Des étudiants qui s’affrontent à l’Université pour des élections syndicales. Des jeunes chômeurs et diplômés ingénieurs dans la rue. Des ouvriers et des travailleurs de la santé en grève. Des syndicats de plus en plus inquiets du pouvoir d’achat des travailleurs. L’opposition mécontente du bilan mitigé des réformes politiques, économiques et sociales du gouvernement de Ould Laghdaf et du non respect du président mauritanien aux règles des dépenses publiques.
Quelque chose ne tourne plus en rond en Mauritanie. Les observateurs s’interrogent sur cette grogne sociale et politique qui fait craindre une Mauritanie encore plus fragilisée par des tensions ethniques qui font planer depuis des semaines le spectre des évènements dramatiques de 66 et 89.
Cela fait plus de deux mois que Nouakchott est gagnée par la grogne sociale. Il ne se passe pas un jour sans que les mauritaniens ne battent le pavé dans la capitale comme à l'intérieur du pays. Signe d’un malaise social qui ne date pas d’aujourd’hui.
Le mouvement des jeunes baptisé Coordination de la jeunesse du 25 février né du printemps arabe n'est pas un mouvement politique mais une révolte spontanée de la jeunesse mauritanienne contre le chômage, la cherté de la vie et l’injustice dont le leitmotiv des réformes en profondeur que les différentes centrales syndicales du pays ont accompagné en pressant le gouvernement de Ould Laghdaf à multiplier des gestes d'apaisement dont le recrutement de 1000 jeunes dans le secteur de la pêche et l'embauche par la grande société minière nationale la SNIM de travailleurs journaliers suite à la détermination des grévistes de la cité minière de Zouérate de bloquer l'une des richesses les plus importantes de la Mauritanie, le fer.
Déjà depuis des semaines, les infirmiers sont montés au créneau pour une égalité de traitement d' indemnités avec les médecins spécialistes .Cette contestation sociale a été précédée il y a quelques temps par un sit-in des travailleurs du secteur de la presse publique pour le paiement de l'augmentation de leurs salaires impayés depuis 4 ans et pour la première fois des diplômés chômeurs ingénieurs ont emboîté le pas devant la Maison brune .
Ce sont surtout les évènements récents de l’Université de Nouakchott qui ont marqué les esprits. L’opposition et quelques partis de la coalition des partis de l’UPR ont tous condamné unanimement la répression sélective des étudiants par les forces de l’ordre et la partialité de l’administration universitaire dans le scrutin des instances des facultés et pointaient du doigt la passivité du gouvernement de Ould Laghdaf dans la résolution de ce conflit.
Ces nouveaux évènements font planer sans aucun doute le spectre des évènements dramatiques de 66 et surtout de 89 et 90 qui ont fait beaucoup de victimes des centaines de militaires négro-mauritaniens exécutés sans procès dont les veuves et orphelins attendent d’être indemnisés à défaut d’un procès des coupables et des milliers de déportés au Sénégal et au Mali, rapatriés depuis 2 ans et qui sont devenus malgré eux des sans papiers et sans domicile fixe chez eux .
Cet épisode de l’Université est une sonnette d’alarme au nouveau locataire du palais de Nouakchott qui est déjà mal parti depuis son accession au pouvoir en juillet 2009. En effet, Ould Aziz est loin de se débarrasser des mauvaises habitudes de ces prédécesseurs dans la conduite des affaires de l’Etat.
Il y a une semaine c’est le chef de l’Union des Forces Progressistes (UFP) qui enfonce le clou dans un mémorandum rendu public en dénonçant le non respect du chef de l’Etat mauritanien aux règles des dépenses publiques en débloquant 9 milliards d’ouguiya sans au préalable un décret d’application pour lutter contre la hausse des prix des denrées alimentaires et en dépensant 14 milliards d’ouguiya octroyés par l’Arabie Saoudite sans l’aval du parlement.
Ce contournement de la loi a des conséquences sur la gestion des entreprises publiques dont les trois plus grandes ( Somelec, Snde et Somagaz) sont au rouge depuis quelques années avec une ardoise de 55 milliards d’ouguiya et pourrait conduire ainsi le pays à une faillite financière.
Et plus grave encore sur un autre registre c'est la constitution mauritanienne qui est menacée depuis la création en 2010 de l’agence nationale de registre des populations et des titres sécurisés dont les attributions vont à l’encontre des libertés publiques et de l’égalité entre les différentes composantes du pays.
Le comité de pilotage composé essentiellement d’une partie des mauritaniens n’est pas représentatif et souffre de lacunes sécuritaires et reste trop centralisé. Au lieu de sécuriser l’état civil, les observateurs y voient une deuxième tentative subtile des nouvelles autorités de « dénégrifier » la Mauritanie. Personne ne doit s’étonner si les prochaines législatives et municipales seraient entachées d’irrégularités. Dans ces conditions, il n’est pas exclu d’une fraude massive du parti au pouvoir l’UPR.
De la nouvelle centrale syndicale, le syndicat professionnel des travailleurs de Mauritanie ( STPN) en passant par les deux plus grosses la CGTM( Confédération générale des travailleurs de Mauritanie) et la CLTM ( Confédération libre des travailleurs de Mauritanie) rien n'a été laissé au hasard à l'occasion du 1er mai pour rappeler au premier ministre et à son gouvernement la dégradation des conditions de vie et la baisse du pouvoir d'achat des travailleurs.
Ce manque de perspectives d'avenir pour le pays a été souligné par le leader de l'opposition, le président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) qui a martelé l'échec du gouvernement de Ould Laghdaf sur toutes les lignes notamment sur le logement social en particulier dans les quartiers précaires des zones périphériques de Nouakchott.
