Toutes ces mesures sont de nature à changer le paysage médiatique du pays à condition que Ould Laghdaf et son gouvernement acceptent de jouer le jeu de la gouvernance démocratique.A quelques mois des législatives et municipales en Mauritanie, les nouvelles lois sur l’audiovisuel et l’aide publique à la presse indépendante constituent un pas important pour lever la chape de plomb dans un Etat traditionnellement réputé pour son autoritarisme et sa mainmise notamment sur les ondes.
La première note d’optimisme vient de la mue toute récente du ministère de la communication en Haute autorité de la presse et de l’Audiovisuel , chargée de mettre en œuvre cette grande réforme du paysage médiatique.
Une mutation qui devra permettre aux journalistes de faire correctement leur travail sans être inquiétés de leurs griefs contre les pouvoirs publics .Le ministre de la communication Hamdi Ould Mahjoub l’a martelé ces derniers temps en engageant son gouvernement à ne poursuivre aucun journaliste dans ce sens. Concernant les médias d’Etat, il a affirmé qu’ils ne sont plus le monopole de l’Etat encore moins des partis politiques.
En tout cas pour les entreprises privées,ces mesures sont une bouffée d’oxygène pour faire face aux nombreux défis de la concurrence et de la diffusion des journaux et de la presse électronique .Pour les entreprises de service public y compris l’audiovisuel, une évolution vers des établissements d’économie mixte pour une information plurielle puisque sans trop attendre la télévision mauritanienne vient de s'ouvrir aux acteurs de l’opposition.
C’est un pas en avant à condition que la télévision nationale initie d’autres mesures d’accompagnement par exemple ouvrir davantage ses programmes aux langues nationales en leur donnant plus de temps et d’objectifs de communication sociale de proximité. La décentralisation de Radio-Mauritanie qui n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière doit servir de modèle à la télévision pour mieux répondre aux préoccupations des populations de Nouakchott et de l’intérieur.
C'est vrai que la radio a un avantage certain sur le petit écran. La réalité de l'analphabétisme plus de la moitié de la population fait de ce média oral le mass média le plus populaire et le moins cher pour le citoyen contrairement au petit appareil de télévision qui coûte cher pour les populations surtout les plus éloignées de la capitale.
Mais comment couvrir la totalité d'un pays comme la Mauritanie très vaste avec plus d'un million de km2?C'est tout le sens et la portée de la libéralisation des ondes qui pourrait apporter une réponse à ces handicaps. Les journalistes de la presse ont pu se rendre compte de cette réalité lors du premier festival des villes anciennes à Chinghetti qui vient de s'achever où il fallait attendre une éternité pour avoir une connexion à Internet. Un problème de haut débit.
L'évolution de la presse électronique comme celle la presse en général nécessite des moyens financiers et du professionnalisme des acteurs de l’information et de la communication. C'est surtout la déonthologie journalistique qui fait peur dans un pays où l’on compte quand même plus d’une centaine de journaux légalisés depuis 91, où tout le monde est journaliste.
Il y a quelques années une étude sociologique pointait du doigt la pagaille qui régnait dans les rédactions de ces canards qui utilisaient pour la plupart des collaborateurs sans la moindre formation aux techniques journalistiques. Plus grave, beaucoup de responsables de rédaction ou de publication s'improvisaient comptables ou animateurs d'équipe, précisait cette étude. Sur une centaine de personnes qui étaient en activité, 5 seulement étaient de vrais professionnels diplômés.
Pas étonnant que beaucoup de titres ont disparu quelques années après et que d'autres continuent de végéter faute de moyens et de professionnalisme. Concrètement le gros soucis aujourd'hui des professionnels même confirmés ce sont les sources d'information faute de centre d'information ou de banques de données fiables en Mauritanie. Un déficit compensé en petite partie par Internet.
La balle est dans le camp de la nouvelle autorité de régulation pour concocter assez rapidement un code de la presse digne de ce nom pour tous les journalistes indépendants notamment qui attendent de sortir du flou juridique qui a toujours entouré leur statut. Une telle évolution suscite bien entendu de l’engouement chez les opérateurs privés surtout de l’audiovisuel qui sont pressés d’avoir le signal pour permettre assez rapidement l’accès des citoyens à une information radiophonique et télévisuelle plurielle. C’est maintenant ou jamais.
L'aide publique est une chose et l’indépendance en est une autre. La presse privée ne gagnera ce pari qu’en se métamorphosant c'est-à-dire ne pas compter sur l’Etat. Autrement dit grandir en dehors du fonctionnement en réseau et se diriger vers la « culture pub » certainement.
