L’Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA) célèbre le 2 décembre, la Journée internationale d’abolition de l’esclavage et tient à rappeler que la pratique de l’esclavage et les discriminations associées persistent en Mauritanie, sous des formes sans cesse réinventées. Les générations se les transmettent, au sein de milliers de familles - à la fois de maîtres et de serviteurs. La repro-duction généalogique de l’inégalité marque le présent national et le façonne. Certes, les manifestations traditionnelles de la servitude de naissance, bien que fortement présentent, s’estompent peu à peu, grâce à la lutte des descendants de captifs, particulièrement à l’intérieur des villes mais le système global de l’exclusion tous azimuts, de dépossession foncière et de privation de la dignité continue de prévaloir, à une large échelle. C’est sur ce déni réitéré que repose l’architecture de la domination en République islamique de Mauritanie où l’oligarchie gouvernante s’investie pour que des membres d’une ethnie monopolise l’essentiel des leviers de l’appareil d’Etat, de la force armée, de l’économie et de la religion. Il suffit d’observer la sociabilité quotidienne dans nos rues pour mesurer la corrélation exacte entre l’ascendance diminuée et les déficits de pouvoir d’achat, de qualité de la vie et d’accès aux services universels de base. Les écarts, criants et manifestes révèlent, néanmoins, le dynamisme libérateur de la masse des travailleurs manuels, malgré leur manque de formation qualifiante et l’indécence des rémunérations à eux imposées. A leur progéniture, le projet avorté de la République sociale n’offre que la fréquentation d’une école publique dont la clochardisation et les sureffectifs préfigurent la révolte de demain.
Certes, la Mauritanie, parfois en émettant des réserves, s’est résolue à ratifier certains instruments internationaux de protection de la personne. En parallèle, son autorité politique édicte, aussi, des normes internes qui confèrent, à l’esclavage, le statut de « crime contre l’humanité ». Or, sous l’affichage de séduction diplomatique à destination de l’étranger, l’impunité demeure l’usage lors du traitement des plaintes, comme le rappellent la légèreté et la lenteur par quoi la justice les traite.
Depuis le premier mandat du Président Ould Ghazouani en 2019, notre association a présenté des dizaines de requêtes pénales devant les juridictions, parfois ad hoc, tous faits documentés, au nom des vic-time. Les plaignants sont, en majorité, des femmes et des enfants. En dépit de la limpidité des preuves, la quasi-totalité de nos instances restent sans suite. Quant aux rares verdicts rendus, la plupart sanctionnent des auteurs et complices décédés ou hors du territoire. Ainsi fonctionne l’industrie officieuse du faux : Elle s’emploie, d’abord, à induire en leurre les partenaires du pays, du moins ceux d’entre eux, d’ailleurs peu nombreux, que l’esclavage indigne toujours. Si l’Organisation des Nations unies (Onu), les États Unis d’Amerique et l’Union européenne (Ue) se préoccupent encore de la question en Mauritanie, l’Union africaine (Ua) et la Ligue arabe (La) s’abstiennent d’y faire allu-sion. Leur connivence tacite avec le blanchiment de la sujétion en héritage démontre, s’il le fallait, l’extrême lâcheté de la première et présupposé racisme de la seconde.
Cependant, à l’occasion de la Journée internationale du 2 décembre 2025, l’IRA veut croire au règlement du contentieux séculaire. Notre association presse, le gouvernement mauritanien, d’adopter, sans formuler de réserve, une série de clauses et textes qui complèteront l’arsenal juridique existant, à défaut d’en garantir l’application :
1. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention contre la torture ;
2. Protocoles facultatifs se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ;
3. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention internationale sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ;
4. Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ;
5. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale ;
6. Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ;
7. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille ;
8. Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant.
Conclusion
Nous le réaffirmons aujourd’hui, l’esclavage traditionnel et ses avatars modernes appartiennent à l’actualité de la Mauritanie. L’Etat tarde à en réparer les manifestations, vestiges et consé-quences, d’où les entraves, systémiques, à l’exercice de la citoyenneté.
Nouakchott, le 2 décembre 2025
Certes, la Mauritanie, parfois en émettant des réserves, s’est résolue à ratifier certains instruments internationaux de protection de la personne. En parallèle, son autorité politique édicte, aussi, des normes internes qui confèrent, à l’esclavage, le statut de « crime contre l’humanité ». Or, sous l’affichage de séduction diplomatique à destination de l’étranger, l’impunité demeure l’usage lors du traitement des plaintes, comme le rappellent la légèreté et la lenteur par quoi la justice les traite.
Depuis le premier mandat du Président Ould Ghazouani en 2019, notre association a présenté des dizaines de requêtes pénales devant les juridictions, parfois ad hoc, tous faits documentés, au nom des vic-time. Les plaignants sont, en majorité, des femmes et des enfants. En dépit de la limpidité des preuves, la quasi-totalité de nos instances restent sans suite. Quant aux rares verdicts rendus, la plupart sanctionnent des auteurs et complices décédés ou hors du territoire. Ainsi fonctionne l’industrie officieuse du faux : Elle s’emploie, d’abord, à induire en leurre les partenaires du pays, du moins ceux d’entre eux, d’ailleurs peu nombreux, que l’esclavage indigne toujours. Si l’Organisation des Nations unies (Onu), les États Unis d’Amerique et l’Union européenne (Ue) se préoccupent encore de la question en Mauritanie, l’Union africaine (Ua) et la Ligue arabe (La) s’abstiennent d’y faire allu-sion. Leur connivence tacite avec le blanchiment de la sujétion en héritage démontre, s’il le fallait, l’extrême lâcheté de la première et présupposé racisme de la seconde.
Cependant, à l’occasion de la Journée internationale du 2 décembre 2025, l’IRA veut croire au règlement du contentieux séculaire. Notre association presse, le gouvernement mauritanien, d’adopter, sans formuler de réserve, une série de clauses et textes qui complèteront l’arsenal juridique existant, à défaut d’en garantir l’application :
1. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention contre la torture ;
2. Protocoles facultatifs se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ;
3. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention internationale sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ;
4. Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ;
5. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale ;
6. Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ;
7. Procédure de plaintes individuelles sous la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille ;
8. Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant.
Conclusion
Nous le réaffirmons aujourd’hui, l’esclavage traditionnel et ses avatars modernes appartiennent à l’actualité de la Mauritanie. L’Etat tarde à en réparer les manifestations, vestiges et consé-quences, d’où les entraves, systémiques, à l’exercice de la citoyenneté.
Nouakchott, le 2 décembre 2025
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