivement, Ould Noueigued et Chrif Ould Abdellahi détiennent les parts majoritaires.
Dernier développement, un agent de police a été neutralisé, pour avoir tenté d'infiltrer un téléphone portable à l'intérieur de la cellule de Ould Noueigued.
Il est prévu que les hommes d'affaires soient transférés à la prison Dar Naïm où ils demeureraient jusqu'à épurement de leurs dettes.
Dans les salons de Nouakchott et plus généralement au sein de l’opinion tribale maure, l’opération mains propres du Président Ould Abdel Aziz suscite une sourde désapprobation tant la corruption et le trafic d’influence entretenaient, impunément, le milieu des notables traditionnels.
D’autres observateurs, non sans raison, déplorent que la campagne d’assainissement en cours épargne bien d’autres entrepreneurs indélicats, dans la périphérie et la parentèle de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Une certaine tension règne à Nouakchott et les échauffourées se multiplient entre les forces de l’ordre et les partisans des détenus. L’opposition, paradoxalement, s’est solidarisée avec les prisonniers de droit commun.
Source: Taqadoumy
Ce durant, Ould Boulkheïr a abordé le dossier des hommes d'affaires actuellement détenus et demandé à Ould Abdel Aziz de se conformer aux orientations des journées de concertations, qui avaient conclu à la nécessité de tourner la page d'avant 2005. De plus, toujours selon le Président de l'Assemblée, il est injuste de demander le paiement d'intérêts sur des sommes qui n'ont pas été perçues comme crédits ; par ailleurs, si l’on veut ouvrir tous les dossiers de la gabegie, alors il faudrait punir tout le monde, y compris les personnes très proches du Président, au lieu de se contenter de tirer uniquement sur ses adversaires.
Autrement, conclut Ould Boulkheïr, l’on serait fondé à penser que le but inavoué du Président ne consiste pas à combattre la gabegie mais se servir du slogan dans des règlements de compte à caractère tribalo-politique.
Selon nos sources, Ould Abdel Aziz a réitéré sa volonté de continuer la traque des hommes d'affaires véreux, "même si cela devrait lui couter la vie".
Ould Boulkheïr lui adresse alors un conseil de prudence, non dénué de complaisance : il vaudrait mieux s'occuper de l'avenir de la Mauritanie plutôt que de son passé.
Rappelons que Chrif Ould Abdellahi, Mohamed Ould Noueigued et Abdou Maham, trois richissimes hommes d'affaires ultra-puissants et au dessus des lois sous la dictature de leur cousin, le Colonel Ould Taya, sont actuellement retenus dans les locaux de la Brigade de lutte contre les crimes économiques ; ils rendent compte de virements frauduleux de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM).
Durant sa campagne présidentielle, Ould Abdel Aziz avait promis de mettre Ould Noueigued et Ould Abdellahi au même niveau que le sol ("nçawihoum m3a dass", en hassaniya).
Selon une source proche de l'enquête, le parquet de Nouakchott aurait ordonné, il y a deux jours, la saisie conservatoire des biens des trois hommes d’affaires. La police mettrait sous scellé le domicile de Ould Noueigued à Tevragh Zeïna.
Dans un premier temps, la mesure se limiterait aux propriétés immobilières mais notre source n'exclut une mise sous tutelle de la Banque National de Mauritanie et de la Banque Mauritanienne Islamique (BAMIS), les deux établissements dont, respectivement, Ould Noueigued et Chrif Ould Abdellahi détiennent les parts majoritaires.
Dernier développement, un agent de police a été neutralisé, pour avoir tenté d'infiltrer un téléphone portable à l'intérieur de la cellule de Ould Noueigued.
Il est prévu que les hommes d'affaires soient transférés à la prison Dar Naïm où ils demeureraient jusqu'à épurement de leurs dettes.
Dans les salons de Nouakchott et plus généralement au sein de l’opinion tribale maure, l’opération mains propres du Président Ould Abdel Aziz suscite une sourde désapprobation tant la corruption et le trafic d’influence entretenaient, impunément, le milieu des notables traditionnels.
D’autres observateurs, non sans raison, déplorent que la campagne d’assainissement en cours épargne bien d’autres entrepreneurs indélicats, dans la périphérie et la parentèle de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Une certaine tension règne à Nouakchott et les échauffourées se multiplient entre les forces de l’ordre et les partisans des détenus. L’opposition, paradoxalement, s’est solidarisée avec les prisonniers de droit commun.
Source: Taqadoumy