Les dépenses de fonctionnement de l’armée devant celles de l’Education nationale

Difficile de ne pas s’intéresser à la grande muette par ces temps de psychose terroriste. Depuis la première attaque de Lemghtey, les dépenses militaires ont monté en flèche ; elles représentent aujourd’hui 19,7% du total des dépenses de fonctionnement (hors intérêt de la dette) et frôlent 4% du PIB (3,7% exactement). En termes de dépenses de fonctionnement, le ministère de la Défense devient le département le plus pourvu, se plaçant désormais devant celui de l’Education nationale. En 2004, ces dépenses militaires n’excédaient pas 9,9% des dépenses de fonctionnement, soit 1,5% du PIB. La nouvelle fourchette de 3,7% du budget consacré à l’armée nous place au dessus de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne qui réservent 3% de leur budget à ce poste. Ces chiffres issus de la lecture des Budgets votés ces dernières années lors des lois de Finances peuvent être recoupés par des informations divulguées lors de la dernière campagne présidentielle et qu’il faut prendre avec circonspection. Ainsi, un opposant patenté avait déclaré que le budget de l’armée qui ne dépassait pas 34 millions de dollars US sous le régime de Ould Taya s’était approché de 980 millions de dollars US, avant de redescendre à 400 millions de dollars US, sous la pression des partenaires. Alors êtes-vous d’avis comme les républicains américains, qu’une démocratie forte doit d’abord être protégée par une armée forte ? A moins que vous n’ayez l’âme Suisse, pensant que c’est dans le pacifisme qu’on trouve la meilleure arme de défense ? Dans tous les cas, les barbus de tout poils vous guettent.

M.S



source: Maurutanies1