L’audiovisuel public en question



L’audiovisuel public en question
les medias publics audiovisuels requièrent inexorablement une serieuse préparation exigeant la formation professionnelle du personnel, l'introduction de nouveaux métiers et l'établissement des plans de développement.

Les critiques sont nombreuses lorsqu’il s’agit d’évaluer l’état actuel des médias publics dans l’espace audiovisuel mauritanien. Les débats portent essentiellement sur la définition correcte des missions imparties à l’audiovisuel public et sur les conditions permettant une mise en œuvre de ces missions.

La question, devenue cruciale, du positionnement des médias publics face à la forte concurrence du secteur privé, a bien sûr une implication directe sur la manière d’envisager les missions spécifiques du secteur public. La libéralisation du secteur, d’ampleur contrastée, nécessite toutefois un repositionnement et une réflexion des médias publics sur eux-mêmes.

La télévision nationale est née au cœur d’une ambiguïté dont elle demeure aujourd’hui porteuse : sa mission initiale était de servir un régime politique et non la mise en œuvre d’un service public audiovisuel. Dès lors, l’information y a toujours été privilégiée sur l’élaboration d’une véritable politique de programme, la radio aussi. Aujourd’hui, face à la concurrence, nos médias publics audiovisuels ne peuvent continuer à négliger ce défi et doivent s’atteler à des stratégies globales de développement qui intègrent autant le souci de couverture de l’ensemble du territoire national que la nécessaire mise à disposition des différentes couches de la population (dans toute la diversité de ses composantes) d’une grille de programmes adaptée aux attentes, aux besoins et aux goûts des téléspectateurs. On peut évoquer ici L’absence d’une véritable vision entreprenariale pour les médias audiovisuels publics envisagés exclusivement comme des relais, il faut aussi mettre en exergue la carence de projet audiovisuel, l’absence de stratégie d’investissement et une certaine incapacité à affronter le défi de la restructuration de radiotélévisions publiques au personnel encore pléthorique et mal formé. Le téléspectateur se désintéresse de sa chaîne quand elle est pauvre en programmes et quand elle a recourt aux expédients (plages musicales, rediffusion de programmes). Ces médias se caractérisent aussi par L’absence de cahiers des charges bien définis. L’adaptation du mode de gestion et le renforcement de leur autonomie ne devrait pas signifier un désengagement pur et simple de l’État, qui doit en toute logique continuer d’assurer un financement stable et durable pour permettre aux organismes d’accomplir leur (coûteuse) mission de service public. En contrepartie, les médias publics peuvent s’engager, sur base de cahiers des charges clairs et précis, à remplir les responsabilités qui leur incombent dès lors qu’elles exigent ce financement
La mise en œuvre de toute idée de service public passe par une nécessaire moralisation des acteurs concernés (plus grave, des producteurs, journalistes ou techniciens, effectuent à titre privé des prestations réalisées avec le matériel public).
On ne peut, en parlant des médias publics audiovisuels, oublier de souligner le rôle fondamental que jouent les ressources humaines dans ce domaine. Le renforcement de la capacité du personnel, pénalisé par sa faible motivation, et par un processus notable de déprofessionnalisation, est une condition de développement de ces médias.
L’essor de ces médias ne peut se réaliser que par l’existence d’un corps de journalistes, de producteurs et de technico- artistiques bien formés et motivés, aptes à être responsabilisés, et qui sont en mesure de mieux faire valoir l’esprit du service public.


Ahmed Salem Deida




Source: riminfo

Jeudi 10 Septembre 2009
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