MBagne : l’enrôlement n’a toujours pas démarré



MBagne : l’enrôlement n’a toujours pas démarré
Incroyable mais vrai, le département de MBagne, attend toujours le démarrage de l’enrôlement. Il n’a pas commencé et risque même de ne jamais plus avoir lieu. Et ce au moment où les barons politiques locaux, toutes tendances confondues, s’étripent déjà en perspective des élections municipales et législatives reportées à une date non précisée.


Plus comique encore cette comédie de réconciliation organisée au siège de l’UPR à MBagne, par des barons du parti, ennemis hier et ami aujourd’hui, pour dire qu’ils ont enterré la hache de guerre et que l’heure est à l’unité contre la montée en puissance de l’UDP dans le département au détriment de l’UPR. Pourtant ni l’UPR, ni l’UDP dont la base est essentiellement négro-africaine, n’ont pipé mot sur les questions essentielles qui interpellent en ce moment les populations de la moughataa comme l’enrôlement ou le problème des terres de culture. Pas même dans la dernière réunion de la Coalition des Partis de la Majorité consacrée à l’enrôlement où seuls trois formations politiques de la Majorité, notamment : le MPR de Kane Hamidou Baba, l’AJD/MR de Ibrahima Moctar Sarr et le Renouveau Démocratique de Moustapha Ould Abeïdarahmane n’ont pas manqué de se distinguer par leurs positions critiques contre les procédures d’enrôlement en cours. Les autres partis ont préféré jouer l’impasse sur la question. Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Mohamed Ould Boïlil, de passage à MBagne où il fût contraint de revenir, a entendu toutes les doléances des populations qui sentent leur département abandonné. Ils ont raison d’ailleurs et pour s’en convaincre, il suffit de faire le détour. Aucun fonctionnaire n’est enchanté de servir dans le département. Le hakem de la moughataa, très malade, y serait souvent absent. Tout fonctionnaire affecté, chercherait plus à ne pas y servir pour d’autres lieux moins austères. L’Etat ne fournit aucun effort pour aider au développement de la moughataa qui ne vit que des subsides de ses nombreux immigrés en Europe, en Afrique et en Amérique. Ces immigrés font tout à la place de l’Etat. Une petite bretelle de 15 kilomètres entre la grande route et MBagne n’est toujours pas goudronnée de sorte que la capitale départementale reste toujours enclavée. Aucun officiel en mission de son département n’a envie de faire MBagne. Cissé Mint Boyda en mission de l’UPR a évité habilement de poser pied à MBagne. Ould Boïlil visiblement très ému par les récriminations des populations de la moughataa a promis de tout faire dès son retour à Nouakchott pour que l’enrôlement puisse démarrer rapidement dans le département. En a-t-il les moyens face à un responsable de l’état civil qui ne prend pas ses ordres dans son département ? En tout cas le cas de MBagne est pathétique. Donner comme argument que c’est un problème de connexion depuis trois ou quatre mois qui empêche l’enrôlement, n’est pas sérieux. Moins sérieus sont encore ces acteurs politiques de l’UPR à MBagne qui ne veulent toujours pas affronter la réalité de leur département. En tout cas ils ne rendent pas service à Ould Abdel Aziz.

Moussa Diop



Mercredi 7 Septembre 2011
Boolumbal Boolumbal
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