Me Ebety : «Un désert de savoir nous sépare» du Ministère Public dans le niveau du style et du langage utilisé



Me Ebety : «Un désert de savoir nous sépare» du Ministère Public dans le niveau du style et du langage utilisé
Dans une réaction au communiqué de presse du Ministère Public en date du 09/06/09, faisant suite à un autre du Collectif de la Défense du Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Waghf et ses codétenus en du 08/6/2009, Me Brahim Ould Ebety, avocat à la cour, souligne que les «différentes communications tant du collectif des avocats que du Bâtonnier et du conseil de l’ordre offrent un ensemble d’éléments d’appréciation des différentes formes de violation à caractère répétitif de la loi».

Et Me Ebety de préciser: «Le Niveau du style et du langage utilisé par le communiqué du Ministère Public en date du 09/6/2009 me rappelle ce que disait Hacen II pour qualifier l’écart entre lui et un autre Président : «un désert de savoir nous sépare».

Voici le texte de cette réaction de Me Ebety :

Après lecture, ce jour, du communiqué de presse du Ministère Public, en réaction au communiqué de presse du Collectif de la Défense du Premier Ministre Yahya Ould Ahmed Waghf et ses codétenus en du 08/6/2009 où la défense avait exposé toutes les formes de violations de la loi caractéristique du traitement du dossier, permettrez de vous demander de publier dans vos prochaines livraisons les éléments de réaction suivants :
- L’avocat est par essence et par formation courtois et ne descend jamais au niveau du style et du langage du communiqué du Ministère Public
- L’avocat praticien averti des techniques de procédure est en droit de s’indigner et de rendre publique son indignation devant une situation unique du genre où un juge exécute une ordonnance qu’il avait rendue pourtant annulée par la cour suprême et c’est le cas, sans nul doute, de tous les juges tant du siège que du parquet et singulièrement le juge d’instruction lui-même, n’est ce pas Messieurs les juges !
- Le Niveau du style et du langage utilisé par le communiqué du Ministère Public en date du 09/6/2009 me rappelle ce que disait Hacen II pour qualifier l’écart entre lui et un autre Président : «un désert de savoir nous sépare», par rapprochement et en toute modestie, je laisse aux lecteurs des communiqués des avocats et du Ministère Public la mission d’évaluation de la qualité des différentes réactions pour que soit bannie des prétoires le règne de l’ignorance.
- Les différentes communications tant du collectif des avocats que du Bâtonnier et du conseil de l’ordre offrent un ensemble d’éléments d’appréciation des différentes formes de violation à caractère répétitif de la loi et les lecteurs, contrairement à ce que pense le Ministère Public, sont très avertis et leur religion ne peut être surprise par des arguments contraires à toute valeur légale et judiciaire et ils sont alors invités à prendre part à ce débat pour que la loi soit sauve et les libertés individuelles et collectives protégée, parce qu’il va de la sécurité et de la quiétude de chacun d’entre nous. Défendons alors avec force et foi notre liberté contre toute atteinte.
- Enfin, je demande aux journalistes à tous les niveaux d’apporter leur contribution dans ce débat par l’usage d’une liberté d’expression exercée sans contrainte et sans chantage pour mettre fin :
- A la violation du principe de séparation des pouvoirs par les tentatives de contrôle par le Ministère Public de décisions judiciaires
- A L’instrumentalisation de la justice
- Aux pratiques de la détention arbitraire
- Au refus d’exécution des décisions judiciaires et singulièrement celles de la cour suprême
Nouakchott le 10/6/2009
Me Brahim Ould Ebety
Avocat à la cour


Source: ANI

Jeudi 11 Juin 2009
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