La gauche française vient de prononcer son verdict : c’est bien François Hollande, ancien premier secrétaire du Parti socialiste (PS) qui se retrouvera, en mai 2012 face à l’actuel président français, de droite, Nicolas Sarkozy. Le fait d’avoir remporté haut la main les primaires sociales, face à sa rivale et successeuse à la tête du PS, Martine Aubry, joue nettement en faveur de celui qui, en 2007, a passé la main, pour laisser une autre femme, sa propre compagne, Ségolène Royale, tenter sa chance dans une présidentielle qu’elle perdra, malgré ses 17 millions de voix. Et en Mauritanie, cette joute a été bien suivie, pour cause…
L’intérêt de la future présidentielle en France - pour ce pays mais aussi pour ceux de son pré carré dont la Mauritanie - ne fait que commencer. Si en France on met en avant, dans le choix du futur président de la République, des questions de politique intérieure, dans un pays comme la Mauritanie se sont plutôt les rapports entre les hommes au pouvoir qui intéressent, du fait même que la politique de Sarkozy envers ce pays a souvent été jugée d’approximative par une opposition dont le souhait le plus cher est de voir le palais de l’Elysée changer de locataire.
C’est pour dire que la future élection présidentielle en France ne laisse pas indifférent en Mauritanie. Officines du pouvoir et de l’opposition scrutent avec attention les sondages et pronostics qui tentent de prévoir, à six mois de l’échéance électorale, les résultats du face-à-face Sarkozy-Hollande. Traditionnellement favorable à la gauche française, l’opposition en Mauritanie ne cache sans doute pas sa joie en suivant les plus récents sondages qui confirment que " Hollande creuse l’écart face à Sarkozy " et trace sa route vers l’Elysée (sondage Ifop pour France Soir). Pour la première fois, le vainqueur de la primaire PS s’imposerait au second tour avec plus de cinq points d’écart face au locataire de l’Elysée. Côté pouvoir, une telle perspective n’est sans doute pas accueillie avec enthousiasme. L’on n’oublie pas que c’est grâce au " parrainage ", certes tardif de Nicolas Sarkozy en 2008, que le général Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi à faire passer son coup d’Etat contre le président démocratiquement élu, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, pour une " Rectification ". Depuis, Nouakchott et Paris entretiennent des relations jugées très amicales et semblent accorder leurs violons sur la question brûlante de la guerre contre le terrorisme.
D’aucuns considèrent même que si le président Sarkozy avait fini par changer de position sur le second coup d’Etat de Ould Abdel Aziz c’est justement parce que ce dernier a donné des garanties qu’il épousera les vues de Paris sur la stratégie à adopter face à la recrudescence des opérations d’attaques et de rapts de ressortissants européens dont le plus spectaculaire a été le meurtre de quatre touristes français, en décembre 2007, près de la ville d’Aleg.
La coopération entre la France et la Mauritanie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme a, depuis, connu une évolution sensible.
L’équipement des unités spéciales de l’armée mauritanienne chargées de la traque d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), leur entraînement et leur information sur les mouvements de l’organisation terroriste, solidement installée dans le nord Mali, sont assurés, en partie, par la France. On cite, à ce sujet, l’achat par Paris d’avions TUCANO de fabrication brésilienne. Annoncée en septembre 2010 par un journal français spécialisé, cette information a fait l’objet, à l’époque, d’interrogations du genre : Vraie vente, ou cession gracieuse -c’est l’expression idoine- au titre de l’aide militaire de la France à la Mauritanie ? Et " Le Mammouth ", qui fixe lui-même sa raison d’être journalistique, en annonçant " infos sur la défense ", de poursuivre : La Mauritanie dispose depuis le début de l’été d’un premier Tucano, issu des stocks de l’armée de l’air comme l’a révélé Air&Cosmos, début septembre. Ces avions servaient, auparavant, à la formation des pilotes, à Salon-de-Provence, ainsi qu’au respect des dispositifs particuliers de sûreté aérienne (DPSA, les fameuses "bulles").
D’où également l’explication donnée par certains à l’empressement de la Mauritanie à se lancer dans des opérations contre AQMI qui avaient précédé l’annonce de la mort de l’otage français Michel Germaneau et suite auxquelles Nouakchott n’avaient évoqué qu’un " soutien français ".
Soutien de raison et de cœur
Si donc, en toute logique, le pouvoir du président Aziz souhaite voir l’ami Sarkozy rempiler pour un second mandat, en mai 2012, l’opposition mauritanienne soutient, de tout cœur, le changement en France. En mai 2010 déjà, le chef de file de l’opposition, Ahmed Ould Daddah, n’avait pas caché son agacement de voir la France continuer à soutenir activement le pouvoir du président Aziz et à l’inciter ainsi à faire fi de tous les appels au dialogue lancé par son opposition. C’était également l’avis de la Coordination de l’Opposition Démocratique en Mauritanie, rassemblement d’une dizaine de partis politiques, dont le RFD d’Ahmed Ould Daddah et l’APP du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, aujourd’hui en retrait de la COD, avait profité du passage à Nouakchott d’Alain Joyandet, alors ministre français à la coopération et à la francophonie, pour savonner la France pour son soutien inconsidéré au pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’invite adressée à Paris pour " tirer un trait " sur ce passé et aider au retour de la démocratie dans un pays gouverné par un régime " despotique, qui viole les lois républicaines et se délie de l’accord de Dakar, dont la France est partie prenante " étant restée lettre morte, on peut donc être sûr que l’opposition mauritanienne, si elle devait voter dans la future présidentielle française, n’apportera pas son suffrage à Nicolas Sarkozy. Reste maintenant à l’opposition à prier pour que François Hollande, le champion des socialistes à la présidentielle française de 2012, et de tous les anti-Sakrkozy en Afrique, traduise dans les urnes cette victoire pronostiquée par les sondages. Et aux soutiens d’Aziz d’en faire de même pour que le " parrain " de la Rectification du 06 août 2008 reste encore cinq ans à l’Elysée.
