Le passif humanitaire n'est-il pas la conséquence de la négation de la cuture négro mauritanienne ?



Le passif humanitaire n'est-il pas la conséquence de la négation de la cuture négro mauritanienne ?
Depuis bientôt un mois, le premier ministre relayé par au moins un membre de son gouvernement, vient de démontrer sciemment ou pas, qu'il n'est pas à sa place, si réellement sa mission, son souci et sa préoccupation première c'est le bien être des citoyens qu'il administre et ce sans distinction de race, d'ethnie ou de région.

Ce bien être commence d'abord par la paix, la sécurité et enfin la stabilité du pays et de ses institutions. C'est à ce moment seulement que l'on peut espérer construire un Etat, une nation sereinement où la justice et l'égalité des chances portent bien leur signification.

Si donc un premier ministre prononce avec solennité la supériorité d'une langue sur une autre ou d'une communauté sur une autre, alors il commet là une faute qui peut être lourde de conséquence.



La langue Arabe dont on cherche à imposer comme langue de travail en Mauritanie, a toujours été instrumentalisé à des fins de politique sordide et honteux.

Certes l'arabe est en soi sacré et respecté par tous les citoyens de ce pays puisque c'est avant tout la langue du Coran, mais pour autant ce n'est point une raison que de vouloir en faire un enjeu de vil dessein. Elle mérite trop de respect et paradoxalement ceux qui prétendent vouloir défendre l'Arabe, par leur manière, sont entrain de la jeter en pâture.

Quand il s'agit de vouloir priver les noirs d'exercer de hautes responsabilités sous prétexte qu'ils ne veulent ou ne connaissent pas arabe, ceci relève de la malhonnêteté et du racisme d'Etat qui a nourri pendant plus de deux décennies le système de gouvernement de Ould Taya.

Il n'est pas diable de comprendre pour qui le veut, que c'est la politique de Ould Taya qui a consacré la marginalisation d'une part et de l'anéantissement moral et intellectuel d'autre part de milliers de cadres négro mauritaniens avant leur anéantissement physique tout court, suite aux massacres de 1989 à 1992. La revendication de l'époque par l'élite negro incarnée par les Flams était bien légitime et bien fondée quoique la démarche n'était forcément pas la meilleure, mais hélas, il fallait faire avec !

Ould Med Laghdaf sait que Aziz s'est investi pour essayer autant que faire se peut à apporter un début de solution pour reconstruire l'unité nationale fortement éprouvée, en osant d'abord reconnaitre au nom de l'Etat, tous les forfaits et crimes commis par le régime antérieur de Ould Taya, puis soulager les coeurs et les esprits des victimes ou leurs ayant-droit .

En agissant ainsi, il me semble bien clair qu'Aziz a bien opté pour la paix, et il n'ignore pas l'origine lointaine de tout ce mal. Si aujourd'hui son chef de gouvernement et sa ministre de la culture naviguent à contre courant de son projet et de son programme de gouvernement, alors ,il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Pour ma part, j'ai du mal à m'y retrouver quand je vois à la télévision de Mauritanie la commémoration du 25 mars, journée décrétée comme étant celle de la réconciliation nationale.

De deux choses l'une: Aziz doit faire une sortie pour démontrer qu'il maintient le cap et par conséquent sanctionne ses ministres en les limogeant, sans même dire quoique ce soit, le geste serait plus que bruyant, ou bien, il fait un message à la nation pour mettre en garde les fossoyeurs de l'Unité Nationale.

La Mauritanie n'est pas en Asie, encore moins en Océanie, Elle est sur le continent africain et donc avant d'être arabe, notre pays est d'abord africain, c'est la triste réalité. Ce qu'il faut savoir c'est que les fils en général et les noirs en particulier de ce pays ne réclament que la justice et l'égalité des chances.

Il y a énormément de cadres noirs arabophones marginalisés, de là à dire que les Halpular n'aiment pas l'arabe ou ne connaissent pas l'arabe relève de la malhonnêteté. Il y a juste une volonté de nuire, pas plus! Le français et l'anglais sont des langues d'ouverture et porteuses de sciences et technologies plus que nos autres langues.

Cette dure réalité , il faut faire avec si l'on ne veut pas disparaitre de ce monde devenu un campement planétaire... L'arabe a bel bien eu la place qu'il mérite dans ce pays et n'a jamais fait l'objet d'entrave ou d'obstruction à son rayonnement. Que Mme Cissé (Est-elle arabe celle là? Puisque Cissé c'est un nom peul!) Ministre de la culture sache que le Pulaar, le soninké et le Wolof ont été parlé en Mauritanie avant le hassanya et l'arabe.

La ville de Chinguity dont le nom fait office de symbole du pays (Bilad Echinguity) est fondée par les Soninké vers le 10e siècle. Adrar a été peuplé par des serères et Oulof. Ouadane et Tichitt regorgent des milliers de traces et indices archéologiques qui prouvent que les peuls étaient les premiers occupants de ces lieux. Beni Hassen et berbères sont venus bien des siècles après pour peupler ses territoires avec le recul ses premiers habitants vers le Sud.

L'histoire des peuples ainsi faite. Si l'on prétend aimer son pays, il y a des équilibres et des règles non écrites qu'il faut respecter pour préserver la paix. Tournons pour de bon les pages douloureuses des années 80 et 90 qui ont fait reculer ce pays. Si nous voulons aller de l'avant, nous devons tirer les leçons du passé et nous dire que nous avons tous les mêmes droits et les mêmes obligation.

source : NgaariNgenaar via cridem

Samedi 27 Mars 2010
Boolumbal Boolumbal
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