La presse indépendante souffre du zèle et de l’incompétence du protocole : A qui la faute ?



La presse indépendante souffre du zèle et de l’incompétence du protocole : A qui la faute ?
Mercredi 6 janvier 2010, l’enceinte de l’Assemblée nationale grouillait de monde. Députés, ministres et leur staff respectif, gens simples, badaud et protestataires en tous genre banderoles exhibées, écumaient les lieux. Les uns s’installaient dans l’hémicycle, les autres allaient et venaient ici où là en attendant l’arrivée du Premier Ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf devant s’adresser aux députés pour son traditionnel discours de présentation de la politique générale du gouvernement.


Le protocole qui avait visiblement pour consigne de ne laisser accéder à l’hémicycle que les médias publics (Radio, télévision et AMI), ne s’est pas fait prié pour s’exécuter. Ainsi nos confrères qui venaient de se faire moucher il n’y a pas encore longtemps par le président de l’Assemblée nationale, M. Messaoud Ould Boulkheïr, sont accueillis devant la grande porte ouverte de l’hémicycle avec des courbettes du protocole de l’Assemblée nationale. Les journalistes de la presse indépendante, s’empressant de s’engouffrer dans l’enceinte ont été stoppés net à la porte d’entrée où des hommes du protocole accueillaient le public avec pour consigne de réclamer la carte d’identité d’abord, avant de laisser accéder à la salle réservée au public. Les journalistes ont refusé non seulement de se plier à cette exigence mais ils ont aussi refusé d’assurer la couverture à partir de cet endroit. Ni le secrétaire général sollicité, ni le député de l’App Khalil Ould Teyib n’ont manifesté d’intérêt pour cette question. Il aura fallu
la bonne compréhension du premier et du second vice-président de l’assemblée nationale, El Arbi Ould Jeddeïn et Kane Hamidou Baba, pour voir quelques journalistes de la presse indépendante dans l’hémicycle pour pouvoir suivre le discours du de politique général du gouvernement.
Une fois dans l’hémicycle, quel ne fut notre grande surprise de voir plein de badauds bien installés à côté des députés, suivre ou meubler leur temps de la journée dans l’hémicycle. Bon nombre de femmes, en dehors de quelques une connue étant fonctionnaire à la primature ou ailleurs, ont accédé à la salle alors que les journalistes on voulait les en empêcher.
Cette fausse note du protocole remet au goût du jour certaines pratiques connues du PRDS que des nostalgiques veulent à tout prix ressusciter. Messaoud Ould Boulkheïr, président de l’Assemblée nationale dont nous connaissons la grandeur d’esprit devrait mettre de l’ordre dans son service protocole parce que ceux qui l’assurent en ce moment ont des incompétents notoires. C’est de vieilles figures connues de la presse pour leur courtisanerie avérée au point que quand cela se gâtera un jour, ils incomberont la faute au président de l’assemblée nationale. Difficile de comprendre que Messaoud se plaigne tout le temps comme bon nombre de ses collègues députés des couvertures néfastes des médias officiels, et ne profite pas de l’opportunité de la présence de journalistes indépendants dans l’hémicycle pour rapporter la vraie information. Il y a lieu qu’il mette fin à l’ostracisme dont est l’objet la presse indépendante à l’Assemblée nationale. Tout comme les éditeurs de presse doivent se mobiliser rapidement pour interpeller le président de l’Assemblée nationale afin de trouver ensemble une solution qui puisse permettre aux journalistes de faire leur travail correctement.

Moussa Diop


Source: Quotidien Nouakchott

Jeudi 7 Janvier 2010
Boolumbal Boolumbal
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