Le siège de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) a abrité, jeudi dernier, une conférence de presse animée par le président en exercice de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), M. Messaoud Ould Boulkheir.
Ont pris part, à ladite conférence de presse, les présidents des partis membres de la COD, ses militants, ses sympathisants et ses amis ainsi qu’un parterre de journalistes de la presse nationale et internationale.
Ouvrant sa conférence de presse par les questions brûlantes de l’heure, le président en exercice de la COD, M. Messaoud Ould Boulkheir exprimera la «solidarité» de tous les partis de la Coordination avec le peuple palestinien frère, à l’occasion de la «Journée Nationale de la Colère» (proclamée le mercredi 17 mars 2010).
Au jeu de l’attaque sans concession de ses adversaires politiques et, surtout du pouvoir, le leader de l’APP a, comme souvent, dégainé le premier. Histoire d’accabler le régime en place : «Si le régime prétend qu’il n’entretient plus de relations avec l’Etat hébreu qu’il le démontre», lancera-t-il en défi à l’égard des autorités publiques pour ne pas dire à l’égard du président Ould Abdel Aziz.
Enfonçant le clou, il affirmera «condamner avec fermeté les déclarations démagogiques» du pouvoir, «qui prétend avoir rompu les relations avec l’entité sioniste, alors que tout prouve qu’il n’en a rien été». Abordant la situation politico-économico-sociale nationale, qu’il qualifiera, d’ailleurs, de «préoccupante».
Et Ould Boulkheir de la dépeindre : «La Mauritanie est plongée dans une crise multidimensionnelle. Une crise causée par les échecs patents du régime en place et les tensions qu’il s’emploie à créer aux plans politique, économique et social». «La solidarité indéfectible de la COD avec les fonctionnaires grévistes».
Parlant des fonctionnaires grévistes, le président de la COD prendra à contre-pieds le discours du pouvoir : «Il est surprenant, s’étonnera-t-il que, face à des revendications légitimes, au lieu d’engager un dialogue social serein avec les syndicats, le pouvoir opte pour le mépris des représentants légitimes des travailleurs, la guerre d’usure et l’usage de toutes les formes de pression, de chantage et de désinformation. La Coordination s’est toujours abstenue et s’abstient toujours de politiser les syndicats, mais qu’elle soutient les revendications des forces laborieuses».
Pis, il ne passera pas par quatre chemins pour «dénoncer» le caractère démagogique de la propagande du gouvernement au sujet de la «distribution équitable des indemnités de transport et de logement». Par ailleurs, «ajoutera-t-il, le pouvoir devrait plutôt améliorer les conditions des travailleurs sans léser une, toute infime, soit-elle!».
Attaquant «Aziz» sur son terrain de prédilection «la lutte contre la pauvreté», il dira : «Concernant la lutte contre la pauvreté dont le pouvoir prétend faire un de ses objectifs stratégiques, les jours ont prouvé qu’il ne s’agit que d’un slogan vaseux ; les pauvre s’appauvrissent davantage, compte tenu des flambées perpétuelles des prix des denrées alimentaires et de la détérioration du pouvoir d’achat dues aux politiques inconséquentes de ce pouvoir». «L’administration est inexistante, du fait la purge des compétences effectuée par le régime»
Evoquant la situation politique de notre pays, le candidat malheureux du FNDD déclara en substance : «Aujourd’hui, l’administration est inexistante, du fait la purge des compétences effectuée par le régime, ainsi que de la concentration de toutes les décisions entre les mains Mohamed Ould Abdel Aziz. Les Ministres, les secrétaires généraux, les chefs de services, etc., tous ne peuvent agir que sur ordre de celui-ci. C’est pourquoi, on assiste aujourd’hui à une paralysie totale des appareils de l’Etat».
Etayant ses allégations, il révélera : «Lorsque le Ministre de la Santé, par exemple, avait eu besoin d’acquérir des roues pour les ambulances, il a été dans l’obligation d’écrire à Ould Abdel Aziz».
