M’Bagne: Les populations exposent leurs doléances à Aziz



M’Bagne: Les populations exposent leurs doléances à Aziz
Mohamed Ould Abdel Aziz, un des candidats les plus potentiels – il lui faut, encore, déposer, comme tous les autres, sa candidature à l’élection du 18/7, qui n’est pas, rappelons-le, un simple report du plébiscite avorté du 6/6 – a (ré)entrepris, depuis quelques jours, une énième tournée de pré-campagne, dans les départements du pays. A M’Bagne, capitale du département du même nom, où il est arrivé, vendredi, vers 17 heures, les populations, dont il a demandé le soutien, lui ont exposé, sans détours, les problèmes vécus, dans cette partie du pays. Les vingt délégués, choisis dans chacune des quatre communes du département, ont évoqué, essentiellement, l’épineux problème de l’état-civil. Un délégué dira, au candidat avant l’heure, qu’ «on ne peut pas vous aider, si l’on n’a pas de papiers d’état-civil, pour voter. Ici», ajoute-t-il, «nous sommes tous considérés, par l’administration et la sécurité, comme des Sénégalais. Nous vous demandons de mettre fin à cette ségrégation», conclut le délégué.
Le deuxième thème abordé avait trait à la sécurisation des cultures, faces aux animaux en divagation. «Si nos cultures sont protégées, elles peuvent nous nourrir». Il faut dire que, dans cette zone, les agriculteurs sont victimes de ravages continus de leurs champs, par de grands ruminants, chameaux et vaches, venus d’ailleurs. Ici, avec la complicité de l’administration et des forces de sécurité, les grands éleveurs détruisent, de jour comme de nuit, les champs des paysans qui n’osent, même pas, leur demander d’éloigner leurs animaux des cultures.
Le troisième problème, évoqué par les populations, concerne les immigrés du département, qui font l’objet d’un véritable racket, de la part des forces de sécurité, à Sorimalé, Winding et Dawalel. Ici, il n’y a pas de traversée, la nuit, les pêcheurs n’osent plus risquer la moindre sortie nocturne, sur le fleuve. Dans cette contrée, les forces de police exigent, de la part des immigrés, d’importantes sommes d’argent, tenez-vous bien, en francs CFA, voire en euros, même pour les laisser rentrer chez eux. Ce racket touche, également, les populations locales qui veulent se rendre de l’autre côté du fleuve, pour des mariages, des baptêmes ou pour présenter des condoléances. Deux cents ouguiyas, pour les hommes, et cent ouguiyas, pour les femmes ; exceptées les chaussures, tout autre colis, venant ou allant, doit, également, payer son octroi. Sans reçu, bien entendu. Selon un délégué, Ould Abdel Aziz aurait demandé si cette pratique était généralisée, dans toute la vallée, ou si c’était, seulement, en cours dans le seul département de M’Bagne. Les délégué auraient répondu que de telles pratiques ne sont en cours qu’à M’Bagne.
Le dernier point soulevé par les populations est relatif aux infrastructures de base. Certains délégués ont indiqué, au candidat depuis dix mois, qu’aujourd’hui, dans certains villages, les populations se cotisent, pour construire ou réhabiliter les écoles, les dispensaires, les puits, les forages etc. Que certains villages sont isolés des autres, pendant tout l’hivernage. C’est dire qu’ici, «les élus et les autres cadres, bien que promus aux hautes fonctions, n’ont été d’aucune utilité pour leurs concitoyens», conclut un délégué.
Mohamed Ould Abdel Aziz qui n’avait, visiblement, guère dialogué, avec les populations, lors de ses campagne et pré-campagnes précédentes, a pris bonne note et s’est engagé à apporter, une fois élu, des solutions, idoines et rapides, aux problèmes exposés par les citoyens du département de M’Bagne. Que diront et feront les autres?

Souce: Le Calame

Jeudi 25 Juin 2009
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