La dernière bataille pour la survie de l’État mauritanien



La racine du problème : un système judiciaire corrompu et déliquescent

La source de la corruption dans notre pays réside dans la défaillance de la justice et l’effondrement de l’appareil judiciaire.

Si les responsables et les citoyens avaient la certitude de l’existence d’une justice indépendante et équitable, nul n’oserait enfreindre la loi, les investissements afflueraient et la prospérité s’installerait. Or, cette corruption judiciaire est la cause directe du désordre administratif, sécuritaire et social, et a placé l’État sur le fil de l’effondrement.

Une justice complice et non protectrice

Une justice soumise aux diktats des politiciens, craignant l’influence des puissants et négociant avec les corrompus, devient complice du crime au lieu d’être son rempart.

Dans un tel contexte, les lois perdent leur sens, l’injustice se déchaîne, les capitaux fuient, et l’État se délite de l’intérieur. La mauvaise gouvernance n’est plus une simple erreur administrative : elle est désormais un verdict de chaos et une condamnation à mort pour l’avenir de la nation.

Responsabilités et silence coupable

La corruption du système judiciaire est aujourd’hui le principal danger pesant sur la survie de l’État et la cause directe de l’insécurité et du laxisme administratif. Les autorités portent l’entière responsabilité, pour avoir laissé la justice sans contrôle ni formation sérieuse, en faisant un terrain de chantage, de clientélisme et d’allégeances étroites. Le silence des élites et de la société face à cette situation est une trahison du pays et une complicité avec la corruption.

Réformer ou périr

Les études comparatives montrent que les pays qui ont négligé la réforme de leur justice ont payé un prix élevé en termes de stabilité et de développement. En Mauritanie, aucune réforme ne peut réussir sans refondation radicale du pouvoir judiciaire sur des bases professionnelles et éthiques solides, en éradiquant le tribalisme, le régionalisme, le clanisme, l’emprise politique et l’influence de l’argent.

Il est urgent d’imposer une formation régulière et stricte des magistrats, de contrôler leurs décisions de manière transparente et de recruter une nouvelle génération de juges sélectionnés avec rigueur et formés selon les standards les plus élevés, afin de restaurer la confiance publique et de rendre à la justice sa dignité.

Un appel à la Nation

Le temps des demi-mesures est révolu. Nous sommes à la croisée des chemins : soit nous réformons en profondeur notre justice dès maintenant, soit nous plongeons dans l’abîme de l’État failli. La réforme judiciaire n’est ni un luxe ni une revendication élitiste, mais un cri de survie ultime pour une nation au bord du précipice.


Aly Mohamed ould Ebnou

Président de la Sous-Commission de Communication auprès de la Commission Nationale des Droits de l’Homme

Source : Future Afrique

Samedi 27 Septembre 2025
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