Doutant de la «sincérité» du chef du régime actuel, s’agissant de la fameuse lutte contre la gabegie, il l’appellera à balayer devant sa porte, avant de s’interroger: «Comment pouvons-nous le croire à ce sujet, lui qui n’a pas encore fait une déclaration de son patrimoine, en violation de la loi et au mépris d’un principe fondamental de la transparence inauguré par Sidi Ould Cheikh Abdallahi ?».
Puis, il ironisera en ces termes : «Mais on peut lui trouver une excuse de toujours enfreindre cette loi de la république : il n’aurait pas encore pu achever l’inventaire de ses biens, tellement nombreux et éparpillés car on en trouve au Maroc, au Sénégal et partout en Mauritanie».
«Le pouvoir se doit au peuple de donner réponse à ces interrogations»
Abordant l’épineux et sensible dossier de la lutte contre le terrorisme, le président Messaoud Ould Boulkheir se félicitera, une fois n’est pas coutume, de «l’annulation par le Conseil constitutionnel de la loi d’Ould Abdel Aziz à ce sujet». Et de s’étonner que : «Le chef du pouvoir regimbe contre cette décision d’une institution grâce à laquelle il doit pourtant le fauteuil sur lequel il est assis actuellement!».
Il ne manquera de rappeler : «Il y a quelques semaines, le pouvoir en place avait fait une campagne médiatique assourdissante sur des prétendus terroristes et trafiquants arrêtés à la suite d’une embuscade tendue dit-on par une unité de l’armée nationale, alors qu’ils convoyaient 6 tonnes de cocaïne à travers le grand Sahara ».
Et de faire une série d’interrogations : «Pourquoi, aujourd’hui, ce dossier on ne peut plus sensible tend-il à être oublié, s’est-il interrogé ? Pourquoi cette drogue n’a-t-elle jamais été incinérée? Quelle en est d’ailleurs la quantité réelle et qu’en est-il advenu ? Pourquoi, quelques jours après ces événements, un bateau de pêche en provenance de la Mauritanie a-t-il été arraisonné au large du Chili avec, à son bord, une cargaison de 3 ou 6 tonnes de cocaïne ? Le pouvoir se doit au peuple de donner réponse à ces interrogations».
Il ne manquera pas également de mettre le pouvoir en garde contre les dangers qui pèsent ces jours-ci sur la stabilité du pays, en raison des crises suscitées par le régime, avancera-t-il, avec les voisins, respectivement le Mali et le Sénégal. «Ces problèmes sont essentiellement dus, poursuivra le président Messaoud, aux approches erronées du pouvoir en place en matière de sécurité, qui se soldent d’ailleurs par une insécurité galopante».
«La présidence, c’est d’abord un état d’esprit, un niveau de sagesse et une… » En guise de réponse à l’une des déclarations du président Mohamed Ould Abdel Aziz à Arafat notamment au sujet du dialogue, il ne fera pas dans la dentelle :
«Mohamed Ould Abdel Aziz s’entête à refuser, reniant ses engagements dans le cadre de l’accord de Dakar, parrainé pourtant par la Communauté internationale à laquelle il tend la main.
Pourtant, seul un dialogue inclusif et sincère est de nature à mettre fin au climat de tension qui prévaut en Mauritanie. Il semble que Mohamed Ould Abdel Aziz conditionne ce dialogue par la reconnaissance par l’Opposition de son statut de Président de la République. Mais qu’il se reconnaisse d’abord lui-même président et agisse comme tel, avant de nous demander de le reconnaître».
En tant qu’ancien ministre, ancien wali, il martèlera : «La présidence, c’est d’abord un état d’esprit, un niveau de sagesse et une pondération, une attitude, une confiance en soi et un comportement !Et Mohamed Ould Abdel Aziz, dans sa sortie à Arafat, ne s’est pas présenté comme un Président»
Et le président de la COD de dénoncer avec sa dernière énergie les «politiques économiques du pouvoir, qui tente de s’approprier les quelques projets en cours d’exécution, alors que ceux-ci datent de 2003 ou 2007. Le tapage médiatique fait autour de ces projets et d’une subvention de 100 millions de dollars accordée par le FMI sur trois ans (comme s’il s’agit d’un réel exploit), est une preuve irréfutable de l’incurie de ce pouvoir et un signe que la situation financière du pays est vraiment critique».
