Terrible désillusion de la part de l’AJD/MR qui, il y a une année, avait acté son soutien apporté au mouvement de rectification dés les premières heures, en rejoignant la majorité présidentielle. Non seulement cette «allégeance » n’a jamais été prise en compte par l’UPR mais aussi, pire, le parti de la vache continuait à perdre son électorat tout au long de la vallée et dans les périphéries urbaines des grandes villes où il avait réalisé des scores importants durant les présidentielles de 2007. L’aura du candidat Sarr Ibrahima Sarr , déjà entamée par l’affaire dite de la «villa », a été définitivement perdue dans la gestion politique de la crise née de l’opération d’enrôlement en cours. Sur le terrain, les militants les plus convaincus reprochent à leur parti une mollesse dans la prise de décision et un manque de conviction dans la contestation de cette opération de recensement, impopulaire au sein des populations négro-africaines. Ces hésitations et ce temps de réflexion ont fait manquer à l’AJD/MR une occasion en or pour s’illustrer. Il faudra désormais compter avec les jeunes du mouvement «Touche pas à ma nationalité ». Cette structure autonome se pose en porte-parole de tout un peuple qui crie aujourd’hui son ras le bol et son trop plein de frustrations. Dommage que l’on en soit arrivé là. Dommage que les relais du pouvoir, depuis les autorités locales, les corps élus jusqu’au sommet de la hiérarchie n’aient saisis la portée du mécontentement populaire généré par cette opération d’enrôlement. Dommage qu’un parti comme l’AJD/MR n’ait pas pu se porter en médiateur. Auto-exclu de la majorité, auto-exclue de la Coordination démocratique de l’opposition (la COD), l’AJD.MR évolue désormais en roue libre. Son destin évoque la «possibilité d’une île » de Michel Houelbecq.
M.S
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