Les rêves de paix de Barack Obama récompensés



Les rêves de paix de Barack Obama récompensés
Le comité Nobel a créé la surprise en honorant aujourd’hui Barack Obama. Le président américain a été choisi non pas pour ses actions, mais pour ses promesses, notamment en faveur d’un monde sans armes atomiques. Barack Obama a reçu le prix Nobel de la Paix avec « humilité ». L’annonce de cette distinction a été accueillie à travers le monde avec des louanges, mais aussi des critiques et du scepticisme.
La décision du comité Nobel a pris tout le monde au dépourvu, même la Maison Blanche. Barack Obama a été choisi parmi 205 candidats « nobélisables » car le jury d’Oslo souhaitait cette année récompenser « une personne engagée, capable d’influer positivement sur les conflits en cours ». Le comité Nobel a donc fait le pari de l’avenir en distinguant le message d’espoir que véhicule le président américain.

Il est en effet trop tôt pour juger le bilan du locataire de la Maison Blanche. Arrivé au pouvoir il y a neuf mois, Barack Obama a surtout créé « un nouveau climat dans la politique internationale ». La diplomatie qu’il vise à mettre en œuvre est fondée sur le dialogue. Le fameux principe de « la main tendue » a ainsi été appliqué ces derniers mois à l’Iran et à la Corée du Sud.

C’est d’ailleurs principalement pour son engagement en faveur d’un monde dénucléarisé que Barack Obama a reçu le prix Nobel de la Paix. Il s’était prononcé pour un monde sans armes atomiques, à Prague, en avril 2009. Deux mois plus tard, au Caire, il appelait le monde musulman à prendre un nouveau départ dans ses relations avec l’Occident. Le président américain a aussi promis, comme beaucoup de ses prédécesseurs, que le dossier du Proche-Orient serait une de ses priorités.

« Condamné » à réaliser ses rêves de paix

Enfin, à son crédit, la décision de renoncer au bouclier anti-missiles en Europe de l’Est, ou encore sa proposition de discuter avec les Russes de désarmement. Tous ces engagements justifient l’attribution de ce prix prestigieux. La décision n’est pas « prématurée » affirme le comité norvégien qui récompense cette année une monde de promesses. Beaucoup de pression Mais cette distinction place également la barre très haut pour le président américain, noir, « condamné » à réaliser ses rêves de paix. Et il reste du chemin à parcourir, les Etats-Unis sont aujourd’hui une puissance nucléaire, qui applique la peine de mort et dont les soldats sont engagés dans deux conflits sanglants, en Irak et en Afghanistan.

Barack Obama a accepté son prix avec « humilité », affirmant même qu’il « ne le méritait pas » et qu’il s’agissait « d’une incitation à agir ». Le président américain est en effet attendu au tournant sur plusieurs dossiers brûlants : sa nouvelle stratégie en Afghanistan, la crise économique mondiale, la réforme de la santé aux Etats-Unis. « Je ne considère pas (ce prix) comme une reconnaissance de ce que j'ai accompli, mais plutôt comme une affirmation du leadership américain au profit des aspirations nourries par les gens de toutes nations », a dit le lauréat. Dans l’attente de résultats concrets.


Immédiatement, les messages de félicitations venus du monde entier ont afflué à la Maison Blanche. Les Européens parlent d’un « honneur bien mérité ». Le président français Nicolas Sarkozy juge que ce prix consacre « le retour de l'Amérique dans le coeur de tous les peuples du monde ». La chancelière allemande, Angela Merkel, s’est voulue plus pragmatique: « Il reste beaucoup à faire, mais une fenêtre de possibilités est ouverte ». Le secrétaire général de l’Onu félicite le Président américain de tout son cœur. Pour Ban Ki-moon, Barack Obama « personnifie un nouvel esprit de dialogue ».

Les réactions, plus mitigées, au Moyen-Orient témoignent du fossé qui reste à combler entre les intentions du président américain et les actes.« Nous espérons qu'en recevant ce prix, il commencera à entreprendre des démarches concrètes en vue de mettre fin à l'injustice dans le monde », a déclaré un conseiller du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Certains estiment clairement que cette distinction est un peu hâtive, à l’instar de Lech Walesa qui avait reçu le même prix en 1983. «Qui, Obama? Si vite? Trop vite! Il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit. Pour le moment il ne fait que proposer », a déclaré l’ancien président polonais. Le porte-parole des talibans afghans s’est montré franchement critique: « Le prix Nobel de la Paix ? Obama aurait plutôt dû remporter le prix Nobel de l'escalade de la violence et du massacre de civils ».

« I have a dream ». Pourtant Barack Obama revendique l’héritage laissé par Martin Luther King, prix Nobel de la Paix en 1964, et par John F. Kennedy. Avant d'occuper le bureau ovale à la Maison Blanche, il était un brillant avocat. Son histoire familiale et ses origines métissées l'ont amené à se spécialiser dans la défense des droits civiques. Il s'est frotté à la dure réalité des ghettos les plus pauvres de Chicago, où il a été travailleur social, puis élu. C’est en 2004 qu’il sort véritablement de l'anonymat. Au cours d'une convention démocrate, qui sera le point de départ de sa fulgurante ascension, il lance son premier grand plaidoyer en faveur de la réconciliation des Américains au-delà de l'âge, du sexe ou de la race. Tous ses discours parlent d'union et d'espoir. Ils ont séduit les Américains, mais aussi visiblement le jury du prix Nobel.



Source: RFI


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Vendredi 9 Octobre 2009
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