Camara Mamady
Source: [Nouakchott Info]mail: mamady20012001@yahoo.fr
Ont pris part, à ladite conférence de presse, les présidents des partis membres de la COD, ses militants, ses sympathisants et ses amis ainsi qu’un parterre de journalistes de la presse nationale et internationale.
Ouvrant sa conférence de presse par les questions brûlantes de l’heure, le président en exercice de la COD, M. Messaoud Ould Boulkheir exprimera la «solidarité» de tous les partis de la Coordination avec le peuple palestinien frère, à l’occasion de la «Journée Nationale de la Colère» (proclamée le mercredi 17 mars 2010).
Au jeu de l’attaque sans concession de ses adversaires politiques et, surtout du pouvoir, le leader de l’APP a, comme souvent, dégainé le premier. Histoire d’accabler le régime en place : «Si le régime prétend qu’il n’entretient plus de relations avec l’Etat hébreu qu’il le démontre», lancera-t-il en défi à l’égard des autorités publiques pour ne pas dire à l’égard du président Ould Abdel Aziz.
Enfonçant le clou, il affirmera «condamner avec fermeté les déclarations démagogiques» du pouvoir, «qui prétend avoir rompu les relations avec l’entité sioniste, alors que tout prouve qu’il n’en a rien été». Abordant la situation politico-économico-sociale nationale, qu’il qualifiera, d’ailleurs, de «préoccupante».
Et Ould Boulkheir de la dépeindre : «La Mauritanie est plongée dans une crise multidimensionnelle. Une crise causée par les échecs patents du régime en place et les tensions qu’il s’emploie à créer aux plans politique, économique et social». «La solidarité indéfectible de la COD avec les fonctionnaires grévistes».
Parlant des fonctionnaires grévistes, le président de la COD prendra à contre-pieds le discours du pouvoir : «Il est surprenant, s’étonnera-t-il que, face à des revendications légitimes, au lieu d’engager un dialogue social serein avec les syndicats, le pouvoir opte pour le mépris des représentants légitimes des travailleurs, la guerre d’usure et l’usage de toutes les formes de pression, de chantage et de désinformation. La Coordination s’est toujours abstenue et s’abstient toujours de politiser les syndicats, mais qu’elle soutient les revendications des forces laborieuses».
Pis, il ne passera pas par quatre chemins pour «dénoncer» le caractère démagogique de la propagande du gouvernement au sujet de la «distribution équitable des indemnités de transport et de logement». Par ailleurs, «ajoutera-t-il, le pouvoir devrait plutôt améliorer les conditions des travailleurs sans léser une, toute infime, soit-elle!».
Attaquant «Aziz» sur son terrain de prédilection «la lutte contre la pauvreté», il dira : «Concernant la lutte contre la pauvreté dont le pouvoir prétend faire un de ses objectifs stratégiques, les jours ont prouvé qu’il ne s’agit que d’un slogan vaseux ; les pauvre s’appauvrissent davantage, compte tenu des flambées perpétuelles des prix des denrées alimentaires et de la détérioration du pouvoir d’achat dues aux politiques inconséquentes de ce pouvoir». «L’administration est inexistante, du fait la purge des compétences effectuée par le régime»
Evoquant la situation politique de notre pays, le candidat malheureux du FNDD déclara en substance : «Aujourd’hui, l’administration est inexistante, du fait la purge des compétences effectuée par le régime, ainsi que de la concentration de toutes les décisions entre les mains Mohamed Ould Abdel Aziz. Les Ministres, les secrétaires généraux, les chefs de services, etc., tous ne peuvent agir que sur ordre de celui-ci. C’est pourquoi, on assiste aujourd’hui à une paralysie totale des appareils de l’Etat».
Etayant ses allégations, il révélera : «Lorsque le Ministre de la Santé, par exemple, avait eu besoin d’acquérir des roues pour les ambulances, il a été dans l’obligation d’écrire à Ould Abdel Aziz».
Doutant de la «sincérité» du chef du régime actuel, s’agissant de la fameuse lutte contre la gabegie, il l’appellera à balayer devant sa porte, avant de s’interroger: «Comment pouvons-nous le croire à ce sujet, lui qui n’a pas encore fait une déclaration de son patrimoine, en violation de la loi et au mépris d’un principe fondamental de la transparence inauguré par Sidi Ould Cheikh Abdallahi ?».