Pour éteindre tous ces feux déclarés Ould Aziz n’a plus le choix apporter des réponses concrètes et immédiates au dialogue politique et social, à l’éducation, à la santé et enfin à la réconciliation nationale. Sinon, c’est le retour à la case de départ.
baba kane via cridem
Quelque chose ne tourne plus en rond en Mauritanie. Les observateurs s’interrogent sur cette grogne sociale et politique qui fait craindre une Mauritanie encore plus fragilisée par des tensions ethniques qui font planer depuis des semaines le spectre des évènements dramatiques de 66 et 89.
Cela fait plus de deux mois que Nouakchott est gagnée par la grogne sociale. Il ne se passe pas un jour sans que les mauritaniens ne battent le pavé dans la capitale comme à l'intérieur du pays. Signe d’un malaise social qui ne date pas d’aujourd’hui.
Le mouvement des jeunes baptisé Coordination de la jeunesse du 25 février né du printemps arabe n'est pas un mouvement politique mais une révolte spontanée de la jeunesse mauritanienne contre le chômage, la cherté de la vie et l’injustice dont le leitmotiv des réformes en profondeur que les différentes centrales syndicales du pays ont accompagné en pressant le gouvernement de Ould Laghdaf à multiplier des gestes d'apaisement dont le recrutement de 1000 jeunes dans le secteur de la pêche et l'embauche par la grande société minière nationale la SNIM de travailleurs journaliers suite à la détermination des grévistes de la cité minière de Zouérate de bloquer l'une des richesses les plus importantes de la Mauritanie, le fer.
Déjà depuis des semaines, les infirmiers sont montés au créneau pour une égalité de traitement d' indemnités avec les médecins spécialistes .Cette contestation sociale a été précédée il y a quelques temps par un sit-in des travailleurs du secteur de la presse publique pour le paiement de l'augmentation de leurs salaires impayés depuis 4 ans et pour la première fois des diplômés chômeurs ingénieurs ont emboîté le pas devant la Maison brune .
Ce sont surtout les évènements récents de l’Université de Nouakchott qui ont marqué les esprits. L’opposition et quelques partis de la coalition des partis de l’UPR ont tous condamné unanimement la répression sélective des étudiants par les forces de l’ordre et la partialité de l’administration universitaire dans le scrutin des instances des facultés et pointaient du doigt la passivité du gouvernement de Ould Laghdaf dans la résolution de ce conflit.
Ces nouveaux évènements font planer sans aucun doute le spectre des évènements dramatiques de 66 et surtout de 89 et 90 qui ont fait beaucoup de victimes des centaines de militaires négro-mauritaniens exécutés sans procès dont les veuves et orphelins attendent d’être indemnisés à défaut d’un procès des coupables et des milliers de déportés au Sénégal et au Mali, rapatriés depuis 2 ans et qui sont devenus malgré eux des sans papiers et sans domicile fixe chez eux .
Cet épisode de l’Université est une sonnette d’alarme au nouveau locataire du palais de Nouakchott qui est déjà mal parti depuis son accession au pouvoir en juillet 2009. En effet, Ould Aziz est loin de se débarrasser des mauvaises habitudes de ces prédécesseurs dans la conduite des affaires de l’Etat.
Il y a une semaine c’est le chef de l’Union des Forces Progressistes (UFP) qui enfonce le clou dans un mémorandum rendu public en dénonçant le non respect du chef de l’Etat mauritanien aux règles des dépenses publiques en débloquant 9 milliards d’ouguiya sans au préalable un décret d’application pour lutter contre la hausse des prix des denrées alimentaires et en dépensant 14 milliards d’ouguiya octroyés par l’Arabie Saoudite sans l’aval du parlement.
Ce contournement de la loi a des conséquences sur la gestion des entreprises publiques dont les trois plus grandes ( Somelec, Snde et Somagaz) sont au rouge depuis quelques années avec une ardoise de 55 milliards d’ouguiya et pourrait conduire ainsi le pays à une faillite financière.
Et plus grave encore sur un autre registre c'est la constitution mauritanienne qui est menacée depuis la création en 2010 de l’agence nationale de registre des populations et des titres sécurisés dont les attributions vont à l’encontre des libertés publiques et de l’égalité entre les différentes composantes du pays.
Le comité de pilotage composé essentiellement d’une partie des mauritaniens n’est pas représentatif et souffre de lacunes sécuritaires et reste trop centralisé. Au lieu de sécuriser l’état civil, les observateurs y voient une deuxième tentative subtile des nouvelles autorités de « dénégrifier » la Mauritanie. Personne ne doit s’étonner si les prochaines législatives et municipales seraient entachées d’irrégularités. Dans ces conditions, il n’est pas exclu d’une fraude massive du parti au pouvoir l’UPR.
De la nouvelle centrale syndicale, le syndicat professionnel des travailleurs de Mauritanie ( STPN) en passant par les deux plus grosses la CGTM( Confédération générale des travailleurs de Mauritanie) et la CLTM ( Confédération libre des travailleurs de Mauritanie) rien n'a été laissé au hasard à l'occasion du 1er mai pour rappeler au premier ministre et à son gouvernement la dégradation des conditions de vie et la baisse du pouvoir d'achat des travailleurs.
Ce manque de perspectives d'avenir pour le pays a été souligné par le leader de l'opposition, le président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) qui a martelé l'échec du gouvernement de Ould Laghdaf sur toutes les lignes notamment sur le logement social en particulier dans les quartiers précaires des zones périphériques de Nouakchott.
Pour éteindre tous ces feux déclarés Ould Aziz n’a plus le choix apporter des réponses concrètes et immédiates au dialogue politique et social, à l’éducation, à la santé et enfin à la réconciliation nationale. Sinon, c’est le retour à la case de départ.
baba kane via cridem
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