Le Quai d’Orsay répond au sujet du différend entre le Mali et ses voisins, l’Algérie et la Mauritanie



Le Quai d’Orsay répond au sujet du différend entre le Mali et ses voisins, l’Algérie et la Mauritanie
Au cours des derniers points de presse du ministère français des Affaires Etrangères et Européennes, il a été question du différend entre le Mali et ses voisins algériens et mauritaniens, né de la relaxe de terroristes par un tribunal malien en échange de la vie sauve de l’otage français, Pierre Camatte. Les diplomates français ont, à chaque fois, tenté d’esquiver la question.

Question : Quels sont les résultats de la visite diplomatique dimanche à Alger de MM. Guéant et Levitte (Ndlr, respectivement SG de l’Elysée et conseiller diplomatique et sherpa de la Présidence)? Le dossier du Français otage au Mali était-il le motif principal de ce déplacement ?

Je vous renvoie au service de presse de la présidence de la République.

Question : Ce matin, Alain Joyandet a dit qu'il espérait la libération de Pierre Camatte pour les heures ou les jours qui viennent. On sait que 4 islamistes ont été libérés en échange de Pierre Camatte. Confirmez-vous ou avez-vous d'autres informations ?

Nous sommes très mobilisés sur sa situation depuis le début. Nous n'avons épargné aucun effort. Bernard Kouchner continue de beaucoup travailler sur ce dossier de manière à ce que Pierre Camatte puisse retrouver rapidement sa liberté. Soyez assurés que nous sommes totalement mobilisés. Nous travaillons beaucoup, que ce soit à Paris ou à Bamako. Vous m'excuserez de rester discret sur d'éventuelles évaluations et sur ce que nous faisons.

Question : Il semblerait que la libération des 4 islamistes pose quelques problèmes du côté de la Mauritanie et de l'Algérie qui ne semblent pas tout à fait satisfaites qu'on ait libéré des islamistes en échange de Pierre Camatte.

Il s'agit d'une décision de la justice malienne. Ce sont des questions qui doivent être discutées entre les autorités mauritaniennes et algériennes avec les autorités de Bamako. Je n'ai pas d'opinion ni de commentaire à exprimer à cet égard.

Question : Quelle appréciation portez-vous sur la part prise par les autorités maliennes dans ce processus qui suscite de l'optimisme ?

Je pense que les autorités maliennes sont animées par le même souci que nous. Elles travaillent également dans la discrétion.

Question : Quand Pierre Camatte doit-il regagner la France après son passage à Bamako ?

Nous ne connaissons pas, à ce stade, la date de retour en France de Pierre Camatte. Nous vous tiendrons, naturellement, informés.

Question : Est-ce que vous avez des nouvelles sur la situation des autres Européens - trois Espagnols et deux Italiens - retenus par l'Aqmi ? M. Kouchner est-il intervenu auprès des autorités maliennes par rapport à ces autres ressortissants européens enlevés dans la région ?

Tous les Européens sont solidaires dans ce genre de situations et doivent se mobiliser ensemble dans la lutte contre Al Qaïda au Maghreb islamique. Le ministre des Affaires étrangères et européennes l'a encore rappelé ce matin même dans ses déclarations à RTL. Enfin, Bernard Kouchner a évoqué ce dossier le 16 février avec son homologue italien, Franco Frattini ainsi qu'avec Miguel Angel Moratinos lors d'entretiens au Quai d'Orsay.

Question : Une rançon a-t-elle été versée par la France, le Mali ou un intermédiaire pour la libération de Pierre Camatte ?

La position des autorités françaises n'a pas changé : nous ne versons pas de rançon.

Question : Ne considérez-vous pas qu'en faisant trop pression sur le Mali pour répondre aux exigences d'AQMI pour libérer Pierre Camatte, vous avez mis le pays en difficultés avec ses voisins algérien et mauritanien ? Comptez-vous désormais aider à la normalisation entre Bamako et ses voisins ? A propos des conditions de libération de Pierre Camatte, le MAE algérien dénonce un "développement dangereux pour la sécurité et la stabilité de la région sahélo-saharienne et, objectivement parlant, sert les intérêts du groupe terroriste actif dans la région sous la bannière d'Al Qaïda". Quelle est votre réponse à ces propos ?

La détermination de la France dans la lutte contre le terrorisme est entière. Comme l'avait souligné le président de la République dans son discours aux ambassadeurs en août dernier : "nous nous mobiliserons aussi pour soutenir l'Afrique face à la menace croissante d'Al Qaïda. La France ne laissera pas Al Qaïda installer un sanctuaire à notre porte, en Afrique". Notre mobilisation demeure totale aux côtés des Etats de la région qui sont tous confrontés à cette menace terroriste. S'agissant des conditions de la libération de Pierre Camatte et des moyens mis en œuvre dans la région pour lutter contre Al Qaïda, de très nombreux paramètres, qui dépassent les développements de ces derniers jours, rentrent en ligne de compte.

Source: ainrim.com

Jeudi 25 Février 2010
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