Mauritanie : 10 années de hold-up des biens publics par Ould Abdel Aziz



La comparution prochainement devant la cour criminelle de Nouakchott de l’ex-président Ould Aziz est un tournant historique attendu par les Mauritaniens qui ont enduré pendant une décennie un pillage systématique de ses richesses naturelles grâce à un réseau de corruption confié à son clan familial et proches avec la complicité de ses collaborateurs directs ou indirect du régime.

10 ans Hold-up Mauritanie. Un titre qui pourrait être le scénario d’un film ou d’un roman ou un simple regard des observateurs sur un des feuilletons politico-judiciaires le plus long et rythmé d’épisodes haletants depuis 2019. C’est le hold-up du siècle commis par un ancien président qui s’autoproclamait le président des pauvres dès son accession au pouvoir en 2009 après un coup de force en 2008.

C’est une décennie de bataille contre la pauvreté qui s’est vite transformée en une course de vitesse vers la richesse dans un pays effectivement riche en minerais de fer, de l’or du cuivre et des ressources halieutiques de qualité.

Pour en arriver à une accusation de corruption, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent, il a fallu que Ould Aziz s’attaque d’abord aux riches hommes d’affaires nationaux dont le plus célèbre son cousin Bouamatou qui l’a pourtant aidé dans les moments difficiles pour financer son élection et finalement qui va échapper au fisc pour s’exiler au Maroc avant la France.

C’est un premier pas pour accaparer le secteur bancaire avant les industries extractives en particulier la SNIM , le fleuron de l’industrie mauritanienne qui va servir de vache à lait pour l’Etat et comme premier client du chef de l’exécutif lequel a pris le soin d’installer des forces clientélistes extra constitutionnelles à la présidence et dans tous les rouages de l’Etat qui vont agir dans les secteurs les plus productifs de la pêche, de l’agriculture, du Bâtiment et des Travaux publics, du pétrole et de l’Energie ainsi que les sociétés d’Etat SOMELEC, SNDE, SONIMEX dans le cadre de marchés publics de gré à gré pour enrichir ses proches collaborateurs du régime ainsi que son clan familial qui va tisser une toile d’araignées de mafieux dans l’immobilier et les voitures.

C’est ainsi que 51 milliards d’ouguiya ont transité sur le compte de la fondation RAHMA de son fils. Un blanchiment d’argent qui n’a pas échappé aux enquêteurs du pôle financier et économique qui a découvert en outre l’ampleur de la fortune de l’ex-président étalée sur la place publique ces deux dernières semaines. 71 milliards d’ouguiya dans ses comptes en Mauritanie en dehors donc des milliards dans les banques à l’étranger.

La justice mauritanienne est sur les traces en Turquie où Ould Aziz avait séjourné avec des valises remplies certainement de billets de dollars.

En outre l’ancien locataire du palais de Nouakchott possède 17 maisons très luxueuses, 458 terrains et plusieurs troupeaux de moutons. Des chiffres qui donnent le tournis avant sa comparution devant la cour criminelle de Nouakchott.

Ainsi c’est le premier chef d’Etat mauritanien qui aura autant détourné l’argent public. Un procès de la honte de 10 années d’accaparement des richesses naturelles de la Mauritanie.

Cherif Kane



Source : Kassataya (France)

Samedi 18 Juin 2022
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