Sneiba Mohamed.
L’intérêt de la future présidentielle en France - pour ce pays mais aussi pour ceux de son pré carré dont la Mauritanie - ne fait que commencer. Si en France on met en avant, dans le choix du futur président de la République, des questions de politique intérieure, dans un pays comme la Mauritanie se sont plutôt les rapports entre les hommes au pouvoir qui intéressent, du fait même que la politique de Sarkozy envers ce pays a souvent été jugée d’approximative par une opposition dont le souhait le plus cher est de voir le palais de l’Elysée changer de locataire.
C’est pour dire que la future élection présidentielle en France ne laisse pas indifférent en Mauritanie. Officines du pouvoir et de l’opposition scrutent avec attention les sondages et pronostics qui tentent de prévoir, à six mois de l’échéance électorale, les résultats du face-à-face Sarkozy-Hollande. Traditionnellement favorable à la gauche française, l’opposition en Mauritanie ne cache sans doute pas sa joie en suivant les plus récents sondages qui confirment que " Hollande creuse l’écart face à Sarkozy " et trace sa route vers l’Elysée (sondage Ifop pour France Soir). Pour la première fois, le vainqueur de la primaire PS s’imposerait au second tour avec plus de cinq points d’écart face au locataire de l’Elysée. Côté pouvoir, une telle perspective n’est sans doute pas accueillie avec enthousiasme. L’on n’oublie pas que c’est grâce au " parrainage ", certes tardif de Nicolas Sarkozy en 2008, que le général Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi à faire passer son coup d’Etat contre le président démocratiquement élu, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, pour une " Rectification ". Depuis, Nouakchott et Paris entretiennent des relations jugées très amicales et semblent accorder leurs violons sur la question brûlante de la guerre contre le terrorisme.
D’aucuns considèrent même que si le président Sarkozy avait fini par changer de position sur le second coup d’Etat de Ould Abdel Aziz c’est justement parce que ce dernier a donné des garanties qu’il épousera les vues de Paris sur la stratégie à adopter face à la recrudescence des opérations d’attaques et de rapts de ressortissants européens dont le plus spectaculaire a été le meurtre de quatre touristes français, en décembre 2007, près de la ville d’Aleg.
La coopération entre la France et la Mauritanie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme a, depuis, connu une évolution sensible.
L’équipement des unités spéciales de l’armée mauritanienne chargées de la traque d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), leur entraînement et leur information sur les mouvements de l’organisation terroriste, solidement installée dans le nord Mali, sont assurés, en partie, par la France. On cite, à ce sujet, l’achat par Paris d’avions TUCANO de fabrication brésilienne. Annoncée en septembre 2010 par un journal français spécialisé, cette information a fait l’objet, à l’époque, d’interrogations du genre : Vraie vente, ou cession gracieuse -c’est l’expression idoine- au titre de l’aide militaire de la France à la Mauritanie ? Et " Le Mammouth ", qui fixe lui-même sa raison d’être journalistique, en annonçant " infos sur la défense ", de poursuivre : La Mauritanie dispose depuis le début de l’été d’un premier Tucano, issu des stocks de l’armée de l’air comme l’a révélé Air&Cosmos, début septembre. Ces avions servaient, auparavant, à la formation des pilotes, à Salon-de-Provence, ainsi qu’au respect des dispositifs particuliers de sûreté aérienne (DPSA, les fameuses "bulles").
D’où également l’explication donnée par certains à l’empressement de la Mauritanie à se lancer dans des opérations contre AQMI qui avaient précédé l’annonce de la mort de l’otage français Michel Germaneau et suite auxquelles Nouakchott n’avaient évoqué qu’un " soutien français ".
Soutien de raison et de cœur
Si donc, en toute logique, le pouvoir du président Aziz souhaite voir l’ami Sarkozy rempiler pour un second mandat, en mai 2012, l’opposition mauritanienne soutient, de tout cœur, le changement en France. En mai 2010 déjà, le chef de file de l’opposition, Ahmed Ould Daddah, n’avait pas caché son agacement de voir la France continuer à soutenir activement le pouvoir du président Aziz et à l’inciter ainsi à faire fi de tous les appels au dialogue lancé par son opposition. C’était également l’avis de la Coordination de l’Opposition Démocratique en Mauritanie, rassemblement d’une dizaine de partis politiques, dont le RFD d’Ahmed Ould Daddah et l’APP du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, aujourd’hui en retrait de la COD, avait profité du passage à Nouakchott d’Alain Joyandet, alors ministre français à la coopération et à la francophonie, pour savonner la France pour son soutien inconsidéré au pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’invite adressée à Paris pour " tirer un trait " sur ce passé et aider au retour de la démocratie dans un pays gouverné par un régime " despotique, qui viole les lois républicaines et se délie de l’accord de Dakar, dont la France est partie prenante " étant restée lettre morte, on peut donc être sûr que l’opposition mauritanienne, si elle devait voter dans la future présidentielle française, n’apportera pas son suffrage à Nicolas Sarkozy. Reste maintenant à l’opposition à prier pour que François Hollande, le champion des socialistes à la présidentielle française de 2012, et de tous les anti-Sakrkozy en Afrique, traduise dans les urnes cette victoire pronostiquée par les sondages. Et aux soutiens d’Aziz d’en faire de même pour que le " parrain " de la Rectification du 06 août 2008 reste encore cinq ans à l’Elysée.
Sneiba Mohamed.
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