Le report des sénatoriales n’est que la face cachée de l’iceberg .

Les déplacements massifs des colonels, des généraux, des ministres, des Sg ne baissent pas d’intensité dans leurs fiefs durant une campagne politique . Une fois le candidat est élu par le pouvoir du fric, c’est la fin du ballet dans la localité. C’est à ce prix que chacun en fonction de son capital place celui qu’il veut même s’il n’est pas issu de la localité concernée par le vote.



Le report des sénatoriales n’est que la face cachée de l’iceberg .
Le réport de l’élection partielle de la série B du sénat est accueillie diversement par la classe politique mauritanienne. L’opposition en particulier semble en faire un non événement au motif que c’est tout le système électoral qu’il faudrait réviser en vue d’améliorer le fichier mais aussi de lutter contre l’achat des consciences. Il faut bien le dire, c’est sur toute la chaîne qu’il y a lieu d’apporter des changements.

L’héritage politique de la période tayiste continue de peser sur les postes électifs si bien que les mêmes habitudes entacheront pendant longtemps encore le choix des élus du peuple. C’est un secret de polichinelle que d’affirmer que l’achat des consciences est pratiqué aussi bien par l’opposition que par le parti au pouvoir à « bulletin de vote levé ». L’enjeu des élections locales pousse les hommes politiques à user de gros moyens matériels, du chantage et du trafic d’influence pour gagner à tout prix un poste de maire, de député ou de sénateur. Nous avons vu comment tous les argentiers de ce pays se mobilisent pour défendre par la corruption l’honneur de la famille d’abord et du parti après. Du plus haut cadre de l’Etat au plus petit employer ayant un certain poids sur les siens que ce soit par des billets de banque ou de l’ascendance familiale, tout le monde se met debout pour soutenir un candidat. Les vieilles pratiques sont là. Têtues. Egales à elles-mêmes .

Les déplacements massifs des colonels, des généraux, des ministres, des Sg ne baissent pas d’intensité dans leurs fiefs durant une campagne politique . Une fois le candidat est élu par le pouvoir du fric, c’est la fin du ballet dans la localité. C’est à ce prix que chacun en fonction de son capital place celui qu’il veut même s’il n’est pas issu de la localité concernée par le vote. Les exemples ne manquent pas. Le parti au pouvoir est sous l’influence des gros bonnets. Ses choix sont toujours contestés par la base. Les plaintes n’y changent rien. Mais en dernier ressort c’est le candidat aligné par le parti qui le remporte par son budget de campagne. Les mécontents qui refusent de se plier au choix du parti se jettent dans la course comme des chevaux indépendants. Et le plus souvent ils perdent face au parti -pris de l’administration sous ordres.

L’hémicycle ne reflète guère la réalité des urnes. Et le niveau des prestations vaut ce que valent les trafics opérés pour élire des individus non pas par leur profil intellectuel et moral mais par le poids de leurs portefeuilles. Cette situation a toujours été dénoncée. En vain. Le Pnud avait lors de la campagne présidentielle de 2006 accompagné le changement transitionnel par le financement d’une radio citoyenne destinée à sensibiliser et à moraliser le citoyen contre des actes immoraux comme l’achat des conscience et le vote tribal ou ethnique.. Une telle initiative avait favorisé l’éveil de la conscience citoyenne et aidé à la réussite des élections couplées. Mais cette œuvre de grande portée n’a duré que le temps d’une campagne replongeant ainsi les mauritaniens dans les vieilles habitudes courtisanes et mercantiles. La société civile doit se mobiliser pour jouer un rôle dans l’assainissement des consciences .

Le rénovateur quotidien




Lundi 11 Avril 2011
Boolumbal Boolumbal
Lu 286 fois



Recherche


Inscription à la newsletter