Le réseau Kadhafi provoquera-t-il une crise ethnique ?



Le réseau Kadhafi provoquera-t-il une crise ethnique ?
Une délégation d'hommes politiques mauritaniens (parlementaires, chefs de partis politiques, anciens ministres... etc) vient de séjourner en Libye, afin de signifier au Guide Mouamar Kadhafi que le courant panarabe mauritanien vient de parachever la première phase de son plan d'action, avant de passer à la mise en œuvre. Il s'agit de :

- Khalil Ould Tayeb, l'un des leaders nasséristes, député et vice-président de l'Alliance populaire progressistes (APP) ;

- Ethmane Ould Cheikh Ahmed Ebou Elmaali, ancien ministre, ancien ambassadeur, président du parti islamiste Al Vadhila ;

- Saleh Ould Hanenna, député et vice-président du parti Hatem, l'un des meneurs du putsch avorté du 8 juin 2003 ;

- Abdeselam Ould Horma, président du parti Sawab, d'obédience baathiste ;

- Omar Ould Rabeh, président du mouvement de la démocratie direct, une formation ouvertement pro-libyenne

Chacun est accompagné d'un membre de son parti.

Dans son discours, rapporté par le journal libyen Elvejr Eljedid (la nouvelle aube), cité par l'agence mauritanienne Alakhbar, Ould Rabeh insiste sur la disponibilité de tous, désormais prêts, à répondre aux ordres du Guide.

Ould Tayeb, quant à lui, rappelle à Kadhafi : "suite à l'audience que vous m'avez accordée et aux instructions que vous m'avez donnée, je me suis attelé à œuvrer, avec mes camarades, à l'unification du courant panarabe mauritanien. Nous sommes venus, devant vous, afin de prêter le serment d'allégeance et vous affirmer que, sur le terrain, tout est prêt et tous attendent vos ordres".

Et Khalil Oild Tayeb de conclure : "concernant la rupture des relations diplomatique avec Israël, chaque mauritanien sait que c'est grâce à vous et à vous seul, grâce à votre pression constante et continue que c'est devenu possible".

De telles déclarations n'ont pas soulevé de protestations notables à Nouakchott, mis à part un communiqué laconique de la coordination de l'opposition, qui regroupe plusieurs partis politiques dont l'APP. L'objectif principal du texte consistait à condamner les heurts à caractère ethnique, survenus à l'université de Nouakchott.

A la fin du communiqué, les partis dénoncent "l'allégeance à l'étranger, défi à la souveraineté nationale qui nuit aux intérêts suprêmes de la Mauritanie".

A ce jour, le Président de l'Assemblée nationale (et de l'APP) Messaoud Ould Boulkheir, n'a entrepris la moindre mesure disciplinaire envers les auteurs de tels actes, d’ailleurs sanctionnés, dans le code pénal, au titre de "l’intelligence avec une puissance étrangère".

Quant au Chef de l'Etat Ould Abdel Aziz, il est soumis à un défi autrement plus important : soit il ne fait rien et dans ce cas il démontera qu'il consent à une mise sous tutelle du pays et dit en substance, aux hommes politiques "je ne dirige pas, allez prendre vos instructions à Tripoli, Rabat ou ailleurs" ; soit, il réaffirme, par des gestes forts, sa volonté de préserver la Mauritanie, avec des mauritaniens qui ne prennent leurs ordres auprès des dirigeants de pays tiers.


Source: Taqadoumy

Dimanche 28 Mars 2010
Boolumbal Boolumbal
Lu 556 fois



Recherche


Inscription à la newsletter