
Loterie pour venir en aide aux africains !
« Nicolas Sarkozy annonce le désengagement de la France de ses anciennes colonies et la fin des accords secrets qui les lient depuis qu’il est à l’Elysée. Dans les faits, tout porte à croire que rien ne changera. Surtout quand trois chefs d’Etats africains obtiennent la mutation d’un ministre trop critique à leur égard. » (http://www.afrik.com/article17411.html).
Au sujet de l’Aide au Développement, la France de Sarkozy vient d’innover. Elle vient de ‘suggérer’ une sorte de loterie pour venir en aide à l’Afrique.
C’est ainsi dans ce contexte je vous propose, d’abord, le témoignage d’une française d’origine africaine.
En effet, m’explique-t-elle en guise de réaction «qu’en début août en pleine période estivale en France de retour d'une tournée sur le continent noir, Alain Joyandet, nouveau Secrétaire d'Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, a émis l'idée d'un loto en 2010 pour aider l'Afrique…Qu'elle idée lumineuse !!! Mais saugrenue…L'aide publique française au continent noir est loin d’être suffisante, voilà une initiative qui devrait plaire à nos dirigeants. » En effet, « le gain estimé à 10 millions d'euros par an, combien cela rapporterait en taxes à l'Etat français ce jeu de hasard. Qui jouera ? » S’interroge-t-elle. D’ailleurs, « la diaspora africaine en France, les plus modestes d'entre nous sont ceux qui jouent le plus dans l'espoir d'améliorer leur quotidien ou d'un éventuel retour au pays… A qui profitera cette aide en Afrique : aux États, aux peuples, ou à ceux qui nous gouvernent ? », Questionne-t-elle, avant de marteler que « les africains ne doivent plus être maintenus sous perfusion….
L' Afrique est souveraine, elle doit s'émanciper, elle doit grandir seule maintenant…Nous devons nous conduire avec les autres continents comme des partenaires et non comme des assistés…Les africains sont amenés à prendre en main leur destinée en travaillant, en combattant la corruption qui a gangrené la société pour donner à nos enfants de meilleurs soins et une éducation accessible à tous…Nous n'avons pas besoin de ce loto qui est une humiliation de plus faite à ce continent…Qui en est responsable ? »
Elle déclare que « l’Afrique a besoin de technologie comme l'énergie solaire car notre soleil est généreux en plus d'être gratuit. Une énergie que l'on pourrait revendre à l'occident, un panneau solaire a une durée de vie de 40 ans sans pratiquement d'entretien…Nous avons besoin d'appareils radiologiques (scanner, échographie, scintigraphie et autres) dans nos hôpitaux, de médicaments, d'infrastructures dignes de ce nom…Nos sols regorgent de richesses diverses et variées. » .
Finalement pour elle « la France et ses alliés doivent investir massivement en Afrique subsaharienne afin de créer un important bassin de l'emploi qui nourrirait des centaines et milliers d'individus…La jeunesse africaine a besoin plus que jamais de démocratie, de bonne gouvernance et attend la redistribution à tous les étages de la société des fruits de nos richesses… »
D’après un solide rapport sur l’Aide Publique au Développement « les membres du Comité d’aide au développement (CAD), c’est-à-dire les principaux donateurs dans le monde, ont déjà fourni 48 milliards de dollars américains environ en APD nette (0,22 p. 100 du Revenu National Brut (RNB) des membres du CAD). En 2005, l’aide avait augmenté considérablement, autant en valeur absolue qu’en pourcentage du RNB : l’APD totale a atteint le « chiffre sans précédent de 106,8 milliards de dollars américains » (0,33 p. 100 du RNB du CAD). En 2006, l’APD des pays du CAD a affiché « un recul de 5,1 p. 100 […] à 103,9 milliards de dollars américains » (0,30 p. 100 du RNB du CAD). Comme l’OCDE le fait remarquer, « cette contraction avait été anticipée. En 2005, l’APD avait en effet atteint un niveau exceptionnellement élevé en raison de l’ampleur des opérations d’allégement de la dette […] (en faveur de l’Irak et du Nigeria, en particulier). » (NDLR)
Certes, en cas de catastrophe majeure, l’aide demeure une nécessité, toutefois, si l’aide est inhérente au développement, les rapports seront évidement déséquilibrés.
m_barrada@yahoo.fr
Source : La Tribune n°466
« Nicolas Sarkozy annonce le désengagement de la France de ses anciennes colonies et la fin des accords secrets qui les lient depuis qu’il est à l’Elysée. Dans les faits, tout porte à croire que rien ne changera. Surtout quand trois chefs d’Etats africains obtiennent la mutation d’un ministre trop critique à leur égard. » (http://www.afrik.com/article17411.html).
