Les Echos de La Tribune Par Mohamed Fouad Barrada



Les Echos de La Tribune Par Mohamed Fouad Barrada
« Je sais que la situation dans votre pays est difficile avec la prochaine élection présidentielle qui doit vous absorber en tant que journaliste…Comme j'ai eu à vous le dire, je reste dépitée face au comportement de nos ‘politiciens’…Ils ne connaissent pas la morale publique, les peuples subissent la dictature et la misère. Quels sont les rôles et les mouvements d'action des journalistes en Afrique ?… Travaillez-vous en toute liberté ?…Est-il bon d'avoir des opinions chez nous ? »

Il s’agit là d’une partie d’une correspondance qui m’a été adressée, tout récemment, par une ‘internaute’. Ainsi, « 'Afrique n'est pas prête à la démocratie…Nous en sommes à des années lumières…Notre terre regorge de ressources, les peuples meurent de faim car nos “dirigeants” les affament…Il y'a tant de choses à dire et à redire », me précise-t-elle dans une autre lettre.

Il est question d’une sélection des ‘fragments’ expédiés électroniquement par une africaine qui vit en dehors de son contient. Pourtant, elle est loin d’être indifférente vis-à-vis de ce qui se passe, généralement, en Afrique et particulièrement chez nous en Mauritanie. « Pour la petite histoire, je suis franco-sénégalaise, j'ai une histoire très particulière avec la Mauritanie qui est après le Sénégal mon pays de cœur ». m’explique-t-elle dans un autre message.

Ma réponse est la suivante :

Chère …

« Si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi». «Si vous êtes contre moi, vous êtes un traître à la Nation» C’est le dictat de la période post coup d’Etat 2008. C’est d’ailleurs le discours d’avant 3août 2005.



Il faut un changement radical du discours. Il faut tout simplement mettre en place un cadre institutionnel propice à la recherche de la vérité et rien que la vérité pour le bien être de la population. Chez nous la liberté d’expression est confondue avec la neutralité. Ce qui veut dire que la presse privée essaye d’adapter en Mauritanie une ligne guidée par la neutralité journalistique. Celle-ci, bien qu’elle relève du domaine du subjectivisme humain, demeure difficile. Car l’homme est neutre par rapport à une référence, un repère, un bon sens humain qui n’est pas souvent partagé. Ce qui exige de tenir compte du ‘tempérament’ scientifique du traitement de l’information. Cette dernière, à mon avis, n’est qu’une réalité construite par son auteur. La conception de la réalité sociale en occident n’est pas la même qu’en Afrique. Le poids de la société civile, l’individualisme occidental permettent d’imposer aux politiques, par la pression, un comportement public positif vis-à-vis de la cause citoyenne. Cependant, le système social communautaire en Mauritanie à l’instar de celui de l’Afrique embarque la presse dans les conflits politiques.

Dans le cas mauritanien, la neutralité journalistique s’inscrit, actuellement, dans une logique d’antagonisme. Les protagonistes mauritaniens tolèrent difficilement la critique. Des journalistes sont souvent exposés au risque d’emprisonnement, de confiscation de leur matériel de la part des autorités, et des insultes, d’attaque agressive du côté de l’opposition.


Les médias publics sont présentement pro- gouvernement. Ce qui amène les journalistes des organes étatiques à adapter des positions antidémocratiques.

Dans les conférences de presse, organisées par les leaders politiques, la liberté d’expression, à travers les questions journalistiques, est rarement ‘admise’. Et les objecteurs d’opinion sont souvent classés selon leur ‘positionnement’ clanique, leur appartenance tribale, leur… . En gros, ils sont impliqués dans une guerre politique sans merci. Voilà en somme ce que je pense, ce que je crois, ce que je…

m_barrada@yahoo.fr



Lundi 1 Juin 2009
Boolumbal Boolumbal
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