Puis, il ironisera en ces termes : «Mais on peut lui trouver une excuse de toujours enfreindre cette loi de la république : il n’aurait pas encore pu achever l’inventaire de ses biens, tellement nombreux et éparpillés car on en trouve au Maroc, au Sénégal et partout en Mauritanie».
«Le pouvoir se doit au peuple de donner réponse à ces interrogations»
Abordant l’épineux et sensible dossier de la lutte contre le terrorisme, le président Messaoud Ould Boulkheir se félicitera, une fois n’est pas coutume, de «l’annulation par le Conseil constitutionnel de la loi d’Ould Abdel Aziz à ce sujet». Et de s’étonner que : «Le chef du pouvoir regimbe contre cette décision d’une institution grâce à laquelle il doit pourtant le fauteuil sur lequel il est assis actuellement!».
Il ne manquera de rappeler : «Il y a quelques semaines, le pouvoir en place avait fait une campagne médiatique assourdissante sur des prétendus terroristes et trafiquants arrêtés à la suite d’une embuscade tendue dit-on par une unité de l’armée nationale, alors qu’ils convoyaient 6 tonnes de cocaïne à travers le grand Sahara ».
Et de faire une série d’interrogations : «Pourquoi, aujourd’hui, ce dossier on ne peut plus sensible tend-il à être oublié, s’est-il interrogé ? Pourquoi cette drogue n’a-t-elle jamais été incinérée? Quelle en est d’ailleurs la quantité réelle et qu’en est-il advenu ? Pourquoi, quelques jours après ces événements, un bateau de pêche en provenance de la Mauritanie a-t-il été arraisonné au large du Chili avec, à son bord, une cargaison de 3 ou 6 tonnes de cocaïne ? Le pouvoir se doit au peuple de donner réponse à ces interrogations».
Il ne manquera pas également de mettre le pouvoir en garde contre les dangers qui pèsent ces jours-ci sur la stabilité du pays, en raison des crises suscitées par le régime, avancera-t-il, avec les voisins, respectivement le Mali et le Sénégal. «Ces problèmes sont essentiellement dus, poursuivra le président Messaoud, aux approches erronées du pouvoir en place en matière de sécurité, qui se soldent d’ailleurs par une insécurité galopante».
«La présidence, c’est d’abord un état d’esprit, un niveau de sagesse et une… » En guise de réponse à l’une des déclarations du président Mohamed Ould Abdel Aziz à Arafat notamment au sujet du dialogue, il ne fera pas dans la dentelle :
«Mohamed Ould Abdel Aziz s’entête à refuser, reniant ses engagements dans le cadre de l’accord de Dakar, parrainé pourtant par la Communauté internationale à laquelle il tend la main.
Pourtant, seul un dialogue inclusif et sincère est de nature à mettre fin au climat de tension qui prévaut en Mauritanie. Il semble que Mohamed Ould Abdel Aziz conditionne ce dialogue par la reconnaissance par l’Opposition de son statut de Président de la République. Mais qu’il se reconnaisse d’abord lui-même président et agisse comme tel, avant de nous demander de le reconnaître».
En tant qu’ancien ministre, ancien wali, il martèlera : «La présidence, c’est d’abord un état d’esprit, un niveau de sagesse et une pondération, une attitude, une confiance en soi et un comportement !Et Mohamed Ould Abdel Aziz, dans sa sortie à Arafat, ne s’est pas présenté comme un Président»
Et le président de la COD de dénoncer avec sa dernière énergie les «politiques économiques du pouvoir, qui tente de s’approprier les quelques projets en cours d’exécution, alors que ceux-ci datent de 2003 ou 2007. Le tapage médiatique fait autour de ces projets et d’une subvention de 100 millions de dollars accordée par le FMI sur trois ans (comme s’il s’agit d’un réel exploit), est une preuve irréfutable de l’incurie de ce pouvoir et un signe que la situation financière du pays est vraiment critique».
Camara Mamady
Source: [Nouakchott Info]mail: mamady20012001@yahoo.fr
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