La Mauritanie et ses démons : Retour des anciennes pratiques !



La Mauritanie et ses démons : Retour des anciennes pratiques !
Décidément, la Mauritanie d’Ould Abdel Aziz a du mal à faire peau neuve.Pis, les tares d’Ould Taya sont de retour notamment l’exclusion des négro-mauritaniens.Pourtant, l’élection de MOAA à la magistrature suprême avait suscité beaucoup d’espoirs.Mais des attentes qui sont devenus aujourd’hui des illusions.

Un cas d’esclavage qui met en doute une affirmation

Il y a à peu près 18 ans, M’Braka Mint Lekhweydim est née à M’Bidane, une localité sise à 45km de Kaédi. Et depuis toutes ces années, la jeune fille haratine, qui est esclave par ascendance, travaille pour le compte des maîtres de ses parents. Comme en témoigne sa déclaration faite, mardi dernier, au siège du FONADH (Forum des Organisations nationales de droits de l’homme) : «Je ne sais pas à quel âge, j’ai commencé à travailler comme esclave chez les maîtres de mes parents. Je sais quand même que j’y suis dans la famille des Ould Ammar depuis mon jeune âge. Je m’occupe des travaux champêtres et ménagers ainsi que les animaux sans aucune rémunération financière». C’est ainsi donc que la pauvre esclave a pris ses cliques et claques pour filer à l’anglaise chez sa maman à Kaédi. Si l’on en croit M’Braka Mint Lekhwzeydim, sa mère n’a pas du tout apprécié qu’elle prenne la fuite pour quitter la demeure de ses maîtres. Elle l’a obligée d’y regagner dare-dare. Mais ayant respiré le vent de la liberté, elle a opposé un non catégoriquement à la volonté de sa maman, qui craint des représailles de ses maîtres. Une déclaration qui met en évidence les tristes réalités de la Mauritanie contrairement à celle affirmée par le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz en ces termes : «N’est esclave(en Mauritanie) que celui qui veut l’être». Comme quoi le vent du mouvement de la «rectification» d’Ould Abdel Aziz du 6 août 2008 n’emportera point les démons dont souffrent les populations mauritaniennes : la pratique de l’esclavage, le clientélisme politique, l’exclusion d’une partie de composante nationale…

Le retour des vieux démons de la division

Le mercredi 6 août 2008, très tôt le matin, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz et quelques généraux mécontents ont débarqué sans effusion de sang le président démocratiquement élu de la Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour ne pas le nommer. Ce coup de force a provoqué, certes, des diverses prises dans la classe politique mauritanienne et dans les chancelleries occidentales, mais jamais une prise du pouvoir n’a été autant appréciée quelques temps après par certains negro-mauritaniens. Et d’autres ont aveuglement cru que Mohamed Ould Abdel Aziz était l’homme qu’il faut à la Mauritanie pour soigner ses plaies béantes. Et pour cause, certains sont descendus dans la rue, le 16 juin 2009, pour manifester contre la dictature d’Ely Ould Mohamed Vall et scandait : «Non à l’élection d’Ely», «Refusons le fossoyeur de la démocratie», «Nous sommes tous des Tarzan», «Non au retour du symbole de la division». Mais hélas, la division, tant redoutée par les uns et les autres, est aujourd’hui à la porte du pays à cause des faits et gestes du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, qui nie la pratique de l’esclavage et qui cherche des étrangers parmi les negro-mauritaniens avec un enrôlement de la population mauritanienne qui ne dit pas son véritable nom. Ainsi, depuis quelques jours, les jeunes mauritaniens sont dans la rue pour manifester leur ras-le-bol : Nouakchott est en ébullition, Kaédi brûle, Maghama enregistre déjà un mort et plusieurs blessés… Où est donc passé le sauveur pour dire le candidat pour une Mauritanie unie et prospère ?

Camara Mamady

Jeudi 29 Septembre 2011
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