Au sujet de l’Aide au Développement, la France de Sarkozy vient d’innover. Elle vient de ‘suggérer’ une sorte de loterie pour venir en aide à l’Afrique.
C’est ainsi dans ce contexte je vous propose, d’abord, le témoignage d’une française d’origine africaine.
En effet, m’explique-t-elle en guise de réaction «qu’en début août en pleine période estivale en France de retour d'une tournée sur le continent noir, Alain Joyandet, nouveau Secrétaire d'Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, a émis l'idée d'un loto en 2010 pour aider l'Afrique…Qu'elle idée lumineuse !!! Mais saugrenue…L'aide publique française au continent noir est loin d’être suffisante, voilà une initiative qui devrait plaire à nos dirigeants. » En effet, « le gain estimé à 10 millions d'euros par an, combien cela rapporterait en taxes à l'Etat français ce jeu de hasard. Qui jouera ? » S’interroge-t-elle. D’ailleurs, « la diaspora africaine en France, les plus modestes d'entre nous sont ceux qui jouent le plus dans l'espoir d'améliorer leur quotidien ou d'un éventuel retour au pays… A qui profitera cette aide en Afrique : aux États, aux peuples, ou à ceux qui nous gouvernent ? », Questionne-t-elle, avant de marteler que « les africains ne doivent plus être maintenus sous perfusion….
L' Afrique est souveraine, elle doit s'émanciper, elle doit grandir seule maintenant…Nous devons nous conduire avec les autres continents comme des partenaires et non comme des assistés…Les africains sont amenés à prendre en main leur destinée en travaillant, en combattant la corruption qui a gangrené la société pour donner à nos enfants de meilleurs soins et une éducation accessible à tous…Nous n'avons pas besoin de ce loto qui est une humiliation de plus faite à ce continent…Qui en est responsable ? »
Elle déclare que « l’Afrique a besoin de technologie comme l'énergie solaire car notre soleil est généreux en plus d'être gratuit. Une énergie que l'on pourrait revendre à l'occident, un panneau solaire a une durée de vie de 40 ans sans pratiquement d'entretien…Nous avons besoin d'appareils radiologiques (scanner, échographie, scintigraphie et autres) dans nos hôpitaux, de médicaments, d'infrastructures dignes de ce nom…Nos sols regorgent de richesses diverses et variées. » .
Finalement pour elle « la France et ses alliés doivent investir massivement en Afrique subsaharienne afin de créer un important bassin de l'emploi qui nourrirait des centaines et milliers d'individus…La jeunesse africaine a besoin plus que jamais de démocratie, de bonne gouvernance et attend la redistribution à tous les étages de la société des fruits de nos richesses… »
D’après un solide rapport sur l’Aide Publique au Développement « les membres du Comité d’aide au développement (CAD), c’est-à-dire les principaux donateurs dans le monde, ont déjà fourni 48 milliards de dollars américains environ en APD nette (0,22 p. 100 du Revenu National Brut (RNB) des membres du CAD). En 2005, l’aide avait augmenté considérablement, autant en valeur absolue qu’en pourcentage du RNB : l’APD totale a atteint le « chiffre sans précédent de 106,8 milliards de dollars américains » (0,33 p. 100 du RNB du CAD). En 2006, l’APD des pays du CAD a affiché « un recul de 5,1 p. 100 […] à 103,9 milliards de dollars américains » (0,30 p. 100 du RNB du CAD). Comme l’OCDE le fait remarquer, « cette contraction avait été anticipée. En 2005, l’APD avait en effet atteint un niveau exceptionnellement élevé en raison de l’ampleur des opérations d’allégement de la dette […] (en faveur de l’Irak et du Nigeria, en particulier). » (NDLR)
Certes, en cas de catastrophe majeure, l’aide demeure une nécessité, toutefois, si l’aide est inhérente au développement, les rapports seront évidement déséquilibrés.
m_barrada@yahoo.fr
Source : La Tribune n°466