Le pouvoir face à une crise multiforme et la majorité cherche la tête du PM



Le pouvoir face à une crise multiforme et la majorité cherche la tête du PM
Un peu moins de deux ans après l’élection de Mohamed Ould Abdel Aziz, le pays semble être dans une crise à la fois profonde et sombre. Sombre, par ce que, justement, elle affecte tous les aspects de la vie. La crise s’étend sur toutes les sphères, politique et socio-économique.
Le dialogue politique qui pourrait décrisper la situation n’arrive pas à voir le jour. Les dirigeants de l’opposition ne croient plus à la volonté réelle du pouvoir à engager des négociations visant à rétablir la confiance entre les différents acteurs. Aziz se prête plus à un jeu de tergiversation en privilégiant une gestion, au jour le jour, à une approche visionnaire, donc intégrant les perspectives futures qui nécessitent, d’abord, un redressement de son action..
Sur le plan socio économique, la situation se précarise graduellement. L’Etat, le véritable commanditaire de richesses perd en crédibilité aux yeux des opérateurs économiques. Des plus petits aux plus grands, les hommes d’affaires sont emportés par l’inquiétude on ne peut plus angoissante.
Quarante milliards d’ouguiyas de dettes contractées par l’Administration publique auprès des fournisseurs Mauritaniens, demeurent impayées, brident la relance économique et escomptent l’avenir des PME.


Les banques primaires, dans l’état actuel, ne peuvent plus satisfaire les entrepreneurs bénéficiaires de marché public, payable, théoriquement sur le budget de l’Etat. Conscients que l’Etat, négligera les convenances. Beaucoup d’hommes d’affaires préfèrent investir dans d’autres pays pour fleurir leur commerce. Beaucoup parmi eux ne fonctionnent que pour payer des charges fixes. Ce qui rend difficile voire impossible de payer leurs employés. « Je consacre tout mon temps au Trésor pour une facture impayée qui date depuis 11 mois. A force de me présenter chaque jour, certains clients me soumettent leur problème, pensant que je suis employé du trésor ». déclare ce serrurier.
Tous les secteurs confondus traversent une grave crise qui est à l’origine de tant de manifestations. Le secteur de la santé, qui était le cheval de bataille et axiome de la pensée Aziziste durant la campagne présidentielle le voici aujourd’hui, malade, paralysé, voire mort. Tout dernièrement, les employés du corps médical étaient devant la Présidence, des centaines de travailleurs du secteur de la santé s’étaient déchainés du centre national de cardiologie pour se diriger au palais royal, non ! pardon, Présidentiel… pour revendiquer l’assainissement du dit secteur et réclament leur droit aux primes de risque. Ces manifestations, différent selon les revendications et le degré d’engagement : des femmes en boubous devant la présidence, manifestent contre leur expulsion de leur habitation, prêts ou prêtes pour tout. Des travailleurs non permanents de la SOMELEC qui reprennent leur mouvement de protestation pour cause, déçus par le comportement du gouvernement qui a préféré la méthode de règlement de compte qu’à la résolution du problème. Des défenseurs de droit de l’homme qui lancent un appel à manifester : 23 Avril au Trocadéro, tout en dénonçant le refus du pouvoir du Président Aziz de régler la question du passif humanitaire. 15e sit-in des étudiants de la faculté de Médecine, qui risque une année blanche. A Nouadhibou, les employés du port réclament leur droit d’intégration, à Kaédi, les agriculteurs crient au secours. A Zouerate, une psychose plane sur la population du fait, de l’insécurité. Au Trarza, c’est l’achat des consciences et les prix des conseillers à négocier. À Nouakchott, une jeunesse engagée, ne veut rien d’autre, que la chute du régime, une opposition qui se cherche, mais perturbe et insiste pour le dialogue.
Les sociétés d’Etat également en crise, rusent avec les ressources.
lors de sa dernière sortie, à Tidjikja et Sélibaby, le président de la République, a tenu à rassurer les populations de la disponibilité des ressources. Et que son gouvernement est engagé et s’engage à réaliser les projets de développement qu’il a promis dans son programme électoral. N’est-ce pas là un calmant pour apaiser les esprits. Or, la réalité est tout autre. Peut-être bien que les ressources soient disponibles, mais la situation socio économique ne donne pas raison au premier citoyen du pays. les ministres des départements censés répondre aux doléances des citoyens n’ont aucun pouvoir de décisions, si ce n’est d’ouvrir leurs fenêtres pour contempler le ciel. Souvent même, hypnotisés par le portrait du Président Aziz, accroché au mur.
Paradoxalement, on assiste à une propension quelque peu gênante, en matière d’opacité dans la gestion publique, pour un régime qui, tout de même, a fondé toute sa philosophie sur la transparence et la lutte contre la gabegie. Des cas de dépenses hors budget ont été soulevés, on s’en souvient, par des députés de l’opposition, lors des dernières sessions parlementaires.
Ce raccourci complique un peu la situation. Car, le Président dont le caractère et la peur qu’il inspire à ces collaborateurs immédiats, risque de vivre encore longtemps avec ce cliché qui fausse toute l’appréciation dont il se fait de la vie économique.
On ne sait plus à quel Saint se vouer ? Le président ne dit que la vérité. Il ne voit que la réalité. Les ministres cautionnent. Les Parlementaires de la Majorité approuvent. Et les autres, tous les autres Mauritaniens, ne seraient que des nostalgiques du bon vieux temps de la gabegie !
Entre le discours officiel et la réalité endurée par le citoyen lambda, le décalage est évident. Si, certains observateurs attribuent la crise à l’inaction voire l’incompétence du gouvernement de Ould Mohamed Laghdhaf, d’autres engagent la responsabilité du Président de la République qui, lui seul, détient la clé de cette crise.

