Le front social va-t-il imploser ?



Le front social va-t-il imploser ?
Lors de la dernière session hebdomadaire du Conseil des ministres, une seule mesure individuelle a été prise. Il s’agit du limogeage d’un petit directeur d’une sous direction de la gigantesque direction générale de la fonction publique. Cet homme est le bouc émissaire qui paie les frais des initiateurs de la suppression des salaires de plus de 5000 fonctionnaires survenue le mois en cours et qui a provoqué de bruit et de fureur. Normal pour des salariés qui se voient privés injustement de leur dû surtout en cette veille de fête religieuse !

Mais la question qui effleure toutes les lèvres est de savoir pourquoi abattre un seul homme alors qu’il est un secret de polichinelle qu’une mesure d’une telle ampleur ne peut en aucun cas être prise par lui-même. Pourquoi laisser les autres responsables qui sont à l’origine de cette mesure impopulaire et qui risque de coûter très cher au pouvoir actuel ? Pourquoi ne pas remonter jusqu’à Madame la ministre de Fonction publique et du Travail qui, c’est un fait avéré, a initié la lettre envoyé à la direction solde du ministère des Finances demandant la suspension des salaires de ces milliers de fonctionnaires dont de hauts responsables en service et dont les noms sont suffisamment connus pour ne pas attirer l’attention des auteurs de cette missive catastrophique ?

En tout cas, ce qui est sûr c’est que cette mesure fait des vagues sur un front social déjà passablement tendu. En effet, suite au décret relatif à la prime de transport qui n’a pas reçu d’échos favorables auprès de la majorité des catégories socioprofessionnelles, la situation est très tendue et le risque d’implosion sociale n’est pas à écarter d’un simple revers de la main. Certes le président de la République depuis son accession au pouvoir initie des action très populaire qui trouve une adhésion massive de la majorité des populations comme la lutte contre la gaspillage et les prévaricateurs ou encore la lutte contre la pauvreté, mais il semble que certains membres de son gouvernement ainsi que certains de ses proches collaborateurs essaient soient par méconnaissance des dossiers dont ils ont la charge et leur impact social soit par négligence torpillent ces efforts de développement durable.

Le danger ici, c’est que de pareilles erreurs ne pardonnent pas car elles peuvent être récupérées par les forces adverses de l’opposition et exploitées à mauvais escient. Ainsi le risque d’implosion est réel avec les menaces de grèves brandies par certaines centrales syndicales. Les autorités doivent prendre très au sérieux cet ultimatum et essayer de trouver un terrain d’entente avec les représentants de ces forces syndicales. Il n y aucun mal pour un Etat d’ouvrir un débat avec n’importe quel acteur de la vie public lorsque l’intérêt supérieur de la Nation l’exige comme c’est le cas aujourd’hui.

Certes les forces centrifuges, qui gangrènent la présidence mais aussi le camp de l’opposition sont hostiles à toutes formes de dialogue consensuel et s’emploient de toutes leurs forces à éloigner l’un de l’autre car ils ne survivent que de la confusion et de la confrontation, ces commerçants de malheur.

Ould Abdel Aziz doit rester vigilant face à ces loups aux dents longues qui veulent le phagocyter et l’induire dans l’erreur d’une spirale de violence dont personne ne peut jurer de l’issue.

Au moment où le pays fait face à de grandes menaces terroristes et à l’hostilité de certains pays voisins, il importe que le front intérieur soit solidement uni pour le bon comme pour le pire.

Le danger ne réside pas dans le fait que certaines centrales syndicales menacent de faire grève ce qui est tout à fait légitime, mais le risque est que ce droit soit récupéré par certains à des fins politiciennes.

Déjà à Nouadhibou, le front social se soulève suite à la suspension des salaires de certains fonctionnaires frappés injustement par cette mesure au moment où ils exercent leur métier mais également par la hausse du prix de la miche de pain. Un cumul qui s’il n’est pas traité à temps risque de faire des vagues.

Pour couper l’herbe sous les pieds des faiseurs de malheur, les autorités se doivent de corriger les failles qui peuvent l’être au plus vite. Au lieu de rester les bras croisés et d’attendre pour ensuite réagir, il convient de riposter maintenant. Ne dit-on pas que mieux vaut prévenir que guérir ?

Pour ne pas laisser le champ libre aux rumeurs, le pouvoir doit dépêcher des missions à l’intérieur du pays pour expliquer la portée de l’action gouvernementale et les résultats probants déjà obtenus dans ce sens et leur impact attendu sur les population notamment les personnes les plus démunies jusque là privées des fruits de la croissance du pays et de ses richesses. Une bonne opération de communication peut faire renverser la vapeur. A bon entendeur salut !


Source: Veridique

Samedi 27 Février 2010
Boolumbal Boolumbal
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