La presse gouvernementale y gagnera aussi en terme de représentativité nationale et en qualité de ses programmes grâce à une saine concurrence. Une autre dynamique est donc possible si le gouvernement de Ould Laghdaf joue la carte de la transparence et accepte que le partage de cet espace médiatique a un prix celui de la liberté de ton seulement au service de l’information. Un pari difficile au rythme où évolue la démocratie mauritanienne. Mais ce n’est pas impossible.
cridem
La première note d’optimisme vient de la mue toute récente du ministère de la communication en Haute autorité de la presse et de l’Audiovisuel , chargée de mettre en œuvre cette grande réforme du paysage médiatique.
Une mutation qui devra permettre aux journalistes de faire correctement leur travail sans être inquiétés de leurs griefs contre les pouvoirs publics .Le ministre de la communication Hamdi Ould Mahjoub l’a martelé ces derniers temps en engageant son gouvernement à ne poursuivre aucun journaliste dans ce sens. Concernant les médias d’Etat, il a affirmé qu’ils ne sont plus le monopole de l’Etat encore moins des partis politiques.
En tout cas pour les entreprises privées,ces mesures sont une bouffée d’oxygène pour faire face aux nombreux défis de la concurrence et de la diffusion des journaux et de la presse électronique .Pour les entreprises de service public y compris l’audiovisuel, une évolution vers des établissements d’économie mixte pour une information plurielle puisque sans trop attendre la télévision mauritanienne vient de s'ouvrir aux acteurs de l’opposition.
C’est un pas en avant à condition que la télévision nationale initie d’autres mesures d’accompagnement par exemple ouvrir davantage ses programmes aux langues nationales en leur donnant plus de temps et d’objectifs de communication sociale de proximité. La décentralisation de Radio-Mauritanie qui n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière doit servir de modèle à la télévision pour mieux répondre aux préoccupations des populations de Nouakchott et de l’intérieur.
C'est vrai que la radio a un avantage certain sur le petit écran. La réalité de l'analphabétisme plus de la moitié de la population fait de ce média oral le mass média le plus populaire et le moins cher pour le citoyen contrairement au petit appareil de télévision qui coûte cher pour les populations surtout les plus éloignées de la capitale.
Mais comment couvrir la totalité d'un pays comme la Mauritanie très vaste avec plus d'un million de km2?C'est tout le sens et la portée de la libéralisation des ondes qui pourrait apporter une réponse à ces handicaps. Les journalistes de la presse ont pu se rendre compte de cette réalité lors du premier festival des villes anciennes à Chinghetti qui vient de s'achever où il fallait attendre une éternité pour avoir une connexion à Internet. Un problème de haut débit.
L'évolution de la presse électronique comme celle la presse en général nécessite des moyens financiers et du professionnalisme des acteurs de l’information et de la communication. C'est surtout la déonthologie journalistique qui fait peur dans un pays où l’on compte quand même plus d’une centaine de journaux légalisés depuis 91, où tout le monde est journaliste.
Il y a quelques années une étude sociologique pointait du doigt la pagaille qui régnait dans les rédactions de ces canards qui utilisaient pour la plupart des collaborateurs sans la moindre formation aux techniques journalistiques. Plus grave, beaucoup de responsables de rédaction ou de publication s'improvisaient comptables ou animateurs d'équipe, précisait cette étude. Sur une centaine de personnes qui étaient en activité, 5 seulement étaient de vrais professionnels diplômés.
Pas étonnant que beaucoup de titres ont disparu quelques années après et que d'autres continuent de végéter faute de moyens et de professionnalisme. Concrètement le gros soucis aujourd'hui des professionnels même confirmés ce sont les sources d'information faute de centre d'information ou de banques de données fiables en Mauritanie. Un déficit compensé en petite partie par Internet.
La balle est dans le camp de la nouvelle autorité de régulation pour concocter assez rapidement un code de la presse digne de ce nom pour tous les journalistes indépendants notamment qui attendent de sortir du flou juridique qui a toujours entouré leur statut. Une telle évolution suscite bien entendu de l’engouement chez les opérateurs privés surtout de l’audiovisuel qui sont pressés d’avoir le signal pour permettre assez rapidement l’accès des citoyens à une information radiophonique et télévisuelle plurielle. C’est maintenant ou jamais.
L'aide publique est une chose et l’indépendance en est une autre. La presse privée ne gagnera ce pari qu’en se métamorphosant c'est-à-dire ne pas compter sur l’Etat. Autrement dit grandir en dehors du fonctionnement en réseau et se diriger vers la « culture pub » certainement.
La presse gouvernementale y gagnera aussi en terme de représentativité nationale et en qualité de ses programmes grâce à une saine concurrence. Une autre dynamique est donc possible si le gouvernement de Ould Laghdaf joue la carte de la transparence et accepte que le partage de cet espace médiatique a un prix celui de la liberté de ton seulement au service de l’information. Un pari difficile au rythme où évolue la démocratie mauritanienne. Mais ce n’est pas impossible.
cridem
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