Les points sur les « i » aujourd’hui chez le Président

La coalition des parties de la majorité devrait être reçue ce dimanche par le Président ould Abdelaziz. Cette rencontre avec Ould Abdelaziz se fera, sans Adil, à croire a des sources proches de cette formation. Ainsi selon les mêmes sources , l’ancien parti de Sidi Mohamed Ould Cheikhe Abdelahi , a déjà porté des réserves sur l’invitation de la CPM, arguant qu’il n’a pas encore intégré cette coalition de partis politiques, même s’il proclame son appartenance à la majorité présidentielle.
Et pour Adil désormais , Ould Abdel Aziz veut cantonner leur parti , dans un rôle similaire à celui de la vingtaine de partis-satellites de la CPM qui gravitent autour de l’UPR.
Selon des sources bien informées, cette rencontre fera l’objet d’une demande de remaniement ministériel ; un remaniement ministériel qui verra le départ du PM, ainsi constituant la doléance majeure de la majorité, selon des sources concordantes.

En revanche, pour la coalition des partis de la majorité le temps semble long, sinon très long, la situation devient de plus en plus critique et mérite un changement du gouvernement. Ce que prétend soumettre la majorité au Président Aziz à l’occasion de leur rencontre. Les raisons de ce changement sont multiples, une mise en garde également pour le Président Aziz, qu’il doit être en règle avec les convenances qui le lient au parti. Compte tenu de l’instabilité de cette époque compliquée il semble judicieux et pour tant de causes que le Président ould Aziz prenne conscience de la crise interne que traverse le parti au pouvoir. Un parti qui se sent toujours marginalisé mis de côté à l’instar des décisions à haut niveau du gouvernement. Cependant, la coalition récuse toute notion qui n’est pas dans le changent qu’elle souhaite, c’est-à-dire que le président Aziz change de mentalité en changeant de premier ministre et son gouvernement avec pour condition, que le parti de la majorité se sente impliquée dans la gestion des affaires du pays.
Aujourd’hui, la coalition des partis de la majorité s’oppose au gouvernement et poussent des cris d’orfraie pour un nouveau premier ministre tout en se précipitant, dans les bras du « patron ».


Zeine

Source: http://www.pointschauds.info

Dimanche 17 Avril 2011
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