Mamadou Anne, dans sa spiritualité et son mysticisme.



Mamadou Anne, dans sa spiritualité et son mysticisme.
«Spiritualité», tel est le thème de l’exposition d’art plastique de l’artiste peintre mauritanien Mamadou Anne, qu’on pourra visiter, au Centre Culturel Marocain de Nouakchott, jusqu’au 14 avril 2011.

Au total, 42 œuvres qui racontent des souvenirs, des anecdotes, des sensations fortes et impressionnantes, des rencontres…Dans des tableaux comme Séance de thé, Les tisseuses, Les voleurs et l’âne, Le périple de Penda, Mamadou Anne met en scène des personnages qu’il entraîne dans l’univers ténébreux des gauchissements de la vie.

Dans la salle de l’exposition du Centre Culturel Marocain de Nouakchott, à droite de la première rangée, le regard du visiteur est vite ensorcelé par une toile, Le péché originel, qui décrit l’état dégradé de l’Humanité depuis la désobéissance d’Adam et Eve, premiers êtres créés par Dieu.



Au fur et à mesure que l’on promène son regard sur les peintures qui suivent comme La porte du bonheur, Le secours dans le péril, Les piliers du Trône, Vaincre Satan, notre fascination se resserre.

Des toiles, composites, à toile et à l’huile, qui libèrent, royalement, toute la spiritualité et le mysticisme de l’artiste peintre Mamadou Anne, ses deux thèmes de prédilection. Pour autant, le thème de l’eau, de la transmission du savoir, de l’icône du vieux visage africain transmettant à la génération future son savoir se trouve propulsé dans l’exposition que présente Mamadou Anne.

Une peinture figurative à la fois symbolique et narrative. Une technique qui le place à mi-chemin de la tradition orale ancestrale et de l’expression plastique contemporaine. L’originalité de Mamadou Anne tient dans sa façon de chanter ses toiles et de les peindre. Il se complait dans ses créations et s’y identifie. Mamadou Anne, connu sous la signature de Mah, est dans le sérail depuis 1977.

Cet homme, qui porte toujours un couvre-chef à l’envers, a, dans son actif, plusieurs expositions à Nouakchott, notamment au Musée National, à l’Institut Français de Mauritanie, au Centre Culturel Marocain, à la Galerie Sina. Mamadou Anne s’est fait, également, connaitre à l’étranger, notamment à Pizza Noveré en Italie, Hammamet en Tunisie et à Saint-Louis au Sénégal.

Mamadou Anne se mêle de tout, ouvre les yeux, tend les oreilles et s’invite, dans une démarche purement artistique, dans l’intimité des couples pour en dévoiler les distorsions, les réconciliations et les contradictions.

D’une toile à l’autre, Mamadou Anne se refuse d’ignorer certaines réalités contemporaines, en usant d’une peinture violente, comme Immigration clandestine où il peint des scènes d’horreur, où il donne âme à la mer que l’on voit engloutir, inexorablement, des êtres frêles, pour marquer son opposition à ce périlleux voyage qu’est l’immigration clandestine. Des toiles sans vanité qui ne laissent pas indifférents les visiteurs notamment les amoureux d’art plastique.

«Je trouve que les tableaux sont très beaux. Ils ont de l’harmonie. En plus de cela, les couleurs sont pétantes. J’aime beaucoup le tableau, Affranchissement. La couleur qu’il a mise, fluorescente, est très jolie. Les formes des toiles de Mamadou Anne sont bien devinées. On peut rêvasser devant elles», s’enthousiasme Rachida.

«On reconnait la Mauritanie déjà dans les tableaux. Mais, aussi, l’esprit de la Mauritanie. Il y’a le côté spirituel que l’on ressent dans différents tableaux», complète Marie Laure.

Babacar Baye Ndiaye pour Cridem


Vendredi 8 Avril 2011
Boolumbal Boolumbal
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