Qu’ils soient Maures ou Négro-Mauritaniens, ces hommes sont devenus, les uns pour les autres, plus que compagnons d’infortune, des compagnons de sort.Torturés, tués ou exécutés puis mis à terre de nuit et à la hâte, ces hommes appartiennent, désormais, à une seule communauté de destin : celle des suppliciés.La plus noble parmi les nobles, cette communauté de Martyres rassemble, paradoxalement, des hommes et des femmes venus de clivages politiques ou ethniques, différents et, parfois, opposés dans leur action les uns aux autres.
Rien, donc, d’étonnant en évoquant les sculptures de ces hommes, qu’une nation tout-entière soit tétanisée à la simple idée de pouvoir se recueillir sur ses tombeaux silencieux, aujourd’hui, bavards, hier, de projets et desseins pour la Mauritanie. Seulement, hormis la veuve et l’orphelin qui ont, eux, le droit de pleurer un être cher parti subitement, une nation, elle, se doit de se montrer stoïque dans ces moments d’ébranlement général. Car, que l’on le veuille ou non, ses cadavres sortent d’abord, des placards de notre République plus que de la terre dans la quelle ils furent enfuis. Ils nous jettent devant les yeux une vérité que, dans un élan de déni général, nous avons par chuchotement coupable confié à des sourdes oreilles. Cependant, ces hommes, sont maintenant du sable. Et le sable résiste mal au vent des flûtes, pleureuses ou revanchardes soient-elles. D’ores et déjà, ils appartiennent aujourd’hui à nous tous. Ils sont notre mémoire, notre conscience et, mieux encore, notre antidote contre un éventuel retour à une barbarie envisageable, malheureusement, à tout moment. Dans cette terre qu’ils connaissent pourtant bien, ces hommes ont été jetés anonymement, tels des étrangers dans leur propre patrie. Or, l’inconnu pour l’inconnu demeure une connaissance. Mieux, l’étranger pour l’étranger est une parenté, avait dit l’Homère arabe. Et c’est justement cette parenté qui est le socle de cette honorable tribu des suppliciés ; tachons-nous, aujourd’hui, de ne pas rompre ce lien que ces hommes ont par leur malheur lié entre eux. Il en va, en somme, du respect de leur sacrifice à eux ainsi que de notre survie à nous.
Source: Renvateur
Rien, donc, d’étonnant en évoquant les sculptures de ces hommes, qu’une nation tout-entière soit tétanisée à la simple idée de pouvoir se recueillir sur ses tombeaux silencieux, aujourd’hui, bavards, hier, de projets et desseins pour la Mauritanie. Seulement, hormis la veuve et l’orphelin qui ont, eux, le droit de pleurer un être cher parti subitement, une nation, elle, se doit de se montrer stoïque dans ces moments d’ébranlement général. Car, que l’on le veuille ou non, ses cadavres sortent d’abord, des placards de notre République plus que de la terre dans la quelle ils furent enfuis. Ils nous jettent devant les yeux une vérité que, dans un élan de déni général, nous avons par chuchotement coupable confié à des sourdes oreilles. Cependant, ces hommes, sont maintenant du sable. Et le sable résiste mal au vent des flûtes, pleureuses ou revanchardes soient-elles. D’ores et déjà, ils appartiennent aujourd’hui à nous tous. Ils sont notre mémoire, notre conscience et, mieux encore, notre antidote contre un éventuel retour à une barbarie envisageable, malheureusement, à tout moment. Dans cette terre qu’ils connaissent pourtant bien, ces hommes ont été jetés anonymement, tels des étrangers dans leur propre patrie. Or, l’inconnu pour l’inconnu demeure une connaissance. Mieux, l’étranger pour l’étranger est une parenté, avait dit l’Homère arabe. Et c’est justement cette parenté qui est le socle de cette honorable tribu des suppliciés ; tachons-nous, aujourd’hui, de ne pas rompre ce lien que ces hommes ont par leur malheur lié entre eux. Il en va, en somme, du respect de leur sacrifice à eux ainsi que de notre survie à nous.
Source: Renvateur
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