Mauritanie, quel sens donner au 28 novembre ?



Mauritanie, quel sens donner au 28 novembre ?
Sous Mokhtar Ould Daddah, le 28 novembre fut la seule grande fête de la Mauritanie. Sous Haiddallah, cette fête de l’indépendance perdit son monopole au profit du 10 juillet, marquant l’arrivée de l’Armée au pouvoir. Ensuite, ce fut le 12 décembre. Mais il faut le dire, aucune de ces dates n’arriva réellement à faire oublier le sens du 28 novembre. Le 28 novembre préserva son mythe jusqu’à ce 28 novembre 1990 à Inal, où 28 militaires négro-africains furent pendus dans un état de cruauté immense. Les forfaits ont été commis dans une période trouble au niveau international alors que toutes les caméras étaient braquées sur l’Irak. A quelques semaines de la première guerre du Golfe, des éléments extrémistes tuaient leurs frères, coupables d’être différents. Aujourd’hui encore, l’Etat a beaucoup de mal à exhumer ce passé si récent. Si les ayant droits ont enfin trouvé interlocuteur, après 18 ans de silence, ils n’ont toujours pas reçus la dépouille de leurs pères, frères ou oncles. D’où l’ambigüité des célébrations de cette date du 28 novembre. Devrait-elle être rebaptisée ? Oui, si le président de la république arrive à saisir la prochaine occasion pour un discours historique et un geste courageux pour aider à la restitution des dépouilles. Dans ce cas, le 28 novembre sera baptisée la fête de la réconciliation nationale. Le Cameroun l’avait fait avec la réconciliation entre ces zones anglophones et francophones. Après tout, notre indépendance a été négociée et obtenue sur un plateau d’argent. Notre réconciliation, elle, aura plus d’importance.

M.S



Source: Mauritanies1

Lundi 7 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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