
Depuis quelques mois et en dépit des avertissements réitérés, la Mauritanie s’enfonce dans la crise dite de «l’enrôlement/identification » au registre de l’état-civil. Le trouble résulte du refus obstiné, par le gouvernement, de prendre en compte les inquiétudes, maintes fois exprimées, parmi les partis et les organisations de la société civile - dont les nôtres – sur le potentiel de discrimination dans le mode opératoire.
En effet, nombre de citoyens ont été récusés sans raison valable par les commissions en charge de la vérification. D’autres sont soumis à des interrogatoires humiliants qui se lisent et s’interprètent comme une insidieuse volonté d’exclusion. Nombreux, encore, ont vu dans la composition même des commissions, une manière sournoise d’exercer le filtrage. De l’aveu même du Ministre de l’Intérieur, l’opération n’a touché à ce jour, depuis 5 mois, qu’un peu plus de 100 000 personnes, soit en moyenne 13, par moughataa et par jour, sur toute l’étendue du territoire.
Le chiffre justifie, à lui tout seul, l’arrêt immédiat du processus, afin d’en dégager le bilan, avant une réévaluation consensuelle.
Au lieu de comprendre l’ampleur et la profondeur des appréhensions, de prendre les mesures nécessaires pour communiquer, expliquer, rassurer et changer ce qui doit l’être, au lieu de prendre acte des insuffisances techniques, le gouvernement s’obstine à éluder toute autocritique. Devant les protestations légitimes des citoyens Noirs non arabophones, principales cibles du zèle au « contrôle de mauritanité », les pouvoirs publics hésitent, tergiversent, entre tentatives de médiation et abus de la contrainte, notamment à Kaédi et Maghama. Ici, tous les témoignages attestent de multi-tirs, croisés, à balles réelles, sur le jeune manifestant désarmé Lamine Mangane. D’autres personnes furent gravement blessées suite à l’usage d’armes à feu, par les forces de l’ordre, le 27 septembre, lors d’une marche du collectif « Touche pas à ma nationalité ».
Depuis, les actes de violence occasionnaient des incendies de véhicules, des saccages et des pillages sur les biens privés et publics. Les autorités procèdent à l’arrestation de plusieurs individus dans la capitale et s’efforcent de créditer, comme le commande le AFCF SOS-Esclaves AMDH CR réflexe entretenu sous la dictature de Ould Taya, l’idée d’un complot exécuté par des « étrangers ».
Graduellement, le pays glisse vers la ligne de clivage ethnique, malgré l’expérience douloureuse de la fin des années 1980. Jusqu’ici, l’attitude dominante au sommet de l’Etat, se caractérise par l’improvisation, la permanence de l’impunité et le postulat du doute sur la nationalité du négro-africain de Mauritanie. Ainsi, nos associations appellent-elles les organisations de la société civile et les partis politiques à une action conjointe pour contribuer, vite, à protéger la citoyenneté et l’égalité des droits, seuls garants de l’unité et de la cohésion nationale ; un état-civil moderne, fiable et viable en naitra.
Signataires :
S.O.S.- Esclaves, le Président Boubacar Messaoud
Conscience et Résistance (CR), le porte parole, El Arby Ould Saleck
Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, la Présidente Fatimata M’Baye
Association des Femmes Chefs de Familles, la Présidente Aminetou Mint Ely
Lecalame
En effet, nombre de citoyens ont été récusés sans raison valable par les commissions en charge de la vérification. D’autres sont soumis à des interrogatoires humiliants qui se lisent et s’interprètent comme une insidieuse volonté d’exclusion. Nombreux, encore, ont vu dans la composition même des commissions, une manière sournoise d’exercer le filtrage. De l’aveu même du Ministre de l’Intérieur, l’opération n’a touché à ce jour, depuis 5 mois, qu’un peu plus de 100 000 personnes, soit en moyenne 13, par moughataa et par jour, sur toute l’étendue du territoire.
Le chiffre justifie, à lui tout seul, l’arrêt immédiat du processus, afin d’en dégager le bilan, avant une réévaluation consensuelle.
Au lieu de comprendre l’ampleur et la profondeur des appréhensions, de prendre les mesures nécessaires pour communiquer, expliquer, rassurer et changer ce qui doit l’être, au lieu de prendre acte des insuffisances techniques, le gouvernement s’obstine à éluder toute autocritique. Devant les protestations légitimes des citoyens Noirs non arabophones, principales cibles du zèle au « contrôle de mauritanité », les pouvoirs publics hésitent, tergiversent, entre tentatives de médiation et abus de la contrainte, notamment à Kaédi et Maghama. Ici, tous les témoignages attestent de multi-tirs, croisés, à balles réelles, sur le jeune manifestant désarmé Lamine Mangane. D’autres personnes furent gravement blessées suite à l’usage d’armes à feu, par les forces de l’ordre, le 27 septembre, lors d’une marche du collectif « Touche pas à ma nationalité ».
Depuis, les actes de violence occasionnaient des incendies de véhicules, des saccages et des pillages sur les biens privés et publics. Les autorités procèdent à l’arrestation de plusieurs individus dans la capitale et s’efforcent de créditer, comme le commande le AFCF SOS-Esclaves AMDH CR réflexe entretenu sous la dictature de Ould Taya, l’idée d’un complot exécuté par des « étrangers ».
Graduellement, le pays glisse vers la ligne de clivage ethnique, malgré l’expérience douloureuse de la fin des années 1980. Jusqu’ici, l’attitude dominante au sommet de l’Etat, se caractérise par l’improvisation, la permanence de l’impunité et le postulat du doute sur la nationalité du négro-africain de Mauritanie. Ainsi, nos associations appellent-elles les organisations de la société civile et les partis politiques à une action conjointe pour contribuer, vite, à protéger la citoyenneté et l’égalité des droits, seuls garants de l’unité et de la cohésion nationale ; un état-civil moderne, fiable et viable en naitra.
Signataires :
S.O.S.- Esclaves, le Président Boubacar Messaoud
Conscience et Résistance (CR), le porte parole, El Arby Ould Saleck
Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, la Présidente Fatimata M’Baye
Association des Femmes Chefs de Familles, la Présidente Aminetou Mint Ely
Lecalame